Joueur emblématique des Detroit Pistons de 1982 à 1994, Bill Laimbeer a toujours voulu être coach mais, précédé par sa réputation sulfureuse, il a mis longtemps à intégrer un staff.
En 2002, huit ans après sa retraite, il obtient cependant le poste de coach chez les Detroit Shocks, équipe de WNBA, la ligue féminine. Là-bas, Laimbeer va exercer 6 ans durant lesquels, il va remporter 3 titres de champion et même un titre de coach de l’année (2003).
Il démissionne finalement en 2009 pour des raisons familiales mais, fort de son expérience, il se voit alors proposé la même année un poste d’assistant chez les Minnesota Timberwolves où il passera deux ans. Deux années qui l’ont très certainement définitivement grillé en NBA.
C’est ce qu’a découvert la journaliste d’ESPN, Kate Fagan, qui, alors qu’elle réalisait un superbe portrait de l’ancien Piston, a pu découvrir ce que les autres dirigeants de la ligue pensaient de lui.
« On dit de lui que c’est fainéant et un bouffon. Qu’il est incapable d’établir un lien avec un joueur NBA. Qu’il les traite comme des gamins et que personne ne veut jouer pour lui, » rapporte Fagan. « Son passage au Timberwolves est considéré comme un échec retentissant, le dernier clou de son cercueil NBA […] La perception fait souvent office de réalité et dans le cercle de la NBA, Laimbeer a un problème de perception et son attitude je-m’en-foutiste n’arrange rien. Il se moque de comment les gens le voient même s’il sait que cette vision est ce qui l’empêche d’atteindre ce qui est (ou du moins était) son but ultime : devenir coach NBA. »
Pour Laimbeer, il y a deux raisons à son éviction : son caractère et son expérience dans une ligue féminine.
« Ça doit me passer au-dessus. Si ça arrive, ça serait génial mais je me moque de ce que les gens en NBA pensent de moi. J’ai toujours été moi-même et je ne vais pas changer pour rentrer dans leur moule. »
Mais finalement, c’est son ancien coéquipier, Isiah Thomas qui résume peut-être le mieux la situation. Lorsqu’on lui demande comment il est possible que Laimbeer soit perçu comme un coach brillant par les filles alors qu’il est vu comme un incapable chez les garçons, voici ce qu’il répond :
« Je sais une chose, les femmes sont plus intelligentes que les hommes. Et dans cette situation, je suis entièrement de l’avis des femmes. »
Aujourd’hui, Bill Laimbeer a retrouvé du travail… en WNBA, chez les New York Liberty où il occupe le poste de coach mais aussi celui de General Manager.