Revenu au jeu après son absence lors du match face au Canada due à un syndrome viral, Nicolas Batum a été plutôt bon face à l’Australie hier soir. Auteur de 12 points dont un brillant 4/5 à 3-points, le capitaine des Bleus a bien essayé de montrer la voie, mais c’est sur un de ses quatre rebonds, qu’il a commis la plus coûteuse de ses quatre balles perdues, qui a finalement amené au panier victorieux de Dyson Daniels…
Nicolas, vous passez tout proche d’une victoire qui aurait fait du bien au moral des troupes (85-83). Est-ce que le plus important ne reste pas d’avoir été compétitif jusqu’au bout, dans une fin de match aux couteaux ?
Le plus important est d’en avoir fini avec la préparation [sourire]. Maintenant, les choses sérieuses vont pouvoir commencer. Et c’est parfois là où on est les meilleurs. L’an passé, tout roulait et on a vu ce que ça a donné. Il y a trois ans à Tokyo, on perdait tout avant les Jeux, [et on va jusqu’en finale]. La prépa, en 15 ans, je n’en ai jamais rien tiré de fiable. Maintenant, tout va dépendre de comment on va aborder ces cinq prochains jours, dans quel état d’esprit on va les aborder et comment on va être prêt pour le Brésil. C’est ce que je disais au groupe, on s’en fiche des projections, on ne doit pas se projeter. Les Jeux Olympiques, c’est tellement particulier. On se concentre sur le Brésil et derrière, on doit prendre les matchs les uns après les autres.
Vous venez de finir une préparation aux antipodes de celle de l’an passé, très physique et très compétitive, n’était-ce tout de même pas un mal pour un bien, pour arriver déjà endurci pour la compétition officielle ?
C’est très bien, c’est une très bonne chose. On n’a pas rassuré le grand public mais c’est à nous maintenant de jouer serré et de rester dans notre bulle. On ne doit pas faire attention à ce qui se passe à l’extérieur. On a l’expérience des années précédentes pour ça. C’est vrai qu’on a montré des mauvaises choses, inquiétantes, mais on a aussi montré qu’on restait au contact dans nos matchs et qu’on se donnait une chance de gagner à chaque match, et ce, face à des grosses équipes. On verra où on en sera le 27 pour affronter le Brésil.
« C’est dos au mur qu’on est souvent les meilleurs »
N’est-ce quand même pas difficile de garder confiance quand on perd quatre matchs de suite, ce qui n’était jamais arrivé en phase de préparation pour les Bleus ?
On sait qui on est, on sait ce qu’on a à faire, on sait ce qui nous attend. Maintenant qu’on est dos au mur d’une certaine manière, on n’a pas le choix. Et souvent, c’est là qu’on est les meilleurs. C’est là qu’on trouve nos meilleures dispositions, quand on a zéro confiance, qu’on a zéro acquis… Parce que c’est là qu’on redouble de concentration et d’énergie. Ça va être à nous d’être prêt face à une équipe qui voudra en découdre.
Pensez-vous avoir trouvé un peu plus de sérénité tout de même dans ce match, avec des temps faibles moins longs que sur les précédents ?
On a encore pas mal de déchets, à l’image de ce dernier stop qui nous échappe pour gagner le match. On doit tirer les conséquences de tout ce qui vient de se passer, travailler, progresser ensemble et ne pas faire attention à tout ce qui va se passer à côté parce que les JO sont à part pour ça. Il faudra faire abstraction de tout ce qui se passera, se concentrer sur les douze gars, plus le staff. On sait qu’on aura le soutien du public mais on doit faire corps comme on l’a fait il y a trois ans, comme on l’a fait quand on a fait des résultats.
Vous terminez encore au-dessus des 20 balles perdues, n’est-ce pas nécessaire qu’il y ait tout de même une prise de conscience collective et individuelle ?
Un peu de tout. C’est collectif mais aussi individuel. Moi, le premier, je perds deux ou trois ballons bêtement, surtout le dernier… C’est beaucoup de concentration. On va voir dans quelles situations on commet [ces pertes de balle] et voir comment on peut ne pas reproduire [ces erreurs].
Propos recueillis à Orléans