Joel Embiid est-il le pivot du futur, et celui qu’on attend depuis une décennie aussi doué en attaque, qu’en défense ? Révélation de la saison à Kansas, Joel Embiid a volé la vedette à Andrew Wiggins avant de finir la saison à l’infirmerie en raison de problèmes au dos. Tour de contrôle en défense et incroyablement mobile en attaque, le Camerounais pourrait bien être le premier joueur appelé par Adam Silver le 26 juin prochain…
Sa saison
Arrivé à Kansas avec le statut de joueur à fort potentiel mais aussi de projet à long terme, Joel Embiid a surpris tout son monde en connaissant une ascension fulgurante ces derniers mois. Remplaçant en début de saison, il ne lui aura fallu qu’un mois pour convaincre son coach Bill Self de l’introduire dans le cinq de départ. Alors que tous les regards devaient être portés sur le prodige canadien Andrew Wiggins, c’est bel et bien Joel Embiid qui a pris les rênes des Jayhawks à partir de décembre avec plusieurs performances de très haut niveau, comme face à Oklahoma State où il a frôlé le triple-double avec 13 points, 11 rebonds et 8 contres. Alors que tout le monde l’attendait comme un simple intimidateur, Embiid a aussi montré de belles qualités offensives et des moves relativement évolués. Malheureusement, son envol a été brisé le 1er mars avec une blessure au dos qui l’a privé de la fin de la saison régulière de la Big 12, mais aussi de la Champ Week et surtout de la March Madness. En son absence, Kansas n’a pas été en mesure de passer la première semaine du tournoi.
Notre avis
Découvert par son compatriote camerounais Luc Richard M’Bah A Moute, Embiid n’a en effet découvert le basket qu’en 2011 mais il a connu une phénoménale progression en High School à Gainesville (Floride) puis à Kansas. « Seven Footer », ses qualités sont avant tout défensives où il est un contreur hors-pair et un très bon rebondeur. Mais tout le monde connaissait déjà son aptitude à protéger la raquette et cela ne suffit pas pour devenir un bon joueur NBA. Ce qui fait de lui un prospect unique est son jeu offensif, bien plus développer que prévu. Son jeu de jambes est souple et précis, à la manière d’un Hakeem Olajuwon ou d’un David Robinson, et s’il est bien évidemment encore loin de ces deux légendes, le potentiel est là. Il peut tirer à mi-distance, a de très bonnes mains et bouge formidablement bien pour un intérieur de sa taille. En revanche, reste à savoir s’il aura la même réussite face à des intérieurs bien plus puissants et physiques en NBA la saison prochaine, et s’il a de très bonnes bases, il lui faudra encore progresser dans tous les compartiments du jeu. De nombreux prospects au poste de pivot se sont cassés les dents en arrivant en NBA et une saison de plus en NCAA lui aurait sans doute fait du bien pour développer encore un peu plus son jeu. Et le gros point d’interrogation : dans quel état se trouve son dos. Voir un jeune joueur de 20 ans avoir des problèmes qui ont brisé les carrières de plusieurs pivots est forcément un peu inquiétant. Les staff médicaux des franchises intéressées doivent suivre cela de près. Mais si ce problème n’est que temporaire, il a les moyens de devenir le pivot dominant de demain.
Points forts
Son jeu de jambes, sa mobilité, ses mains, ses qualités de contreur
Points faibles
Inexpérience, un dos fragile, encore en plein développement.
Pronostic
Entre la 1ère et la 3e place
Comparaison
Hakeem Olajuwon