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Mark Price, enfant de chœur et petit démon

Homme pieux, amateur de calme, le meneur emblématique des Cavaliers n’a jamais goûté la starisation. Sur un terrain de basket, Mark Price était un autre individu. Derrière le visage d’ange se cachait un petit diable, shooteur patenté et vrai métronome aux lancers.

Très propre sur lui, Mark Price a des allures d’enfant de chœur. Avec ses 80 kilos tout mouillé, son 1,83 m avec les pompes et son brushing impeccable, Price offre un peu le profil du gendre idéal. Histoire d’en rajouter un peu, le bonhomme chante dans une chorale qui lui appartient : Mark Price and Lifeline. Il a même enregistré un disque. Alléluia ! N’allez pas croire pour autant que Price avait l’habitude de tendre l’autre joue sur un terrain de basket. Le meneur des Cavaliers de 1986 à 1995 avait beau être profondément religieux, il pouvait se révéler un petit démon sur les parquets. Les fans, les coaches et les adversaires de Cleveland ont longtemps sous-estimé ce lutin, oubliant que derrière ce look propret se cachait un vrai meneur d’hommes. Pat Riley, alors à la tête des Knicks et fraîchement désigné Entraîneur de l’année (en 1993), ne s’y trompait pas :

« Mark est le meilleur meneur actuel de la Ligue. C’est l’un des cinq ou six joueurs de la NBA qui modifient complètement le jeu d’une équipe. »

Phil Jackson, qui vient de remporter son premier « threepeat » avec les Bulls, confie de son côté que « Mark Price est (son) meneur préféré ». Avec de tels supporters, rien d’étonnant à voir le natif de Bartlesville (Oklahoma) diriger la Dream Team II lors du championnat du monde 1994 au Canada. Avec Price, les Cavaliers gagnent deux fois sur trois. Sans lui, ils perdent deux fois sur trois.

« Mark fait toute la différence. Il est notre véritable leader. Il est assez véloce pour pénétrer, il peut shooter ou passer à volonté. Sa présence suffit à faire briller les autres », constate son coach de l’époque, Lenny Wilkens, qui en connaît un rayon en matière de meneurs en tant que 6e meilleur passeur de l’histoire de la NBA.

A toutes ces qualités, Wilkens ajoute la principale :

« Je ne connais pas un seul meneur qui lise aussi bien le jeu. »

Quatre fois All-Star, le 25e choix de la draft 1986 quittera la NBA en 1998, après douze ans de bons et loyaux services, sur une moyenne de 15.2 points, 6.7 passes, 47.2% aux tirs, 40.2% à 3 points et 90.4% aux lancers francs (n°1 dans l’histoire de la NBA dans cette catégorie statistique). Il dispute seulement 7 matches pour les Bullets durant la saison 1995-96 avant de mettre le cap sur Golden State puis Orlando. Qui ne retrouveront jamais totalement le chef d’orchestre des Cavs. Un joueur qui fit beaucoup parler de lui lors du All-Star week-end 1993. Nous sommes à Salt Lake City. Tout commence par le concours de tirs à 3 points. Mark plante les tirs primés les yeux fermés. Il s’adjuge le contest en battant le Trail Blazer Terry Porter en finale (il récidivera en 1994). Le lendemain, dans le match des Etoiles, il fait trembler le public, tout acquis à la cause de Karl Malone et John Stockton, les régionaux de l’étape. Les deux compères seront élus co-MVP mais Price méritait tout autant le titre. Ses missiles à 8 m permirent à la Conférence Est d’arracher une prolongation.
Fils d’un entraîneur, Mark grandit à Enid (Oklahoma), petite ville de 49 000 habitants. Il apprit très vite à travailler son adresse, notamment ses lancers. Si en 1992-93, le Timberwolve Micheal Williams bat le record de lancers francs établi par Calvin Murphy en 1981 (84 réussis consécutivement contre 78 pour le Rocket), Price est bien le King de la spécialité. Avec 94.8% de réussite dans cet exercice au terme de cette même saison, il se classe 2e de l’histoire de la NBA. Mark a toujours été un shooteur. En 1989, il était devenu le troisième joueur, après Larry Bird et Reggie Miller, à réussir au moins 50% de ses tirs, 40% de ses tirs à 3 points et 90% de ses lancers. Sa performance au All-Star Game l’a sorti de l’ombre dans laquelle il se complaisait.

« C’est la première fois que je reçois autant d’attention… », constatait-il après le « Three-Point Contest ».

Un an après, les chasseurs d’autographes lui demanderont s’il était nerveux au moment de shooter pour conserver son bien.

« Non, pourquoi ? »

Price, dont le n°25 sera retiré par Cleveland, ne veut pas être une star. Son ambition première à l’époque ? Etre un mari fidèle et un père modèle pour ses deux enfants. Un mode de vie qui fait glousser. On raille volontiers ces Cavaliers, tous originaires de petites villes, pas glamour pour un sou et qui ignorent tout de la jetset. Brad Daugherty, le pivot, habite dans une ferme. L’intérieur Larry Nance, le troisième All-Star de l’équipe, sponsorise une équipe de dragsters. Notre petit Mark passe une partie de son temps autour de l’église avec sa chorale. C’est aussi ça, l’Amérique. Des mecs qui ont « l’air de » mais qui ne le sont pas du tout.

« Enid est une toute petite ville. C’était un événement de se rendre au centre commercial le plus proche ou d’aller voir l’équipe de foot américain du lycée, raconte Mark. Tout le monde se connaissait et la vie sociale tournait autour de la paroisse. Comme mes partenaires, je plébiscite encore aujourd’hui cette vie tranquille. Nous voulons vivre dans des quartiers calmes où nos familles sont en sécurité. »

En hommage à son ambassadeur, la ville d’Enid a rebaptisé la salle de basket « Mark Price Arena ». Cette image angélique a toujours collé à Price. Et avec elle un certain « anonymat ». Malgré une dernière saison de lycée où il tourne à 31 points, seule l’université de Georgia Tech s’intéresse à lui.

« Mark était incroyable, explique Bobby Cremins, head coach des Yellow Jackets. J’ai été tout surpris d’être le seul coach d’une grande fac à le contacter. Il savait tout faire, il se vidait toujours les tripes et, mon Dieu, quel shooteur fantastique ! »

Price intègre Georgia Tech en 1982, l’année où l’Atlantic Coast Conference expérimente une ligne à 3 points située à… 5,41 m du cercle. C’est comme offrir un paquet de bonbons à un gamin. Price devient le premier freshman à finir meilleur marqueur de la Conférence (20.3 pts). Son passage à l’université est remarqué mais lors de la draft 1986, il est encore une fois ignoré. Jugé trop lent et trop petit. Dallas le retient en 25e position, au 2e tour, et l’expédie aussitôt dans l’Ohio. Là, ses débuts sont timides. Dix-huit minutes de jeu et 7 points par match. Il frôle la catastrophe avec une péritonite aigüe qui l’envoie à l’hôpital plusieurs semaines. La saison suivante, les Cavaliers draftent un autre meneur, Kevin Johnson. Price accepte la concurrence. Il tourne à 16 points. Johnson passe l’année sur le banc à le regarder briller avant d’être transféré chez les Suns contre Larry Nance. Mark a contenu l’opposition mais il n’est pas pour autant au bout de ses peines. Le 30 novembre 1990 à l’Omni Coliseum d’Atlanta, il percute un panneau publicitaire et s’explose le genou en voulant sauver un ballon qui sortait. Verdict des médecins : arrachement des ligaments du genou gauche.

« Quand on m’a annoncé que je m’étais déchiré les ligaments, j’ai pensé qu’il était temps de penser à un autre job. »

Mais Price possède une volonté hors du commun. Deux ans plus tard, il participera au All-Star Game. Seul Bernard King avait réussi un tel retour après une blessure aussi grave. La recette ? Le travail. La même qui lui a permis de faire évoluer son jeu.

« A la fac, on me demandait de scorer. En pros, j’ai dû apprendre à être plus complet. Quand on voit Stockton ou Magic, on a vraiment l’impression qu’ils sont nés pour organiser le jeu et faire des passes. Moi, j’ai dû beaucoup travailler pour y arriver. »

Ajoutez à cela une patience et une foi à toute épreuve et vous comprendrez que, battu par Chicago à cinq reprises en playoffs (au 1er tour en 1988, 1989 et 1994, en demi-finales de Conférence en 1993 et en finale de Conférence en 1992), Mark Price n’ait jamais désarmé. « On se vengera la saison prochaine », répétait inlassablement ce vrai petit diable au visage d’ange qui connut deux autres désillusions au 1er tour (contre Philadelphie en 1990 et New York en 1995) mais fut retenu dans la All-NBA First team 1993. Meilleur passeur de l’histoire des Cavs (4 206 offrandes), Price était aussi le meilleur intercepteur de la franchise (734 steals) avant de voir LeBron James le dépasser en décembre 2008. Bon voleur de ballons mais pas spécialement bon défenseur… Une fois sa retraite de joueur prise, il entama une carrière d’entraîneur, en highschool puis auprès de Bobby Cremins à Georgia Tech. Josh Smith joua sous ses ordres à la Whitefield Academy d’Atlanta. On le vit à Denver (comme scout), à Cleveland et Atlanta (comme consultant télé), en Australie (comme entraîneur) avant que les Grizzlies et les Hawks ne fassent appel à lui en tant que spécialiste du shoot. Chaque été à Atlanta, Price dispense ses précieux conseils à de nombreux joueurs NBA.

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