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Le jour où Michael Jordan a raté son rendez-vous avec l’histoire

NLe jour où Michael Jordan a raté son rendez-vous avec l’histoireMichael Jordan fera son entrée au Hall of Fame de la FIBA le 19 septembre, la veille de la finale de l’Eurobasket, et on appris cette semaine que « Sa Majesté » ne serait pas présente pour l’évènement, ce qui n’est pas une énorme surprise. Ses apparitions à Paris, par exemple, se comptent sur les doigts d’une main : août 1985 à la fin de son année rookie (pour la petite histoire, le rédac’ chef de « Mondial Basket » Fred Lesmayoux y était, c’était son premier jour au service de presse de la Fédé de basket), septembre 1990 avec un début d’émeute à la salle Géo-André (c’est ce qui incita Jean-Jacques Voisin, éditeur, à lancer le magazine au printemps 1991), octobre 1997 pour l’Open McDonald’s à Bercy, avec passage sur le plateau de Canal+, octobre 2006 pour inaugurer l’espace Air Jordan de la boutique Nike des Champs-Elysées et juin dernier pour les 30 ans de la marque Jordan Brand, avec une exposition au Palais de Tokyo. « MJ » devait faire une apparition au Quai 54, il s’est rendu sur place mais l’équipe chargée de sa sécurité a finalement dit non.

La présence de Jordan pour son intronisation au Hall of Fame de la FIBA aurait peut-être effacé le souvenir pénible de son entrée au Hall of Fame de la NBA, en 2009. Si les larmes versées par l’icône du basket des années 90 avant son speech émurent ses fans, son discours fut jugé très sévèrement par le grand public et les médias. L’intronisation de Mike était très attendue. Tout le monde s’attendait à vivre un autre moment historique. Au lieu de ça, Jordan utilisa un exercice de remerciements un peu convenu pour régler ses comptes. Y compris avec son mentor Dean Smith, ce qui incita des observateurs consternés à parler, au sujet de ce discours, de naufrage digne du Titanic… Devant sa télé, un homme jubila : l’ancien GM des Bulls Jerry Krause, pas mécontent de voir celui qui le prenait comme tête de Turc afficher son côté obscur en public.

Pour un journaliste de « Sports Illustrated », c’est « L’Exxon Valdez des discours »

C’est ce que l’on apprend dans la biographie de Roland Lazenby « Michael Jordan, The Life » (éditions Talent Sport), un livre que tout passionné de basket doit lire pour comprendre la double personnalité de Jordan mais aussi plonger dans l’intimité d’un vestiaire NBA. Extrait.

« Alors que la cérémonie approchait, en ce mois d’août, Jordan choisit Johnny Bach pour l’accompagner. Pas Phil Jackson. L’ancien coach assistant, alors âgé de 80 ans, était dans une mauvaise passe après un divorce qui l’avait délesté de sa pension de la NBA. Jordan paya pour avoir son vieux coach « d’attaque », en grande pompe à ses côtés lors de cet événement. Il demanda également à deux employés des Bulls présents lors de ses débuts avec l’équipe – le responsable de la billetterie Joe O’Neil et le chargé de communication Tim Hallam – de l’accompagner à Springfield, au Massachusetts, à bord de son avion privé avec Yvette Prieto (ndlr : sa femme) et un petit groupe dont George Koehler faisait partie. (…)

« Michael n’avait rien préparé »

Ils ont passé le temps du vol à parler de ses premières années dans la Ligue, de la folle équipe des Bulls, de leurs parties de golf avec les poubelles dans le bureau, de leur attente devant les rangées d’enfants à l’Angel Guardian Gym avant de pouvoir investir le parquet pour s’entraîner. Ils riaient de leurs souvenirs et O’Neil nota que plus ils s’approchaient de Springfield, plus Jordan semblait nerveux. « Je pense que parfois, quand il se trouvait sous le feu des projecteurs, sa timidité refaisait surface, malgré tout le glamour et l’exposition médiatique qu’il avait eus, dit O’Neil dans une interview en 2012. Je pense qu’il n’était pas complètement à l’aise avec tout ça parce que c’était énorme de voir Michael Jordan intronisé au Hall of Fame. Je pense que dans un sens, cela lui plaisait beaucoup et que dans un autre, il était pressé que cela soit terminé. George était dans l’avion avec nous. Même aujourd’hui, George et moi pourrions nous dire : “Tu peux le croire, ça, où nous sommes et d’où l’on vient ?” »

Quant à son allocution, O’Neil releva que Jordan n’avait rien préparé. « Il n’avait pas écrit tant de choses que ça, confia son vieil ami. Il n’était pas complètement sûr de ce qu’il allait dire. Il était nerveux avant d’y aller. » Jordan avait demandé à son ancienne idole, David Thompson, de le présenter et de se tenir auprès de lui quand il serait devant l’assemblée de l’élite du basket. Celle-ci avait déboursé un paquet de dollars pour être présente à ce couronnement, pour voir Michael sur la plus haute scène. Ce fut là, dans l’émotion de l’instant, que Jordan choisit de se décharger lui-même d’un poids et de révéler le fond de son cœur de compétiteur, de mentionner toutes les choses, réelles ou imaginaires, qui l’avaient motivé et poussé tout au long de sa vie. Même pour ceux qui avaient suivi et observé Michael depuis la première heure, qui pensaient bien le connaître, ce fut une surprise, et une surprise décevante. Pour le public, ce fut un choc de l’entendre ressortir sa colère pour avoir été écarté de l’équipe de son lycée quand il était en classe de Seconde et pour s’être vu refuser la couverture de « Sports Illustrated » en tant que freshman universitaire, ainsi que son échange verbal avec Tex Winter à propos du « I » dans « Win »*, son antipathie pour Jerry Krause et même sa dispute avec Pat Riley à propos d’une chambre d’hôtel à Hawaï. Ce jour-là, avec son franc-parler, il semblait insulter autant de gens qu’il en remerciait.

« Des quantités de gens sont venus me voir après ce speech et m’ont dit : “Je ne savais pas que Michael était un tel connard…” »

Phil Jackson suivait l’événement à la télé dans un bar rempli de monde ; et il vit avec surprise les réactions des clients. Pourtant, il comprit immédiatement que Jordan essayait seulement d’expliquer son esprit de compétition. Le seul problème était que presque toutes les choses qui avaient aiguisé la motivation de Michael étaient très fortement négatives et difficiles à comprendre pour les gens. Tout cela tourna au désastre. « L’allocution de Michael Jordan au Hall of Fame a été l’Exxon Valdez des discours, écrivit Rick Reilly dans « Sports Illustrated ». C’était tour à tour rude, vindicatif et incendiaire. Et c’était seulement quand il essayait d’être drôle. Cela n’avait aucun tact, c’était égocentrique et malvenu. Quand ce fut terminé, personne ne voulait être comme Mike. »

Personne ne fut plus stupéfait – puis plus heureux – que Jerry Krause. « J’étais assis là, se rappelait Krause en 2012. J’ai été un petit peu… disons surpris. Mais encore une fois, c’est Michael. J’ai été surpris qu’il fasse ça sur cette scène. J’ai été choqué qu’il égratigne Dean. Moi ? On pouvait s’y attendre. C’était dur. Dean a dû se dire : “Quoi ?” Dean a dû être choqué. Nous avons enduré ça suffisamment pour gagner six titres et vous comprenez d’où ça vient. »

« Michael se moque de blesser les gens »

Krause eut un tout autre discours concernant l’autoflagellation hautement émotionnelle de Dennis Rodman lors de sa propre intronisation, deux ans plus tard. « Dennis pouvait se comporter de manière terrible, déclara Krause. Mais Dennis a bon cœur. Il a fait des choses pour se nuire à lui-même. Dennis n’aurait jamais blessé un autre être humain, sauf lui-même. Michael ? Michael se moque de blesser les gens. Il n’est pas complètement là à certains moments. Je ne dis pas qu’il est dingue. Je l’ai vu se montrer incroyablement bienveillant des quantités de fois. Je suppose qu’il ferait le bonheur d’un psychiatre. Ce serait très intéressant. C’est l’un des basketteurs les plus intelligents avec lesquels j’aie travaillé mais ce truc du Hall of Fame, ce discours, ça m’a aidé à faire réaliser aux gens combien il est bête. Il y a des quantités de gens qui sont venus me voir après ce speech et qui m’ont dit : “Je ne savais pas que Michael était un tel connard…” »

* A Tex Winter, assistant coach, qui lui avait dit « Il n’y a pas de I dans TEAM » (sous-entendu, pas de « Moi, Je ») pour l’inciter à jouer un peu plus avec ses partenaires, Jordan avait répondu : « Oui mais il y en a un dans WIN »…

Roland Lazenby, « Michael Jordan, The Life »
Disponible en librairie, grandes surfaces et sur les sites de vente en ligne où vous trouvez également la version numérique.
726 pages.
24 euros ; 13,90 euros en version numérique (ePub, Kindle).
Toujours disponible chez Talent Sport : Phil Jackson, « Un coach, onze titres NBA » (370 pages, 22 euros).
Editions Talent Sport : www.talentsport.fr ; www.facebook.com/Talentsport2014

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