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Les blogs de la rédaction

Une semaine en Floride au cœur du basket universitaire

Par  — 

Il y a un an, Thomas Savoja se rendait sur la côte Ouest des Etats-Unis pour nous plonger au coeur du basket universitaire et de la Pac 10.

Cette année, notre photographe a choisi la côte Est, et plus particulièrement la Floride.

C’était il y a un mois et demi, à une époque où la NBA était encore engluée dans son lockout…

Lundi 14 Novembre, Tampa Bay

Rocky Point est un bras de mer à quelques encablures de l’aéroport de Tampa. C’est sur cet improbable atoll que j’ai élu domicile depuis quelques jours dans un « condo » typiquement floridien. Entre deux rencontres de Football Américain, j’en profite pour suivre les débuts du championnat NCAA de Basketball. Il y a quelques heures c’était le marathon Tip-off avec 24 heures non stop en direct à la télévision nationale grâce aux différents fuseaux horaires qui traversent le pays. Faute de NBA, les amateurs de balle orange s’apprêtent donc à vibrer outre Atlantique sur les exploits des formations universitaires et la course à la succession de Connecticut est désormais lancée !

Le climat de la Floride centrale n’est pas du genre à décevoir et les 30 degrés affichés me paraissent presque excessifs au regard de l’humidité ambiante. Ce soir j’ai rendez vous Downtown au St Pete Forum qui est l’antre habituelle de l’équipe NHL des Lightning et où se délocalisent pour l’occasion les Bulls de l’université de South Florida. L’équipe de basket qui évolue généralement au cœur de son campus situé au nord de l’agglomération seront itinérants cette saison puisque leur Sun Dome est en rénovation complète.

USF n’est pas spécialement renommée pour son programme de Basket, mais comme elle l’a prouvé avec son programme de Football, la fac est ambitieuse et capable d’investissements massifs pour briller sur la scène sportive. Et surtout elle évolue tout de même dans la BIG EAST, conférence qui n’est pas loin d’être la plus relevée du championnat avec des équipes comme Syracuse, Villanova, Louisville ou encore le champion sortant UConn. Difficile dans un tel contexte de tirer ses marrons du feu pour les Bulls. Ce soir pour le second match de la saison, il s’agit en principe d’un exercice de rodage face à la modeste formation de Marist qui évolue dans la MAAC (ancienne fac’ de Rudy Bourgarel pour les plus anciens de nos lecteurs). Pour une équipe comme USF, le Graal ultime d’une saison NCAA est de décrocher une place dans le tournoi final. En 39 années d’existence, USF a atteint deux fois cet objectif, la dernière fois en 1991 ! Tout faux pas est donc interdit ce soir.

La clim’ fonctionne à plein dans ma Hyundai Elantra et mon GPS auquel je voue une confiance aveugle pour me mener à bon port au travers du labyrinthe de Freeways indique une arrivée dans moins de 10 minutes. Tout est vraiment simple aux US en matière logistique et malgré l’absence de transport en commun les heures pointes s’apparentent ici à une aimable plaisanterie. Me voici au milieu des grattes ciels du centre ville qui inscrivent l’agglomération de Tampa dans la catégorie de bourgades provinciales. Je suis parmi les premiers à poser mon véhicule sur le parking média il faut dire que la rencontre débute dans 1h30. Je suis même refoulé à l’entrée presse sous prétexte que le comité d’accueil n’est pas encore en place.

Me revoilà 15 minutes plus tard et le vigile me laisse cette fois entrer. On me remet alors un pass pour la saison 2011/12 qui me permettra de shooter sans contraintes dans les jours qui viennent. Soyons clair, le public ne s’est pas déplacé en masse ce soir même si la l’immensité de la salle a le don de minimiser la densité de l’assistance.

Rocky le taureau, la mascotte des Bulls fait le show sur le parquet alors que les Sun Dolls, les danseuses d’USF agrémentent chaque temps mort de déhanchements suggestifs. Cerise sur le gâteau, une équipe mixte de Cheerleaders véritables gymnastes, propose au public de spectaculaires figures à base de portés et de vrilles. Le dispositif est impressionnant et mobilise une vingtaine de personnes pour l’ensemble des matchs de la saison joués à domicile.

Un homme va se mettre en évidence durant cette rencontre. Il s’agit du transfuge d’Arizona State Victor Rudd Jr.qui signera la bagatelle de 30 points pour permettre aux siens de l’emporter 81-67

« Je crois qu’on a eu un aperçu intéressant de ce dont le jeune homme est capable » glissera en conférence d’après match le head coach Stan Heath dans sa 5éme saison avec les Bulls.

Comme le prévoient les règles de la NCAA, Rudd a fait banquette l’an dernier car tout joueur changeant de Fac doit rester une saison sans jouer et le moins que l’on puisse dire c’est que le garçon a des fourmis dans les doigts. Rudd signera notamment 15 points lors d’un run décisif de 15-0 en début de seconde période qui fit basculer la rencontre jusqu’alors équilibrée. En effet l’écart n’avait jamais dépassé les 8 points et cette seconde victoire parait donc assez étriquée après le match inaugural remporté face à Vermont 61-59. Mais l’essentiel est sauf puisque les Bulls se déplaceront toujours invaincus dans deux jours à Lakeland pour aller défier l’équipe de Florida Southern.

« Nous avons encore pas mal de choses à améliorer mais j’ai foi dans l’équipe. On a été secoué ce soir par une bonne équipe de Marist mais on a bien répondu au défi ».

Comme il est de tradition, la rencontre se termine en musique. Le Band entame l’USF fight song alors que l’ensemble des étudiants l’accompagne en effectuant leur signe de reconnaissance qui consiste à faire tournoyer leur main droite en mimant les cornes d’un taureau avec le majeur et l’auriculaire.

Mardi 15 Novembre, Tampa Bay

Ybor City est le quartier historique de la ville de Tampa. La matinée est chaude et humide et je longe les murs de la Septima, la 7éme avenue où s’articulent les restaurants et les fabriques de cigares. Je m’attable chez Carmine au comptoir du bar pour ingurgiter un sandwich Cubain agrémenté de riz jaune et haricots noirs. La télévision passe en boucle les exploits du coach de Duke Mike Krzyzewski alias coach K qui s’apprête à dépasser son mentor Bob Knight au nombre de victoires en carrière.

Le serveur apprenant que je suis Français me branche sur DSK et Sarkozy. Je réplique sur le Lockout NBA car j’ai l’impression en discutant avec les gens qu’une véritable fracture existe désormais avec les fans dégoûtes par les postures indécentes de ces multi millionnaires. Lui m’affirme qu’il faudra plusieurs saisons pour raviver la flamme.

En fin d’après midi, je mets le cap plein nord en direction du campus de Southern Florida puisqu’à 19h, l’équipe féminine de Basket reçoit North Florida au Recreation Center. C’est le 4éme match de la saison pour les filles d’USF qui rentrent tout juste du WBI Tip-off, tournoi de début de saison qui se déroulait à Daytona Beach. Là bas, elles ont du s’incliner face à Arkansas puis Florida State avant de décrocher une victoire méritoire face à Minnesota. C’est donc le premier match de la saison à domicile.

Comme souvent aux US, les infrastructures sportives donnent le vertige et la multitude de complexes sportifs qui parsèment le campus a le don de me faire perdre le nord. La rencontre de ce soir est un peu particulière puisqu’à cause de la rénovation du Sun Dome, elle se passe au cœur de l’université dans le bâtiment qui sert habituellement de gymnase aux étudiants ! D’ailleurs pour accéder au parquet je passe par une salle de fitness où des centaines de jeunes soulèvent de la fonte et trottinent sur des tapis roulants.

Le gymnase du Recreation Center est un peu « Old School » avec ses gradins en bois et ses lumières d’un autre âge. L’endroit respire la sueur, le combat, les gammes sans cesse répétées. C’est sur que ce n’est pas la même ambiance qu’un Sun Dome et ses 10.000 places mais les filles semblent s’en contenter. J’ai fait « ami ami » avec Rocky la mascotte qui me tape dans le dos comme un pote de 20 ans. Dans l’annexe qui sert de salle de presse et de vestiaire aux Cheerleaders, je m’empiffre de Pizzas « Papa John » avant de prendre place du côté le plus éclairé de la salle pour essayer de shooter malgré les conditions précaires de lumière.

Les Bulls domineront leur sujet de bout en bout. Kaneisha Saunders, la star de l’équipe signe 14 points et USF s’impose face à North Florida 76-41 devant un petit millier de spectateurs. Cette affluence qui peut sembler modeste ne nuit pas à l’ambiance car on sent vraiment un public passionné largement composé d’afro américains.

« J’ai déjà hâte d’être l’année prochaine dans notre Sun Dome rénové » lâche Saunders à la fin du match «  Mais ce Recreation Center n’est pas si mal. Les fans étaient au rendez vous, l’orchestre a joué pendant tout le match. C’est donc bien de gagner comme ça à la maison ».

Pour rappel dans la hiérarchie des sports universitaire féminins, le Basket n’arrive qu’en troisième position derrière le Soccer et le Volley Ball. Notons tout de même que les filles viennent d’enchainer leur 4éme match en 5 jours et qu’elles n’ont pas vraiment montré de signes de fatigue même si l’effectif a pas mal tourné. Deux étrangères font partie du roster d’USF, l’australienne Caitlin Rowe qui joue Pivot et fait partie du 5 majeur alors que l’ukrainienne Inga Orekhova blessée a passé la rencontre sur le banc.

Cela fait du bien de replonger ainsi aux racines de cette passion US pour la balle orange.

Mercredi 16 Novembre, Lakeland

J’enchaine ce soir ma troisième rencontre en trois jours et quitte cette fois l’agglomération de Tampa pour prendre l’Interstate 75 en direction d’Orlando. A 50 km de la côte, Lakeland est une cité sans histoire, symbole d’une synthèse réussie entre ses différentes communautés. Les Bulls ont à nouveau délocalisé un match à domicile. Ce soir c’est Florida Southern College, une grosse cylindrée de DIV II qui les accueille au Lakeland Center.

J’arrive à destination avec un peu d’avance ce qui me laisse du temps pour faire un petit crochet par les rives du lac, principale attraction de la ville. La lumière du couchant y est magnifique. Sur les pelouses bordant l’eau s’ébattent une nuée de volatiles donnant un vrai cachet au lieu.

Cela fait désormais quelques années que je parcours les Etats-Unis et je suis toujours bluffé de voir surgir du néant des infrastructures sportives hors normes. Le Lakeland Center ne fait pas exception. Avec son air de Blockhaus repeint en rose bonbon, c’est un multi-complexe digne d’une capitale européenne incluant salles de spectacle et centre de congrès. Ses couloirs sont tapissés d’une épaisse moquette dont seuls les Américains ont le secret (je fais allusion aux motifs au gout étrange). Dans la salle de presse, je retrouve Bob avec lequel j’avais sympathisé lors du premier match de ma tournée. Appareil autour du cou, il suit sa fille capitaine de l’équipe des danseuses de l’université et essaie d’être présent pour shooter l’ensemble des matchs où les Dolls se produisent.

Il y a quelques jours, Florida Southern a failli créer la sensation en s’inclinant de deux petits points face aux Hurricanes de Miami après avoir mené toute la rencontre. Les Bulls sont donc prévenus et ils ne prendront pas le match par dessus la jambe. Pour preuve, le score final de 73-43 démontre qu’il y avait bien une classe d’écart entre les deux formations, surtout d’ailleurs sur le plan physique.

« Les gars étaient vraiment venus pour jouer ce soir et nous en avions grand besoin. Ce n’est pas notre style de prendre des équipes à la légère et on a respecté Florida Southern » dira le coach Stan Heath qui voit sa formation enregistrer un départ sans faute (3-0) pour la première fois depuis sa prise de poste.

C’est vrai que les Bulls on fait jouer leurs arguments physiques signant notamment 12 Blocks (record du programme de Basket) et forçant ainsi Florida Southern à shooter de loin et c’est peu dire que ce n’est pas leur fort (ils finiront à 1/20 à 3 points). C’est la troisième rencontre d’affilée pour USF dans des lieux différents ce qui a le mérite de préparer l’équipe aux traditionnels Roadtrips des matchs à l’extérieur. Samedi l’équipe prendra d’ailleurs la direction du Connecticut pour participer à l’un des nombreux tournois de Thanksgiving en l’occurrence le Naismith Memorial Hall of Fame Tournament à Uncasville où jouent les Huskies d’UCONN champions en titre. Ils y affronteront Old Dominion puis le vainqueur de Kentucky Penn State : du lourd en perspective.

Mardi 22 Novembre, Coral Gables

Me voilà désormais à Miami ville de toutes les tentations avec son ambiance Caliente, ses plages, ses nuits torrides et son Université … Alors qu’en écrivant ces quelques lignes, je sirote sur Ocean Drive la bière la plus chère du monde (25 dollars… je ne m’en suis toujours pas remis, OK elle fait 2 litres mais quand même), je me prépare pour la rencontre du soir qui oppose Miami à Florida Gulf Coast.

Dans un tel contexte, le programme athlétique de l’université de Miami a toujours senti la poudre et son équipe de Basket ne fait pas exception. Voilà d’ailleurs qu’un énorme scandale secoue depuis l’été l’Université impliquant plusieurs dizaines d’athlètes de l’équipe de Football et à moindre mesure de Basket qui auraient accepté des cadeaux, de l’argent et des services sexuels. L’ampleur de l’affaire est sans précédents et ses conséquences pourraient être dévastatrices pour les programmes athlétiques de l’université. Des enquêteurs de la NCAA étudient effectivement la relation qu’aurait entretenue un dénommé Nevin Shapiro et des joueurs ou des membres du staff entre 2002 et 2010.

Selon Yahoo! Sports, Shapiro, un grand et richissime booster des Hurricanes de Miami, aurait «fourni illégalement des milliers de bénéfices à au moins 72 joueurs». Ce dernier serait lui-même passé aux aveux alors qu’il purge actuellement une peine de prison de 20 ans pour fraudes fiscales. C’est aussi cela le sport universitaires : des scandales à la pelle face à une réglementation très stricte autour du concept de « student athlete » que certain jugent dépassé.

South Beach n’est pas très éloigné de Coral Gables où se trouve le campus de « the U » mais je décide de prendre de la marge et c’est bien vu au regard du trafic très intense de ce soir. Je laisse Miami Beach derrière moi pour faire face au Skyline de Downtown mais c’est ici que les choses se gâtent. Je vois les minutes passées et je n’avance pas d’un pouce. Miami n’est pas Tampa en matière de trafic routier. Les Hurricanes jouent ce soir leur 5éme rencontre de la saison et même s’ils n’ont pas été irréprochables, ils rendent une ardoise impeccable de 4-0. Quand on évolue dans l’ACC ce n’est pas un luxe pour postuler à une place fin Mars dans le tournoi NCAA. Pour rappel l’ACC compte en ses rangs des équipes comme Duke ou North Carolina.

La patience paye et la nuit est totalement tombée lorsque j’arrive finalement au Bank United Center. Cette petite merveille date de 2005 et à coutée la bagatelle de 58 millions de dollars à l’université qui en tant qu’établissement privé n’a pu compter que sur la générosité de quelques fidèles donateurs pour financer le projet qui place tout de même le programme de Basket dans les meilleurs dispositions.

Il faut montrer patte blanche pour passer l’entrée presse. L’hôtesse d’accueil flashe sur mon tee-shirt des Philadelphia Eagles mais je dois lui avouer que je ne viens pas de Philly comme elle mais de Paris et que ce tee-shirt commandé sur le Net m’a couté un max lorsque DHL m’a facturé 50 USD de frais de douane !

Bref, les places sont chères sur le parquet derrière les paniers et je suis obligé de concéder aux habitués les positions les plus favorables côté Miami en face du banc de touche. La présentation des joueurs est digne de la NBA avec Show laser, vidéo et speaker surexcité. Sebastian, le canard orange qui sert de mascotte aux Canes est suffisamment bon enfant pour gagner l’affection de toute l’assistance.

Le match sera beaucoup plus serré que prévu et pour une équipe invaincue, Miami manque de sérénité. Chose amusante je découvre que Florida Gulf Coast évolue avec un jeune Français, le pivot #34 venu  tout droit de sa Guadeloupe natale. Il s’agit de Kevin Cantinol le fils d’un ancien international Français qui après deux saisons à Mississippi a été transféré à FGCU. Le garçon a de l’énergie à revendre et il se bat comme un beau diable sous les paniers. Pas sûr que ce soit suffisant ce soir pour les Eagles.

A la mi temps, un spectateur est tiré au sort pour le fameux shoot du milieu de terrain à 100.000 dollars et le gars réussit à toucher l’arceau faisant frissonner la salle au passage.

Côté terrain, le meneur de Miami Malcolm Grant fini par avoir raison des Eagles et signe une feuille de 21 points pour mener les siens à une victoire étriquée 60-50. Il réussira notamment 5 lancers sur 6 dans la dernière minute de jeu mettant fin à la belle remontée de Florida Gulf Coast qui était mené de 18 points à la mi temps avant de signer un 9-0 en tout début de seconde mi temps.

 

Epilogue

Ainsi s’achève ma semaine en Floride au Cœur du basket universitaire. Ce fut un vrai plaisir que de suivre USF et Miami dans leur début de parcours dans ce championnat NCAA qui rendra son verdict à la Nouvelle Orléans début avril où se déroule cette année le Final Four.

Il y a bien évidemment peu de chance de retrouver ces formations au Final Four d’autant que le virage de Thanksgiving a été moyennent géré. L’équipe masculine d’USF (6-4)  a été battue 4 fois lors de 7 derniers match mais l’heure de vérité approche avec les matchs de conférence fin décembre. L’équipe Féminine (6-4) continue d’alterner le chaud et le froid avec quelques victoires probantes face à Central Michigan et Air Force. Du côté de Miami enfin, les Hurricanes (6-4) ont perdu 4 de leur 5 derniers matches avec des écarts assez faibles face à des équipes d’un certain standing mais cela risque de ne pas suffire pour postuler au tournoi.

Toutes les photos de ce « road trip » en Floride

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