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Rencontre avec le Hall Of Famer Adrian Dantley, l’un des meilleurs attaquants des années 80

Rencontre avec le Hall Of Famer Adrian Dantley, l'ancien scoreur du Jazz et des Pistons

Champion olympique, Rookie of the Year en 1977, six fois All-Star, deux fois meilleur marqueur de la NBA (23 177 points en carrière) et membre du Hall of Fame depuis 2008, Adrian Dantley est un joueur légendaire qui reste pourtant relativement méconnu du grand public. Aujourd’hui âgé de 58 ans, il nous a reçu chez lui dans le Maryland pour un long entretien avant de regarder le choc entre Kentucky et North Carolina en NCAA. L’ancienne star du Jazz nous livre son point de vue sur la NBA d’hier et d’aujourd’hui, revient sur sa glorieuse carrière et donne son avis sur les grandes questions qui animent la ligue en ce moment.

Adrian, de quoi êtes-vous le plus fier pendant votre carrière et quel est votre plus grand regret ?

D’avoir toujours persévéré malgré les critiques et les coups durs. Ne jamais baisser les bras et me battre sans relâche jour après jour. J’ai souvent été échangé pour des raisons stupides, et c’est l’un de mes regrets. Mais j’ai toujours réussi à relever la tête, peu importe le maillot que je portais. J’ai toujours gardé la même détermination et la même éthique de travail pour être au top quoi qu’il arrive tout au long de ma carrière.

Bien que vous ayez remporté le titre de Rookie of the Year en 1977, vous avez en effet connu quatre équipes lors des trois premières saisons de votre carrière. Comment avez-vous vécu cela ?

Ce n’était pas facile à vivre, le fait de passer comme ça de franchise en franchise. Je n’ai jamais été échangé à cause de mon niveau de jeu. Mes qualités de basketteur n’ont jamais été remises en cause. C’est d’ailleurs ce qui rend les choses encore plus difficiles à vivre. Mais ça fait partie du business. Ce sont les règles de la NBA avec ses bons et ses mauvais côtés pour les joueurs.

Vous n’avez jamais remporté le titre de champion mais vous êtes passés tout prêt avec les Lakers et les Pistons. Est-ce que cela vous hante comme c’est le cas pour certains joueurs ?

Si j’y pense tous les jours ? Non. Mais être champion est le but de tout joueur professionnel. Remporter un titre est l’accomplissement ultime d’une carrière. Je ne suis pas passé loin, c’est dommage mais c’est la vie.

Avant le début de votre carrière NBA, vous avez joué l’un des matchs les plus célèbres de l’histoire de la NCAA, lorsque Notre Dame a mis fin à la série de 88 victoires d’UCLA en 1974. Quel souvenir gardez-vous de cette rencontre ? 

Je me rappelle que notre coach, Digger Phelps, nous avait demandé de nous préparer pour ce match au moins quinze jours à l’avance pour être fins prêts le jour J. Même si nous avions d’autres matchs au programme auparavant, nous passions 15 à 20 minutes par jour spécialement pour préparer notre stratégie pour le choc face à UCLA. Les Bruins étaient trop confiants. Avant le match, je revois l’image de Bill Walton passant à côté de moi, fredonnant la « fight song » d’UCLA avec ses tongs aux pieds. Ils pensaient pouvoir nous battre sans problème mais c’est nous qui l’avons emporté au final. J’ai le souvenir de Walton, qui n’avait encore jamais perdu en match universitaire, qui pleurait en quittant le vestiaire pour aller jusqu’au bus. Ce match reste l’un de mes plus grands souvenirs.

« Les intérieurs s’écartent de plus en plus, et je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée »

En 1997, la NBA a publié la liste des cinquante plus grands joueurs de son histoire. Vous n’en faisiez pas partie. Que vous êtes vous dit en le découvrant ?

Pour moi, quatre joueurs majeurs sont absents de cette liste : Dominique Wilkins, Bob McAdoo, Alex English, et moi-même. Nous aurions mérité d’en faire partie.

Après la fin de votre carrière de joueur, vous êtes devenus assistant-coach à Denver pendant huit ans avec un court passage à la tête de l’équipe. Votre objectif était-il de devenir head coach en NBA ?

Oui et non… Être head coach dépasse le simple cadre du basket. Il y a beaucoup de choix politiques à prendre et le relationnel prend aussi une place très importante. Devenir head coach n’a jamais été un vrai rêve pour moi, et il faut être au bon endroit au bon moment pour avoir sa chance. Si vous êtes assistant à San Antonio sous Gregg Popovich, il est quasi certain que vous obtiendrez tôt ou tard une place de coach dans votre carrière. Si c’était arrivé, tant mieux, mais j’étais très heureux en tant que simple assistant. C’est un boulot difficile et qui demande une implication de tous les instants. J’ai eu la chance d’être assistant pendant huit saisons et ça me convient parfaitement.

Vous avez quitté les Nuggets en 2011. Comptez-vous revenir en NBA dans le futur ?

Je suis très heureux aujourd’hui. Je suis de retour chez moi à Washington, j’aide les gamins à traverser la rue après l’école, je suis arbitre pour des matchs de High School tous les weekends. J’ai d’ailleurs beaucoup plus de respect pour le travail que font les arbitres parce que je me rends compte que ce n’est pas un métier facile. Surtout à mon époque quand il n’y avait pas toutes ses aides technologiques comme la vidéo pour vous aider à prendre la bonne décision. Pour le moment, je n’ai pas vraiment envie de revenir en NBA. Devoir se lever tous les matins pour être à la salle à 8 heures, voyager la moitié de l’année…

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Que pensez-vous de  l’évolution du jeu entre les années 1980 et nos jours ?

La principale différence entre le jeu d’aujourd’hui et celui qui était pratiqué à mon époque est le degré d’intensité physique. Le jeu était beaucoup plus dur et physique par le passé et l’on ne sifflait pas faute au moindre contact comme ça peut être le cas de nos jours. La NBA cherche à protéger les attaquants par rapport aux défenseurs et veut voir plus de points marqués en limitant le champ d’action défensif. Je pense que l’on doit cela à Pat Riley qui pratiquait une féroce défense avec les New York Knicks au début des années 1990 et qui essayait de maîtriser le tempo du match avec un rythme de jeu relativement lent. La ligue cherche à rendre les matchs plus intéressants pour les fans en favorisant le jeu offensif. Mais une chose est sûre, le jeu est bien plus athléétique aujourd’hui qu’il ne l’était il y a vingt ou trente ans. Les joueurs sont bien plus athlétiques de nos jours mais je ne crois pas qu’ils aient des fondamentaux aussi développés que par le passé. Une autre grosse différence est le rôle que peuvent avoir les intérieurs. Dans les années 1980, les pivots restaient cantonnés à la peinture ou au poste. De nos jours, ils s’écartent beaucoup plus du panier et shootent à mi-distance, voir à 3-points. L’influence européenne y est à mon avis pour beaucoup. Les jeunes américains veulent faire pareil. Je ne suis pas persuadé que cela soit une bonne idée. C’est pour cela que j’aime beaucoup Jahlil Okafor, le jeune pivot de Duke, parce qu’il développe son jeu dans la raquette et joue au poste plutôt que de sortir vers le périmètre.

Vous qui avez souvent changé d’équipe, quel a été votre sentiment sur les nombreuses critiques à l’encontre de LeBron James lors de son départ à Miami pour rejoindre Dwyane Wade et Chris Bosh en 2010 ? 

Il a en effet été lourdement critiqué pour avoir rejoint deux autres stars à Miami plutôt que d’essayer de gagner par lui-même en construisant progressivement une équipe via la Draft ou des échanges. La vieille école considère que le fait de partir jouer avec d’autres vedettes ne fait pas lui un vrai champion mais je ne suis pas d’accord. A mon époque, nous nous sommes battus avec ferveur pour la free agency et pour que les joueurs aient le droit de signer où bon leur semble. Quand j’ai commencé ma carrière en NBA, je n’avais aucun mot à dire sur où l’endroit où je jouais. Nous étions obligés de rester avec notre équipe. Ça ne me dérange pas du tout de voir LeBron faire équipe avec Bosh et Wade. Empiler les stars ne fait pas tout. Il faut aussi parvenir à développer une alchimie au sein du groupe et un esprit d’équipe pour pouvoir gagner, peu importe le degré de talent dans l’effectif.

Et son retour à Cleveland ?

Je pense qu’il voulait simplement rentrer chez lui. Son départ ne s’est pas passé dans les meilleures conditions et je comprends qu’il ait pu avoir des ressentiments envers les fans des Cavs en voyant son maillot brûlé mais la situation actuelle est ce qu’il y a de mieux pour lui. Être dans sa région, entouré de jeunes joueurs de talent comme Kyrie Irving et Kevin Love. Nous verrons bien ce qu’ils arriveront à accomplir cette année.

« L’arrivée de joueurs internationaux améliore le niveau de jeu »

Kobe Bryant s’apprête à dépasser Michael Jordan au niveau des points marqués en carrière. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Le nombre de points marqués ne veut pas dire grand chose. Kobe a commencé sa carrière à 18 ans et est resté en bonne santé jusqu’à l’an dernier. Si vous avez la chance de ne pas subir de blessure dans votre carrière, passer la barre des 20 000 ou 25 000 points n’est pas un véritable exploit. Il faut aussi regarder l’impact du joueur en défense. Quoi qu’il arrive, Michael Jordan est le meilleur joueur de tous les temps. Mais Kobe n’est pas loin derrière, et ce sont tous deux d’immenses champions. Kobe est probablement dans le Top 10 des meilleurs joueurs de l’histoire. C’est quelque chose qui reste très subjectif en fonction des époques et des critères que l’on privilégie chez un joueur ou chez un autre.

Quel est votre « Mont Rushmore » de l’histoire de la NBA ?

Moi pour commencer (rires) ! Michael Jordan forcément. Wilt Chamberlain était un immense joueur. Kareem Abdul-Jabbar. Ce dernier est d’ailleurs trop souvent oublié de ce genre de classement et cela m’étonne toujours beaucoup. Si l’on parle de bagues de champion, Bill Russell doit bien évidemment en faire partie. Elgin Baylor est un autre joueur fantastique que les gens ont laissé aux oubliettes. Larry Bird… même si je ne pense pas que je le mettrais sur mon « Mont Rushmore ». C’est vraiment une question très épineuse et il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Chacun à sa propre opinion.

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En vingt ans, la NBA est devenue une ligue internationale avec des joueurs du monde entier. Que pensez-vous de cette internationalisation du basket ?

Il y a vraiment d’excellents joueurs venant de l’étranger en NBA, et en particulier en provenance de l’Europe. Le niveau de jeu a énormément progressé sur le Vieux Continent. De nombreux joueurs sont arrivés en NBA dans les quinze dernières années et ont eu un très gros impact sur le jeu. Il y a plus d’une centaine de joueurs étrangers en NBA cette saison et je rigole souvent avec les jeunes joueurs américains en leur disant que s’ils ne travaillent pas suffisamment dur, un européen viendra leur piquer la place. Je n’ai pas les chiffres en tête mais si l’on excepte cette année où il y a eu un peu moins de joueurs européens choisis à la Draft, il y a vraiment eu une explosion de joueurs internationaux sélectionnés par les franchises NBA. Prenons l’exemple de San Antonio avec les trois-quarts de l’effectif qui est né en dehors des Etats-Unis. Ils laissent leurs prospects européens s’aguerrir un an ou deux dans leur championnat avant de les faire venir en NBA. Au final, je pense que ça améliore le niveau de jeu et c’est très positif pour la ligue.

Pensez-vous que nous verrons un jour des franchises en Europe, en Chine ou ailleurs ?

Si cela se fait, préparons-nous à avoir des joueurs très fatigués… Si vous allez jouer un match en Chine, puis que vous revenez aux Etats-Unis, que vous passez de la Côte Atlantique à la Côte Pacifique, puis en Europe, etc… Les « road trips » seront usants. Ce sera très intéressant à voir en terme d’impact sur la qualité du jeu. Il se murmure que cela arrivera un jour mais si cela se fait, j’attends de voir l’analyse des statistiques des joueurs après un voyage d’un continent à un autre par rapport à leurs stats à domicile. Quand on voit aujourd’hui comment les franchises se plaignent du calendrier et de leurs voyages alors que cela ne se passe qu’aux Etats-Unis, je me demande ce qu’elles diront quand on les enverra à l’autre bout du monde.

« 82 matches, c’est parfait, et à notre époque, on se reposait moins »

Le débat sur un possible chamboulement des conférences a-t-il lieu d’être ?

Non. C’est une affaire de cycle. Aujourd’hui, c’est l’Ouest qui domine mais tout peut changer très vite. C’est le modèle sur lequel a été construit la NBA. Si vous êtes au top aujourd’hui, vous n’allez pas le rester éternellement parce que vous n’aurez pas l’un des premiers choix lors de la Draft. Vous pouvez vous renforcer via la free agency mais à moins d’être comme San Antonio qui déniche un Tony Parker ou un Kawhi Leonard chaque année, quand votre équipe arrivera en fin de cycle, il sera difficile de rester dans les sommets sans connaître une période de moins bien. Je suis persuadé que la vapeur va se renverser, et à un horizon assez proche.

L’autre grand débat concerne la durée de la saison. Êtes-vous favorable à une diminution du nombre de match ou un étalement de la saison sur une durée plus longue ?

Non. 82 matchs est le chiffre parfait. D’une, le jeu est moins physique que par le passé et les joueurs prennent moins de coups. De deux, quand je jouais en NBA, nous n’avions pas de jet privé pour voler d’une ville à l’autre dès la fin d’un match. Nous rentrions à l’hôtel, et le temps de décompresser il était déjà 2 ou 3 heures du matin, et le réveil sonnait à 5 heures pour aller à l’aéroport pour prendre le vol de 7 ou 8 heures. Là les joueurs arrivent à leur destination au milieu de la nuit et ont toute la journée pour récupérer et être prêts pour le match suivant.

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Parlons du championnat universitaire. La NCAA a beaucoup changé depuis deux ou trois ans avec tous ces changements de conférence. Un commentaire sur la question ?

Les dirigeants de la NCAA et des universités ont fait cela pour l’argent. Quel dommage… Voir une équipe comme Syracuse jouer au sein de l’ACC ou celle de Maryland dans la Big Ten, ça n’a vraiment aucun sens. Ça ruine les traditions et les rivalités historiques entre les équipes.

Pensez-vous que les joueurs NCAA doivent être payés ?

Oui. Mais la question reste de savoir combien et dans quel contexte. Quelle est la valeur d’un joueur par rapport à un autre. Certains joueurs pourraient toucher des centaines de milliers de dollars, d’autres beaucoup moins. C’est un sujet complexe et il est compliqué de trouver la formule parfaite.

La règle du « One and Done » doit-elle être supprimée ou allongée à deux ou trois années obligatoires en NCAA ?

Mon opinion est que l’on ne doit pas interdire à un joueur d’aller en NBA à sa sortie du lycée si tel est son désire. On voit que certains joueurs sont prêts pour avoir un impact en NBA dès l’âge de 18 ans, mais cela ne concerne que quelques exceptions. Si vous n’allez pas en NBA directement après le lycée, je préférerais les voir rester se développer au moins deux ans en NCAA afin d’avoir de meilleurs fondamentaux. C’est ce qui manque à beaucoup de joueurs aujourd’hui.

Quel est votre favori pour le titre NCAA cette année ?

Kentucky. Malgré la blessure d’Alex Poythress, ils ont vraiment un effectif impressionnant. Tous ces joueurs ont le talent pour jouer en NBA. J’aime beaucoup  Willie Cauley-Stein. J’apprécie beaucoup son jeu. Athlétique, rapide, technique. Je ne vois pas qui pourra les battre cette saison mais sur un match sec, tout peut arriver. Cependant, Duke pourrait peut-être y arriver.

Et votre favori en NBA ?

Cela va sans doute vous surprendre, mais je dirais Oklahoma City. Je les vois bien revenir très fort avec le retour de Kevin Durant. Je ne crois pas en les chances de Memphis ou Golden State en playoffs. Attention au Thunder…

Vous êtes l’un des plus grands joueurs de l’histoire du Jazz (maillot nº4 retiré). Que pensez-vous de la franchise aujourd’hui avec tous ces jeunes joueurs ?

L’équipe est en pleine reconstruction. Cela va prendre du temps pour remonter la pente. Quand on perd un coach comme Jerry Sloan, on perd une partie de son identité et de sa culture et ce n’est pas facile de repartir sur des bases totalement nouvelles. L’effectif est très jeune et il faut être patient.

La vidéo de son intronisation au Hall of Fame

https://www.youtube.com/watch?v=rdO_3iW5QAA

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