Les Cavs de LeBron James viennent de prendre un avantage massif de 2 victoires à 0 en finale de conférence à l’Est. Si certains spécialistes salivaient à l’idée de ce duel entre le meilleur jeu collectif de l’Est d’un côté et la troupe de LeBron de l’autre, je n’étais vraiment pas emballé par cet affrontement… et malheureusement, ce début de série à sens unique confirme mes craintes : ça sent le sweep à plein nez !
Avec un JR Smith intenable au match 1, puis un match complet de la part des Cavs au match 2, avec Iman Shumpert qui a notamment allumé la mèche, les Hawks se retrouvent gros-jean comme devant avec deux défaites dans les valoches au moment de se rendre dans l’Ohio. Mais, ça ne devrait pas surprendre ! Les Cavs ont fait le nécessaire pendant la saison régulière. Le vrai tournant de la saison: ce sont les arrivées consécutives (et hallucinantes à vrai dire) de Timofey Mozgov, JR Smith et Iman Shumpert.
Le lot des grands souverains : s’entourer d’une Cour
C’est le lot des grands joueurs dans un sport collectif. Pour briller, il faut savoir s’entourer. Et franchement, sur la dernière décennie, personne n’a aussi bien réussi à rassembler une équipe de tueurs autour de lui que King James en personne.
Même avant son départ vers le Heat de Miami, où il obtiendra de fait une supporting cast digne des Expendables, LeBron avait déjà assemblé des grands noms autour de lui à Cleveland. Souvenez-vous que le Shaq est passé par Cleveland ! Les Antawn Jamison, Joe Smith, Ben Wallace ou encore Jeff McInnis et Mo Williams… Tous avaient été recrutés pour aider le kid d’Akron à atteindre le sommet… mais en vain ! Les uns étaient trop vieux ou trop lents… et surtout LeBron n’était pas encore prêt (psychologiquement) !
Après son expérience du Big Three à South Beach, et le succès (un doublé et quatre finales NBA d’affilée) qu’on lui connaît, LeBron a récemment expliqué qu’il a complètement changé sa façon de faire avec les jeunes Cavs. En fait, il s’est remis dans l’état mental de sa première paternité. Pour rapprendre la patience, figurez-vous !
On vous parlait il y a peu de la figure paternelle qu’incarne désormais James dans le vestiaire des Cavs. Après la magnifique sortie de Matthew Dellavedova pour en finir avec les Bulls en demi-finale, le quadruple MVP avait effectivement assumé ce rôle de patron incontesté et incontestable de son équipe. Mieux, il s’en délecte.
« Quand je peux mettre la pression sur la défense et ensuite lâcher une passe à un coéquipier et qu’il est capable de rentrer le tir, j’en ressens toujours d’autant plus de plaisir. J’ai toujours baigné dans un basket collectif, et c’est ce que j’aime par dessus tout. » confie-t-il sur ESPN.
Et puis, LeBron a également révélé un côté Jordanesque avec ses remarques dans les médias. Quand il prend la parole pour décréter qu’il aura le ballon sur la dernière possession, et que, sans trembler, il va inscrire le panier de la gagne (son troisième en carrière… comme MJ) pour relancer son équipe dans l’ancienne salle de Jordan, LeBron assume non seulement son statut de leader des Cavs… mais on peut certainement dire qu’il assume aussi son rôle de meilleur joueur de la planète.
Un règne sans partage… comme Jordan avant lui !
Depuis qu’il a accepté cet état de faits, en gros, depuis son retour en cours de saison, après son break controversé, James déroule son basket face à des Hawks qui ne disposent d’aucun joueur capable de le ralentir, et encore moins de le stopper. Bien conscient d’être intouchable, au sommet de son art et à son acmé physique, LBJ développe une facette de sa personnalité qui intrigue… et charme à vrai dire ! Plus détendu, il blague en plein match face aux Hawks, quand il arrive à toute bombe vers une jeune femme enceinte. « Vous devriez mettre un panneau, ‘ne pas déranger’ ici ! ».
Pas forcément connus pour leur patience (MJ, Kobe), les grands joueurs doivent néanmoins toujours s’entourer. Et comme Michael avant lui, LeBron est passé maître en la matière. Avec sa garde rapprochée qui le suit partout (James Jones, Mike Miller, Varejao, Ilgauskas…) ou ses joueurs interchangeables (Big Z – Mozgov; Dellavedova – Boobie Gibson; Thompson – Varejao) qu’il sait parfaitement gérer, James continue de dominer outrageusement la ligue. Un règne sans partage avec une cinquième finale NBA consécutive en ligne de mire, un exploit jamais réalisé dans l’histoire !
Bientôt, dans quelques années, lorsque LeBron commencera à penser à sa reconversion (déjà assurée), on verra que la NBA aura été dominée par deux monstres sacrés, deux têtes couronnées: His Airness et King James. Sa Majesté des Airs : tout en félinité, en appuis et en esthétisme. Et puis, le Roi LeBron : la puissance d’un quarterback avec la précision chirurgicale du basketteur, le savoir-faire et la minutie de l’expert.
On pourra toujours débattre sur l’impression visuelle. Sur la beauté du geste et la force de l’image. Mais il s’agit bien de la même efficacité. De la même domination. Du même sentiment de toute-puissance !
Alors que LeBron vient tout juste de dépasser Jordan au nombre de matchs à plus de 30 points, 5 rebonds et 5 passes (en dix matchs de moins !), il est même fort probable que l’équilibre des forces bascule en faveur du cadet… si ce dernier arrive à accumuler quelques bagues avant de raccrocher les baskets.
Mais c’est peut-être aller trop rapidement en besogne (il reste encore à MJ plus de 30 matches à 30 points ou plus en playoffs, et évidemment 4 titres de plus)… Le monde n’est pas encore prêt pour ça !