On ne l’a certes pas vu jouer, si ce n’est à l’échauffement où il enfilait les paniers de loin comme des perles, mais on peut le dire : on a vu Evan Fournier sourire !
Scotché sur le banc des Knicks depuis la saison dernière, l’arrière français essaie de garder le moral comme il le peut. En se concentrant sur son travail, en prenant les choses au jour le jour, dans l’attente d’un échange qu’il espère voir arriver le plus tôt possible…
Car, à New York, il nous l’a confirmé à plusieurs reprises : il sait que c’est bel et bien terminé. Il ne jouera plus. Interview fleuve, et sans langue de bois, comme d’habitude avec Evan Fournier !
Evan, première question : comment allez-vous ?
[rires] Pas si mal.
On rigole, mais on s’inquiète un peu pour vous, vu que vous ne jouez plus du tout…
Tant que je serai là, ça sera comme ça. Je le sais depuis longtemps. J’attends, c’est tout. Voilà. J’attends de voir ce qui va se passer. Après, j’essaie de me concentrer sur ce que j’ai à faire et on verra où cela me mènera. Ce n’est pas facile tous les jours, on ne va pas se mentir, mais voilà, c’est le job. C’est comme ça.
Mais quelle est votre relation avec le staff à ce stade ? Que vous disent les entraîneurs ?
Rien !
On vous voyait longtemps à l’échauffement, est-ce la seule chose que vous pouvez vraiment faire en attendant la suite ? Sachant qu’il y a peu d’entraînements une fois la saison lancée…
Non, non, je m’entraîne par contre. S’il y a vraiment un truc que je fais, c’est m’entraîner. Parce que, bon, je ne veux pas perdre mon temps non plus ! Je me prépare, c’est tout.
Donc, maintenant, vous ne vous attendez plus du tout à jouer la moindre minute avec les Knicks ?
Non, pas du tout.
Mais est-ce que l’on vous a donné ne serait-ce qu’une explication ? Pourquoi ne pouvez-vous pas jouer ?
Non. Il y a plusieurs facteurs qui entrent en ligne de compte, mais je n’ai eu aucune explication. De toute façon, je n’en ai pas besoin. Ce n’est clairement pas lié au basket. Je pense que c’est une décision qui a été prise l’année dernière, de vouloir faire jouer les jeunes, de vouloir changer de direction. Ils s’y tiennent et c’est tout.
« Je n’ai pas le choix : c’est soit ça, soit je me morfonds »
Comment tenez-vous mentalement durant cette période de disette, sachant que vous êtes un compétiteur acharné ?
C’est très dur, c’est sûr. Il y a des jours plus durs que d’autres. J’essaie de me concentrer sur ce que j’ai à faire dans ma journée. Jour après jour. Je ne me projette pas. J’essaie de gagner ma journée, comme on dit. J’essaie de faire le plus possible avec ce que j’ai. Encore une fois, ce n’est pas facile, mais je n’ai pas le choix : c’est soit ça, soit je me morfonds.
Dans ces cas-là, on dit souvent que les entraînements sont comme des matchs, qu’il faut les jouer avec la rage. Est-ce que c’est votre approche également ?
Je me suis toujours entraîné fort, donc ça ne change pas fondamentalement comment je les approche. Mais je dirais que j’opère quand même un peu différemment. Je fais plus de cardio, je m’entraîne un peu plus intensément. Je suis obligé d’en faire plus. Encore une fois, je refuse de perdre mon temps, donc je fais pas mal de choses [à l’entraînement].
Vous disiez savoir que vous n’alliez plus jouer, mais depuis quand ? En début de saison ? L’an passé ?
J’ai mis un mois à comprendre, l’année dernière, que je ne jouerais pas quoiqu’il arrive. Et depuis ce moment-là, bah je le sais…
Est-ce qu’il se passe néanmoins des choses en coulisses ? Avez-vous déjà des informations de vos agents sur ce qui peut éventuellement se passer bientôt ? On est déjà fin décembre et la date limite des transferts va arriver assez vite derrière, en février…
C’est la NBA, tout peut se passer. Tout est possible ! Mais ça, je ne peux pas vraiment en parler. D’autant que je n’ai aucun pouvoir là-dessus. Après, je veux évidemment jouer.
On en parlait déjà avec vous l’an passé, vous n’étiez pas forcément favorable à un transfert en cours de saison avec votre nouveau bébé. Est-ce que vous avez changé d’optique sur l’idée de quitter New York ?
Oui, c’est différent. J’avais une position qui était toute autre l’année dernière. Maintenant, je suis dans une situation différente et j’ai des attentes différentes.
On imagine également que ce qu’a pu déclarer récemment Vincent Collet sur votre temps de jeu pèse dans la balance, pour l’été prochain et les JO…
Ah non, je n’avais même pas entendu. Mais OK ! Évidemment, le fait que je ne joue pas, c’est chiant ! Dans le même temps, Vincent ne va pas aller à la télévision et dire que c’est bien que je ne joue pas. De toute façon, c’est clair que j’ai envie de rejouer au basket. Peu importe où.
« [L’arrivée de Kenny Atkinson] est une très bonne chose »
Sur le sujet de l’équipe de France justement, et l’échec de la dernière Coupe du Monde, est-ce que vous avez pu en parler un peu entre vous, joueurs et staff ? Ce que nous disait déjà un peu Rudy Gobert dans ce vestiaire hier.
On en a parlé bien sûr. On a parlé de tout ça entre nous, avec le staff aussi. Mais comme chaque année en fait. Que ça se passe bien ou non, il faut toujours discuter pour voir comment on a vécu la compétition.
Est-ce que les discussions étaient difficiles à avoir, avec le staff peut-être ?
Non, il n’y a rien eu de difficile. Moi, j’ai une relation de confiance avec eux. Ça fait longtemps que je suis avec le staff. S’il y a des choses à se dire, on se les dit franchement et on avance.
Sur ce sujet, vous avez forcément noté qu’il y a un nouvel arrivant dans le staff des Bleus, avec Kenny Atkinson. Quel est votre ressenti là-dessus ?
C’est une très bonne chose que l’on ait un gars qui connaisse bien la NBA. Pour plusieurs raisons. La plus importante, c’est que les compétitions FIBA, on peut en dire ce que l’on veut, mais elles sont de plus en plus marquées par la présence des joueurs NBA. Il y a de plus en plus de staff qui sont eux aussi estampillés NBA. Donc c’est bien d’avoir un coach qui connaît bien les joueurs, leur type de jeu, leurs tendances individuelles… C’est très utile ! Jusqu’à maintenant, ce n’était pas le cas. Ce sera forcément une plus-value.
En plus, il connaît aussi la France, il a coaché à Paris, il a des origines lointaines…
Ça, on s’en branle… Non mais je m’en fous. Le gars est compétent, donc qu’il ait joué en France ou pas, ce n’est pas important.
Est-ce que vous avez déjà une relation préexistante avec lui en l’occurrence ?
Oui, c’est marrant parce que Kenny, je le connais depuis le camp de Trévise [avant la Draft en 2012]. C’est lui qui m’avait coaché individuellement là-bas. À l’époque où il était aux Knicks, d’ailleurs.
« Frank doit être le meneur titulaire de cette équipe »
Comment voyez-vous justement la suite pour les Bleus, avec les JO qui arrivent à domicile et après la claque reçue l’été dernier à la Coupe du monde ? Il est fort probable qu’il y ait une redistribution importante des cartes et des rôles…
Bien sûr. D’année en année, ça évolue. Il faut que le groupe France continue d’aller le plus haut possible. Puis, on verra l’équipe que l’on retrouvera. Rien n’est prédit à l’avance. On va faire une belle préparation. On va essayer de faire un meilleur été, forcément. On va tout donner. Et ça nous mènera là où ça doit nous mener. Je pense que l’on était tous extrêmement déçus de ce qu’il s’est passé [l’été dernier] et on va tous faire le maximum pour pouvoir vivre de grands JO à la maison.
Concrètement, il y a eu une sorte de « Fournier dépendance » à la dernière Coupe du Monde, où vous terminiez souvent avec la balle entre les mains en fin de possession, certains disant même que vous en faisiez trop. Quelle est votre réponse à ça ?
[Il souffle] Tu sais, quand tu perds, c’est là que les gens vont se réveiller [et te tomber dessus]. Mais ce sont les mêmes personnes qui ne disaient rien quand on était vice-champions olympiques et vice-champions d’Europe. Ça fait partie du jeu. Quand tu es leader d’une équipe, d’un groupe, c’est toi que l’on met en avant quand on gagne et, quand tu perds, c’est forcément toi qui paies les pots cassés. C’est le jeu, c’est normal, c’est le revers de la médaille. Moi, je trouve que ce sont des critiques valables. Quand je vois que les choses ne se passent pas bien, que l’équipe a du mal, je ne suis pas le type de joueur qui s’efface, qui va fuir ses responsabilités. J’essaie de débloquer les situations. Est-ce que je le fais de la meilleure des manières ? Non. Je suis prêt à en discuter. Mais je me bats, je joue avec mes tripes, je veux essayer de gagner. Tu peux m’en vouloir si tu veux, mais c’est comme ça que je suis et que j’ai toujours été. Je ne m’en cache pas.
En parlant de leadership, comment voyez-vous la suite avec des jeunes comme Victor Wembanyama ou Bilal Coulibaly qui semblent pouvoir rebattre un peu les cartes et représenter une nouvelle génération forte pour les Bleus ?
On a besoin de sang neuf de toute façon. Depuis que Rudy [Gobert] et moi sommes arrivés en équipe de France en 2014, avec Thomas [Heurtel] aussi. Mine de rien, depuis ce moment-là, il n’y a pas eu beaucoup de nouveaux qui sont arrivés. C’est vrai que la nouvelle génération a mis du temps à éclore. En ce moment, il y a Guerschon [Yabusele] qui a pris du grade, il y a Frank [Ntilikina] qui a bien intégré l’équipe. Il y a aussi d’autres joueurs qui sont importants pour le groupe, je pense à Andrew [Albicy], Amath [M’Baye] qui n’était pas là malheureusement, des gars comme ça. Il faut que l’on ait du sang neuf, avec une énergie différente et des qualités différentes, c’est normal. Il faut une saine émulation comme ça.
La blessure de Frank Ntilikina a été un moment-clé, bien malheureux, en amont de la Coupe du monde. On le voyait vraiment monter en puissance. Est-ce que vous avez également ressenti ça comme un coup de bambou ?
Ça fait très longtemps que je le dis. Pour moi, Frank doit être le meneur titulaire de cette équipe. Je le pense depuis la [Coupe du monde 2019 en] Chine. Aux JO, il se blesse. À l’Euro, il se re-blesse. Cet été, il se blesse encore. Je ne sais pas ce qu’il doit faire. Il doit peut-être changer sa préparation, il doit changer quelque chose, parce que ce garçon, il a tout ! J’en parlais à [Steve] Clifford il n’y a pas longtemps et il me disait qu’il adorait Frank. Dès qu’il revient de blessure, il sera leur meneur remplaçant. Pour moi, Frank a tout pour réussir. J’espère qu’il va réussir à corriger tout ça.
« Là où les jeunes déconnent, c’est qu’ils ne sont pas amoureux de l’équipe de France »
Suivez-vous un peu les progrès de Bilal Coulibaly et de Victor Wembanyama cette année en NBA ? Un vrai vent de fraîcheur, après plusieurs vagues de joueurs français qui passent un peu inaperçus en NBA…
Bien sûr. Je suis toujours les Français, mais encore plus maintenant que j’ai plus de temps et d’énergie. J’ai regardé beaucoup de matchs des Spurs cette année. Je surveille aussi pas mal Bilal, parce qu’il joue, il a des minutes, il est surprenant défensivement. Je ne pensais pas qu’il allait être à ce niveau-là en défense. Il fait une très belle première saison, c’est encourageant pour la suite.
En parallèle, pensez-vous que Killian Hayes puisse lui aussi faire partie de cette nouvelle vague bleue ? Est-ce que vous savez s’il a une bonne relation avec le staff ?
Ça, je ne sais pas, et ce n’est pas mon boulot. Est-ce qu’il peut intégrer le groupe ? Oui, il pourrait. Après, là où pour moi les jeunes déconnent, c’est qu’ils ne sont pas amoureux de l’équipe de France. Je n’ai évidemment pas envie de mal parler d’eux, mais je sais que Killian a refusé les moins de 18 ans. Il n’a pas voulu être dans le groupe élargi. Ousmane [Dieng] a eu l’occasion de venir l’année dernière et il n’est pas venu… Ce sont des choses qui s’accumulent. Puis, [l’équipe de France], c’est un processus. Ce n’est pas comme si tu pouvais arriver et on te met dans les 12 direct, à jouer 30 minutes. Non, ça se fait progressivement, parce qu’il y a toujours une grosse concurrence. C’est quelque chose que je ne comprends pas, parce que je ne suis pas comme ça et ce n’est pas ce que nous ont transmis les anciens. C’est pour ça que c’est important d’intégrer le groupe très jeune. Comme ça, tu prends un peu la température et tu peux comprendre comment ça marche. Je souhaite qu’ils viennent, pour les voir, voir ce qu’ils valent et ce qu’ils ont en eux, ce qu’ils peuvent apporter au groupe France en général.
On pourrait en effet avoir un camp d’entraînement de très haut niveau avec le vivier dont dispose désormais le basket français, que ce soit dans les grands clubs d’Euroleague ou en NBA.
Au poste de meneur, ça va être particulièrement costaud, parce qu’il y a beaucoup de prétendants. Ça sera le job des entraîneurs de décider, mais ça va être difficile de faire le choix final.
Personnellement, est-ce que ces Jeux olympiques à la maison sont une sorte de lumière au bout du tunnel pour vous, qui rongez votre frein depuis si longtemps en NBA ?
Non, pas du tout. Je n’y pense pas du tout encore. Zéro. Zéro. Je pense à ma saison. Où est-ce que je vais me retrouver ? Est-ce que je vais rester là ? Est-ce que je vais jouer ? On ne sait jamais ce qu’il peut se passer mais, normalement, je vais être free agent en fin de saison et je ne comprendrais pas qu’ils veuillent me garder [après ces deux dernières années sans jouer]. Impossible de prédire. On verra…
Propos recueillis à Oklahoma City
Evan Fournier | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2012-13 | DEN | 38 | 11 | 49.3 | 40.7 | 76.9 | 0.2 | 0.8 | 0.9 | 1.2 | 1.7 | 0.5 | 0.8 | 0.0 | 5.3 |
2013-14 | DEN | 76 | 20 | 41.9 | 37.6 | 75.6 | 0.5 | 2.2 | 2.7 | 1.5 | 2.4 | 0.5 | 1.3 | 0.1 | 8.4 |
2014-15 | ORL | 58 | 29 | 44.0 | 37.8 | 72.8 | 0.5 | 2.2 | 2.6 | 2.1 | 2.0 | 0.7 | 1.4 | 0.0 | 12.0 |
2015-16 | ORL | 79 | 33 | 46.2 | 40.0 | 83.6 | 0.4 | 2.4 | 2.9 | 2.7 | 2.7 | 1.2 | 1.7 | 0.0 | 15.4 |
2016-17 | ORL | 68 | 33 | 43.9 | 35.6 | 80.5 | 0.7 | 2.4 | 3.1 | 3.0 | 2.7 | 1.0 | 2.1 | 0.1 | 17.2 |
2017-18 | ORL | 57 | 32 | 45.9 | 37.9 | 86.7 | 0.4 | 2.8 | 3.2 | 2.9 | 2.4 | 0.8 | 1.7 | 0.3 | 17.8 |
2018-19 | ORL | 81 | 32 | 43.8 | 34.0 | 80.6 | 0.5 | 2.7 | 3.2 | 3.6 | 2.8 | 0.9 | 1.9 | 0.2 | 15.1 |
2019-20 | ORL | 66 | 31 | 46.7 | 39.9 | 81.8 | 0.3 | 2.3 | 2.6 | 3.2 | 2.4 | 1.1 | 1.9 | 0.2 | 18.5 |
2020-21 * | All Teams | 42 | 30 | 45.7 | 41.3 | 78.8 | 0.2 | 2.8 | 3.1 | 3.4 | 2.3 | 1.1 | 1.7 | 0.5 | 17.1 |
2020-21 * | ORL | 26 | 30 | 46.1 | 38.8 | 79.7 | 0.2 | 2.7 | 2.9 | 3.7 | 2.1 | 1.0 | 2.1 | 0.4 | 19.7 |
2020-21 * | BOS | 16 | 30 | 44.8 | 46.3 | 71.4 | 0.3 | 3.0 | 3.3 | 3.1 | 2.6 | 1.3 | 1.2 | 0.6 | 13.0 |
2021-22 | NYK | 80 | 30 | 41.7 | 38.9 | 70.8 | 0.4 | 2.2 | 2.6 | 2.1 | 2.3 | 1.0 | 1.3 | 0.3 | 14.1 |
2022-23 | NYK | 27 | 17 | 33.7 | 30.7 | 85.7 | 0.2 | 1.7 | 1.8 | 1.3 | 1.7 | 0.6 | 0.8 | 0.1 | 6.1 |
2023-24 * | All Teams | 32 | 18 | 35.7 | 25.4 | 80.6 | 0.2 | 1.7 | 1.8 | 1.5 | 1.5 | 0.9 | 0.7 | 0.2 | 6.9 |
2023-24 * | DET | 29 | 19 | 37.3 | 27.0 | 79.4 | 0.2 | 1.7 | 1.9 | 1.6 | 1.5 | 0.9 | 0.7 | 0.2 | 7.2 |
2023-24 * | NYK | 3 | 13 | 20.0 | 13.3 | 100.0 | 0.0 | 1.3 | 1.3 | 1.0 | 1.3 | 1.3 | 0.3 | 0.0 | 4.0 |
Total | 704 | 28 | 44.1 | 37.4 | 79.9 | 0.4 | 2.3 | 2.7 | 2.5 | 2.3 | 0.9 | 1.5 | 0.2 | 13.7 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.