Avec seulement 3 points à 1/7 aux tirs, plus 3 passes, 2 interceptions et 2 balles perdues alors qu’il était dans le cinq majeur, Evan Fournier a vécu une soirée compliquée dans la défaite face au Canada (85-73) hier soir à Orléans. Pris à la culotte par Lu Dort et Dillon Brooks, et même Shai Gilgeous-Alexander, l’arrière des Bleus a, lui comme ses coéquipiers, subi de plein fouet la pression défensive des Canadiens.
Si le résultat déçoit évidemment, surtout quand il s’agit d’une troisième défaite consécutive, Evan Fournier veut surtout retenir le positif dans un match accroché face à un des grands favoris du tournoi.
« Sur 40 minutes, tu le payes ! »
Evan, ça fait une troisième défaite consécutive, qu’est-ce que vous retenez tout de même de positif ?
On a eu un très bon match de Guersh’ [Yabusele]. Je sais qu’il était déçu l’année dernière et il avait à cœur de faire un bon match face au Canada. Il a montré quel joueur il était et je suis content pour lui. Globalement, il y a eu des progrès sur ce qu’on essaye de mettre en place offensivement. On a réussi à trouver des situations qu’on bosse à l’entraînement.
Vous avez tout de même de nouveau eu des difficultés à mettre votre jeu offensif en place, avec 20 balles perdues qui ont amené à 25 points rapides du Canada. N’est-ce pas le gros point noir de la soirée ?
Forcément. Après, là, on joue, avec Team USA, la meilleure équipe en termes de pression défensive. Ils ont deux gars qui sont là quasiment que pour ça, qui sont atroces, [Lu] Dort notamment [l’autre étant évidemment Dillon Brooks, ndlr]. Tu perds beaucoup d’énergie [à t’en dépêtrer] et puis, ils repoussent nos intérieurs en jouant petit. Ils nous repoussent sur nos lignes de passe, sur les réceptions en périphérie. Sur 40 minutes, tu le payes ! Une des clés contre eux, c’est évidemment de limiter [les balles perdues].
Plus globalement, les matchs de préparation ont révélé une vraie faiblesse sur les postes extérieurs et ce match le confirme. Est-ce que ce n’est pas mission impossible de vouloir gagner de tels matchs de haut niveau sans un poste de meneur plus productif et plus apte à mettre le jeu en place ?
Encore une fois, on joue une des meilleures équipes défensives sur les postes extérieurs. De toute façon, il ne faut pas juste attendre que ce soit juste les meneurs qui mettent [le jeu] en place, c’est quelque chose de collectif. Il faut que les intérieurs placent de meilleurs écrans, et que nous, on se démarque mieux. Chacun son job. Sur une possession de 24 secondes, on peut découper les séquences et nous tous, individuellement, il faut qu’on fasse mieux pour être dans de meilleures conditions [collectivement]. C’était mieux ce soir quand même…
« Ce n’est pas de l’orgueil, crois-moi, on essaye ! »
En tant que vétéran du groupe, quel est votre niveau de frustration et/ou d’inquiétude à ce stade de la préparation ?
Je ne suis pas content. Je ne vais pas te dire que je suis content après un match comme ça. Mais j’ai assez d’expérience pour mettre les choses en perspective, tout en ayant la lucidité de savoir ce que j’ai à faire pour avancer.
On a le sentiment que vous vous êtes encore fait bouger, à l’instar de ce qui s’était passé l’an passé à la Coupe du Monde. N’est-ce pas aussi une question d’orgueil ?
Oui, c’est ça, on se fait bouger physiquement. Mais ce n’est pas de l’orgueil, crois-moi, on essaye ! À part aller en muscu ou se transformer en super saiyan, je ne vois pas… Mais, non, comme je l’ai dit auparavant, on doit simplement faire mieux [sur nos mises en place] et mieux trouver nos spots.
Propos recueillis à Orléans