Interview Hervé Dubuisson : « Tony Parker est un garçon intelligent et sain »

Peut-être le plus fort attaquant de l’histoire du basket français, Hervé Dubuisson (56 ans) détient le record de sélections en Equipe de France (254), mais aussi ceux du plus nombre de points inscrits sous le maillot bleu, en cumulé (3 821) et sur un match (51).

Pour Basket USA, l’ancien pistolero de la Pro A revient sur la victoire des Bleus au Championnat d’Europe en Slovénie.

Quel regard portez-vous sur la carrière de Tony Parker ?

C’est LE basketteur français. Il est très impressionnant. C’est un des premiers qui a joué en NBA, du moins qui a eu son contrat. Il a déjà trois titres. Et après avec l’équipe de France, il a davantage attendu, en restant fidèle au maillot. Attendre 10 ans, et gagner un championnat d’Europe, c’est la plus belle récompense.

Faut-il profiter de ce titre pour tirer le basket français vers le haut ?

Oui, on l’a vu en étant diffusé sur une chaîne nationale, la finale a fait un très bon score. Il ne faut pas que ce soit passager, il faut insister sur cette dynamique. Car il y a les garçons mais il y a aussi les filles qui ont été de grandes championnes, et vice-championnes olympiques. Le basket français est bien vivant, et il faut le faire participer au même niveau que les autres. Il a été délaissé pendant un moment. Ce match était une très bonne pub pour le basket, mais il ne faut pas que ce soit éphémère. Quand on voit la moyenne d’âge de l’équipe… Ce n’est pas fini, il y a encore de belles choses à réaliser. Le basket c’est un sport complètement fou, spectaculaire. Ce n’est jamais gagné jusqu’à la dernière seconde, on a vu plein d’exemple dans ce championnat d’Europe.

Quelque part, vous avez laissé votre place de meilleur basketteur français de l’histoire… Ça vous fait quoi ?

Oh il n’y a pas de problème, je la laisse avec plaisir ! Tous les records sont faits pour être battus ! Je détiens encore celui du nombre de sélections et de points marqués en carrière. Pour les participations au championnat d’Europe, on est encore à égalité, mais il va me dépasser… Il y a des chances. C’est bien.

Peut-on dire qu’il sera même sur le toit de l’Europe s’il parvient à détrôner Nikos Galis, un autre joueur que vous avez pu affronter durant votre carrière ?

Ah oui.. Ça c’est autre chose. Il n’est pas très loin mais ça va dépendre de combien de participations il fera à l’avenir.

Quel joueur était Nikos Galis ? Un attaquant comme vous ?

Nikos Galis, je l’ai rencontré, mais… il était beaucoup plus fort que tout le monde. C’était un phénomène. Mais à côté de lui, il y avait Giannakis, donc Giannakis défendait un peu pour lui. Comme on a pu dire que j’étais un bon attaquant mais moins bon en défense, ben Galis c’était un peu pareil. Il était très concentré sur l’attaque, mais c’est un phénomène. Et il n’était pas très grand non plus.

Comment voyez-vous l’avenir de Tony Parker ?

Il lui reste encore un bon contrat à négocier avec San Antonio. Les Spurs, je pense, vont tout faire pour le garder. Il a encore de belles années là-bas en NBA. Maintenant il a le métier. On l’a vu quand il a tenu la France à bout de bras contre l’Espagne, où il marque 14 des 20 premiers points de l’Equipe de France. En plus, c’est un garçon intelligent et sain, donc il continuera de faire une très belle carrière.