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Le 19 novembre 2004, le Palace d’Auburn Hills devient un octogone

NBA – La plus grosse bagarre et les sanctions les plus lourdes de l’histoire : telles sont les conclusions de cette fin de match entrée du mauvais côté de la légende.

635517770727380009-CXX-ARTEST-XX-3871211Ça a débuté comme ça. Un simple match de saison régulière, comme il y a en beaucoup chaque soir, dans une saison NBA. Ce 19 novembre 2004, les Pistons reçoivent les Pacers pour le premier sommet entre deux des trois meilleures équipes de l’Est, avec Miami.

Cette rencontre va entrer dans l’histoire de la NBA, par la mauvaise porte, en devenant la pire bagarre de tous les temps. Un accrochage, comme il en existe parfois dans les matches, transformé en pugilat, désormais connu sous le nom de « Malice at the Palace » ou de « Pistons-Pacers Brawl ».

Ce moment, qui va changer le visage de la ligue, dépasse le simple cadre des joueurs pour se propager jusque dans les tribunes avec le public, dans un « spectacle » qui va donner des images terribles, hantant encore les mémoires, dix ans après.

LE CONTEXTE

Un tel cauchemar ne part pas seulement d’une seule et unique étincelle. Pour comprendre cette bagarre, il faut revenir à la source : la relation entre les Pistons et les Pacers. Deux équipes aux profils similaires, très défensives et basées sur un jeu collectif sans superstars.

Finalistes de conférence en 2004, elles avaient offert une des séries les plus fermées de l’histoire moderne. Six matches de coups, d’intensité physique et de batailles avec des moyennes faméliques : 75.2 points de moyenne pour les Pistons contre 72.7 unités pour les Pacers. Detroit s’imposera et remportera le titre face aux Lakers. On retiendra notamment l’énorme contre de Tayshaun Prince, mais aussi la faute flagrante de Ron Artest sur Richard Hamilton.

Le soir du match, les bilans sont contrastés. Les Pistons ne sont pas au mieux (4 victoires en 7 matches) car Larry Brown a été absent après une opération et Ben Wallace a, lui aussi, manqué des matches pour un deuil familial. Les Pacers, eux, sont plus en forme avec 6 victoires pour 2 défaites, mais ils comptent de nombreux absents : Reggie Miller, Anthony Johnson, Jeff Foster, Jonathan Bender et Scot Pollard. En six mois, deux choses ont changé à Indiana : Stephen Jackson est arrivé et Ron Artest est en pleine forme offensivement avec 24.6 points de moyenne.

Une seule constante reste : la rivalité est forte. Les joueurs des deux franchises ne s’apprécient pas. « On ne s’aimait pas », rappelle Jermaine O’Neal à Grantland. « C’était comme les vieilles rivalités entre les Bulls et les Knicks. »

LE MATCH

C’est donc le vendredi 19 novembre que les deux formations se retrouvent, à 20 heures, au Palace d’Auburn Hills, depuis détruit. 22 076 personnes assistent à la rencontre, arbitrée par le trio Ron Garretson, Tim Donaghy, Tommy Nunez, et diffusée sur ESPN. Le choc accouche d’une souris. Les Pacers sont trop forts. Ils mènent de 16 points en première mi-temps (43-59). En seconde mi-temps, Chauncey Billups et ses coéquipiers reviennent pourtant à cinq points, mais ils vont ensuite manquer 10 shoots de suite. Stephen Jackson met deux points aux lancers-francs à 57 secondes de la fin, il y a alors 15 pts d’écart (82-97)…

Mais avant l’explosion finale, il y avait eu deux alertes. Rip Hamilton avait donné un coup de coude dans le dos à Jamaal Tinsley. Les arbitres n’ont rien sifflé, mais le banc des Pacers l’a très bien vu. Ensuite, à moins de 90 secondes du terme, Ben Wallace frappe Ron Artest, alors que ce dernier allait au panier. Là encore, les arbitres ne voient rien à redire. « On pouvait voir qu’il y avait de la tension entre Ron et Ben », raconte Mike Brown, assistant de Rick Carlisle sur le banc des Pacers. « Une faute en entraîne une autre et les problèmes arrivent. Le match n’était plus sous contrôle. J’espérais que les arbitres allaient les sortir du match. »

Que faisaient les deux meilleurs défenseurs de la ligue encore sur le terrain à une minute de la fin, alors que le match était plié ? Rick Carlisle n’a pas vraiment le choix des armes puisqu’il a des absents et Larry Brown ne veut pas mettre un joueur sur le terrain pour seulement une centaine de secondes. Les spectateurs commencent à quitter la salle. Joe Dumars, pour la première fois de sa carrière de dirigeant, est déjà parti de ses loges et a rejoint les escaliers. Frustré par la défaite, il est dans les vestiaires quand Ben Wallace va au cercle et subit la faute d’Artest. Une faute loin d’être violente ou méchante. Banale, comme aurait dû être cette soirée.

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LA BAGARRE

La réaction de Ben Wallace ne se fait pas attendre, il pousse l’ailier des Pacers, et ne s’arrête pas en chemin. Les arbitres interviennent et arrivent, avec certains joueurs, à séparer les deux protagonistes. Jackson et Hamilton s’invectivent aussi. Ce dernier et Wallace sont très énervés, par l’attitude des Pacers et probablement frustrés par le résultat du match. « Aussi longtemps qu’ils (Artest et Wallace) étaient loin l’un de l’autre, on ne pouvait pas imaginer que les choses allaient empirer », se souvient Tim Donaghy.

C’est quasiment chose faite : Wallace est contenu par ses coéquipiers et le staff des Pistons, tandis qu’Artest est allongé sur la table de marque. Les secondes sont longues mais tout semble se calmer, les joueurs se dirigent vers leurs bancs. Quand soudain, Artest reçoit un gobelet sur le visage. « Je ne voulais toucher personne. J’ai simplement oublié les lois de la physique », regrette John Green, l’auteur de ce geste.

Furieux et déterminé, Artest monte les gradins pour aller agresser le spectateur qui lui a lancé le projectile. Dans la précipitation et la colère, il se trompe de cible. Il frappe Michael Ryan, alors que c’est John Green qui a lancé le gobelet. Green est d’ailleurs celui qui l’attrape par derrière pour le maîtriser. Un autre fan lance de la bière sur le futur champion NBA avec les Lakers.

« Instinctivement ou par réflexe, j’ai essayé d’empêcher Ron d’y aller. Il m’a passé dessus et m’a cassé cinq vertèbres. Ma femme m’a fait rire en disant que si je n’ai pas réussi à arrêter Ron, personne ne le pouvait. Je lui ai répondu que si j’avais stoppé Ron, je serais en NFL », en sourit maintenant l’ancien joueur Mark Boyle, qui travaillait pour la radio des Pacers.

« S’il vous plaît, arrêtez. Laissez les joueurs tranquilles ! Stop ! »

Évidemment, Stephen Jackson n’est pas loin puisqu’il monte aussi parmi les spectateurs et envoie une droite à un fan. « J’étais en mode combat », raconte-t-il. « Ils n’avaient pas été respectueux, alors s’ils voulaient se battre, je vais leur donner ce qu’ils cherchaient. La première chose que je voulais faire, c’est choper Ron, mais quand je suis arrivé là-haut, j’ai pris de la bière en pleine face. Je ne regrette pas d’être monté pour protéger mon coéquipier. Mais je regrette d’avoir frappé un fan, j’avais tort. On ne pense alors qu’à aider son pote. »

On ne comprend plus rien. Les sièges des premiers rangs sont cachés par une forêt de joueurs, membres du staff et spectateurs. La sécurité du Palace est dépassée. « On a des millions de plans de sécurité pour le Palace, pour plein de situations. Mais aucune pour des joueurs qui vont dans les tribunes. On n’avait jamais vu ça », reconnaît Doreen E. Olko, le chef de la police d’Auburn Hills. Scène surréaliste, Larry Brown prend le micro de la table de marque pour adresser à un message à toute la salle. « S’il vous plaît, arrêtez. Laissez les joueurs tranquilles ! Stop ! »

En trois minutes, David Stern vient de voir son empire de 20 ans vaciller, non pas comme un château de cartes mais plus comme des dominos, tombant l’un après l’autre. « Holy Shit », lâchera le patron de la ligue devant sa télévision, en voyant les images. « Il y a au moins une douzaine d’éléments qui ont causé cette bagarre », estime le journaliste de l’Indianapolis Star, Mark Montieth. « Si Artest ne fait pas faute ; si Wallace ne réagit pas ; si les arbitres gardent le contrôle de la situation ; si Artest ne va pas sur la table de marque ; si le fan ne jette pas son gobelet…. C’est une succession de choses, si on en retire une, alors rien ne se passe. »

L’APRÈS

Après le chaos, les Pacers rejoignent les vestiaires. Pour y aller, il faut passer sous le tunnel, devant les fans des Pistons, qui en profitent pour bombarder les vainqueurs du soir de gobelets, bouteilles et autres objets. Des crachats sont aussi lancés. Stephen Jackson n’est pas impressionné, il chambre les fans, alors que Ron Artest est toujours bien entouré pour ne pas faire machine arrière. Son regard de tueur en dit long sur ses intentions (il vient de décoller deux droites à un homme sur le parquet) mais aussi sur sa fierté d’avoir vu une bonne partie de son équipe le défendre.

« Quand on est arrivé dans les vestiaires, Ron a dit qu’il ne savait pas qu’il y avait autant de ‘real niggers’ dans cette équipe », dit Stephen Jackson. « Il y a avait beaucoup de haine dans le vestiaire, Rick (Carlisle) voulait qu’on se calme. Il souhaitait qu’on aille au bus et qu’on parte vite. » Mike Brown est blessé à la bouche, il saigne. « Je me suis occupé de plusieurs personnes. Celui qui était le plus touché c’était Dan Dyrek (le consultant de préparation physique de la franchise). Il avait été frappé au visage », déplore David Craig, l’un des coaches des Pacers.

De l’autre côté, les Pistons sont toujours au centre du parquet, perdus dans leurs pensées et ne sachant pas quoi faire. Les arbitres, eux, mettent officiellement fin à la rencontre, avec 45.9 secondes encore à jouer. L’aspect sportif est enterré, la rubrique fait divers peut donc commencer. La police se dirige vers le vestiaire visiteurs pour interpeller Ron Artest.

« Ils sont venus pour nous arrêter, nous les joueurs, alors que ceux dans les tribunes, je n’ai vu personne être menotté », explique, énervé, Jermaine O’Neal. Ils cherchent surtout Artest, qui est déjà dans le bus. Le chemin du retour sera teinté d’une émotion particulière, l’adrénaline étant encore très présente. « Le moment le plus fou de la soirée, c’est dans le bus », tranche Jackson. « On avait le sentiment d’avoir non seulement gagné le match mais aussi la bagarre. On avait arraché le cœur des Pistons. La réalité est revenue quand on a vu les amendes et les suspensions. »

Une absence total de conscience qui va pousser Ron Artest à demander l’impensable. « Est-ce qu’on va avoir des problèmes », s’interroge-t-il dans le vestiaire. « Des problèmes ? On aura de la chance de garder notre boulot », lui répond Jackson.

LES SANCTIONS

Dès le samedi 20 novembre, la ligue se penche sur cette soirée, peut-être la pire de son histoire en terme d’image. David Stern y va de son communiqué et annonce la couleur : il ne veut pas traîner pour prendre des sanctions. « Les événements du match d’hier soir étaient choquants, repoussants et inexcusables. Une humiliation pour toute personne associée à la NBA. Cela démontre pourquoi nos joueurs ne doivent pas aller dans les tribunes, peu importe la provocation ou le comportement toxique des personnes qui assistent aux matches. Notre enquête est en cours et je m’attends à ce qu’elle soit complétée demain soir. »

brawl1Comme les événements sont inédits dans l’histoire de la ligue, difficile alors d’imaginer les sanctions. Larry Bird, le président des Pacers, qui a connu des bagarres à son époque, pense naïvement qu’Artest va prendre 10 matches de suspension. Quand il apprend que Stern et la ligue veulent frapper fort, il fait monter les enchères à environ 30 matches. Il est bien loin d’imaginer que son ailier va manquer toute la saison.

En effet, les sanctions sont énormes : au total, 146 matches pour près de 10 millions de dollars de salaire en moins pour les joueurs concernés. Dans le détail, cela donne 73 matches de saison et 13 de playoffs pour Artest, soit 86 matches et presque 5 millions de dollars. C’est la plus grosse suspension de l’histoire de la NBA qui ne concerne pas une affaire de drogue.

Stephen Jackson est suspendu 30 matches, Jermaine O’Neal 25 rencontres qui seront ramenées ensuite à 15. Anthony Johnson prend 5 matches, et Ben Wallace, Chauncey Billups, Reggie Miller, Elden Campbell, Derrick Coleman sont tous sanctionnés par une seule rencontre de suspension. O’Neal, Artest, Jackson, David Harrison et Anthony Johnson, ainsi que plusieurs spectateurs, passeront aussi devant un juge du comté d’Oakland. Avec à la clé, des amendes mais pas de peine de prison.

John Green, l’homme au gobelet, prend 30 jours de prison, 500 dollars d’amende et une obligation d’aller aux Alcooliques anonymes. À 41 ans, il est également banni à vie des matches au Palace d’Auburn Hills.

L’HÉRITAGE

Ce week-end, probablement le plus long de la carrière de David Stern, change la ligue pour toujours. Des règles sont mises en place pour que les joueurs évitent d’aller dans les tribunes, que les fans soient mieux surveillés et que la sécurité plus renforcée. « On a toujours eu des mesures de sécurité dans les salles mais on a retenu des leçons de cet incident », explique Adam Silver, le commissionner actuel, au USA Today.

Ensuite, sportivement, les sanctions privent les Pacers de leurs meilleurs joueurs. Perdre Artest, le meilleur défenseur extérieur de la ligue, coûte cher. Pour tuer le temps, il passera sa saison à s’entretenir physiquement et à travailler sur son album de rap. Reggie Miller (14.8 points de moyenne) est en fin de carrière et son retour de blessure ne peut pas masquer les manques. Certes, les Spurs, le Heat ou les Pistons avaient des équipes très fortes, mais les Pacers présentaient un mélange de qualités athlétiques, de caractère, d’expérience et de profondeur de banc qui pouvaient leur laisser espérer une nouvelle finale NBA.

L’équipe explose donc. Miller prend sa retraite après les playoffs (contre Detroit, justement) et Artest demande son transfert quelques mois plus tard. Detroit, pendant ce temps-là, va en finale contre les Spurs et accumulera les finales de conférence jusqu’en 2008. Mais plus que les règles de sécurité, cette bagarre va choquer les Américains et pousser David Stern à prendre des nouvelles mesures pour lisser l’image de son produit. « La bagarre entre les Pistons et les Pacers a entraîné la plupart des médias à utiliser des termes comme ‘voyous’ et ‘débiles’ à propos des joueurs de notre ligue. Cela m’a rappelé le vocabulaire et la vision légèrement raciste que l’opinion publique avait de nous il y a un peu plus de dix ans. »

Les images rappelaient effectivement les pugilats des années 70 et 80, quand la NBA était considérée comme une ligue violente remplie de drogués. Les bagarres étaient fréquentes, les coups de poings aussi et les sanctions minimes. « Tout le monde a décidé de parler des choses négatives. Je pense que c’est pour cela que le dress code a été inventé », avance Jermaine O’Neal. « Car, la ligue était ‘hors de contrôle’. Pour les analystes et les soi-disant journalistes, la ligue était trop hip-hop. »

Pour contrer cette image de voyou, NBA Cares est lancé

En 2005, la ligue met en place le « NBA Cares », l’organisme qui fait intervenir les joueurs dans la communauté, et le « dress code », qui impose le port du costume obligatoire. Même si, pour cette dernière mesure, Allen Iverson a eu aussi un impact important avec son style vestimentaire, comme le dit Adam Silver. « La bagarre, mais pas seulement, a généralisé une idée dans le public, celle que les joueurs étaient des voyous. Un stéréotype injuste pour un groupe de 450 joueurs. On doit prendre notre responsabilité dans le fait de ne pas avoir fait le boulot pour raconter les histoires positives de nos joueurs. C’est ainsi qu’est né NBA Cares. »

De plus, outre la bagarre, qui n’était pas la première dans l’histoire de la ligue, c’est bien l’attitude des spectateurs qui va choquer David Stern. « On avait le sentiment qu’il fallait protéger ce que je dirais être la barrière entre les fans et les joueurs », explique l’ancien patron de la ligue à The Athletic, quinze ans après. « On ne peut pas laisser une bagarre aller dans les tribunes. Ce n’est pas possible. On doit s’occuper du comportement des fans, mais aussi les protéger, qu’ils ne soient pas menacés. Ils sont les mieux placés dans le monde du sport, et ne doivent pas être mis en danger par des coups. Ce n’est pas acceptable qu’un spectateur s’en prenne à un joueur ; ce n’est pas acceptable qu’un joueur frappe ou menace un spectateur. »

L’image des Pacers en prend un coup. Les « Bad Boys » de Detroit ont des successeurs et ils jouent en jaune. « L’incident a particulièrement touché les Pacers. La communauté s’est coupée de son équipe et cela a pris des années à restaurer », poursuit Adam Silver. Donnie Walsh, l’une des têtes pensantes des Pacers, convoque une conférence de presse le 22 novembre pour s’excuser. Ce que Jermaine O’Neal fera lui aussi quelques années plus tard. « Je crois ne l’avoir jamais fait, mais je m’excuse pour la ville et l’Etat d’Indiana. Cette ville veut dire beaucoup pour moi. Je suis désolé des les avoir fait vivre tout ça, avec l’embarras que cela comporte. »

Ron Artest se lie d’amitié avec son… agresseur

Pour boucler la boucle, Artest deviendra pote avec Green huit ans après. « Il y a quatre ans j’ai cherché à entrer en contact avec John Green, le gars qui m’a lancé sa bière à Detroit. Mon staff ne voulait pas, ils étaient tous sceptiques en disant que ça allait créer la polémique. Mais moi je me disais que les gens adoreraient me voir parler avec John Green après toutes ces années, ça serait historique et ça permettrait de montrer qu’après t’être battu avec quelqu’un, tu peux quand même devenir son ami par la suite, qu’il ne faut pas garder de la rancœur toute sa vie. J’ai alors lancé un appel sur Twitter où j’offrais un déjeuner à quiconque me permettait de retrouver Green. Et ça a marché. J’ai eu son numéro chez lui. J’ai appelé et suis tombé sur sa femme. »

Logiquement, la rencontre a été insolite et la femme de Green a d’abord crû à un canular.

– Excusez-moi madame, est-ce que je pourrais parler à John Green s’il vous plaît ?
– De la part ?
– De Ron Artest
– Vous n’êtes pas sérieux , c’est impossible
Puis John a pris le combiné, c’est comme si on se connaissait depuis longtemps.
– Hey John, comme ça va ?
– Salut Ron, comment ça se passe pour toi ?

Les deux hommes discuteront « des gosses et la banlieue » pour prouver que cette soirée était loin derrière eux.

Mais pour toute personne qui a vu les images, cette soirée du 19 novembre 2004 est (malheureusement) inoubliable, unique par sa violence, son incompréhension et sa dramaturgie. Des joueurs qui font leur métier, des fans qui assistent à un spectacle et deux mondes qui se percutent autour des coups de poings et des crachats. L’histoire de la ligue ne sera jamais plus là-même depuis cette sombre soirée, et ce match qui, faut-il le rappeler, n’a jamais terminé. Comme s’il fallait que ces 45.9 secondes restent en suspens pour l’éternité.

Article publié le 19 novembre 2014, et mis à jour le 19 novembre 2022

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