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Michael Jordan écarté au lycée à cause des troubles mentaux de son coach ?

Michael Jordan écarté au lycée à cause des troubles mentaux de son coach ?C’est l’une des grandes énigmes de la carrière de Michael Jordan, et peut-être est-ce dans ce douloureux épisode que « MJ » a puisé la rage de vaincre et la combativité qui ont terrorisé tant d’adversaires dans les années 90. Le mot « Frustration » n’est pas assez fort, Mike vécut le fait d’être relégué sur le banc et de regarder jouer ses camarades du lycée Emsley A. Laney, à Wilmington (Caroline du Nord), comme un véritable traumatisme.

La question n’est évidemment pas « Avait-il le niveau ? » mais « Quelle mouche a donc piqué son coach ? » La biographie de Michael Jordan écrite par Roland Lazenby et parue en juin dernier en français apporte quelques éléments de réponse. En prenant toutes les précautions d’usage : s’il s’avère que l’entraîneur en question, Pop Herring, souffrit de troubles mentaux, Lazenby se garde bien de conclure hâtivement qu’il n’avait pas toute sa tête en composant ses équipes… Extrait.

« Et voilà le moment où la mythologie de Jordan coïncide avec la tragédie qu’est devenue la vie du coach, Pop Herring. Cela nourrirait une incompréhension récurrente pour les décennies à venir. Cette histoire a été racontée un nombre incalculable de fois dans des torrents d’articles de magazines, de journaux, dans des émissions de télévision, de radio et dans des vidéos. On a fait de toutes les façons possibles le récit de la manière dont la future superstar Michael Jordan avait été écartée de l’équipe de son lycée.

Herring, un jeune éducateur sportif intelligent et agréable, à l’avenir brillant

Son coach, Pop Herring, s’est fait enterrer sous une avalanche de mythes. C’était un gars de Wilmington qui était allé au lycée de New Hanover, où il avait joué pour une légende, le coach Leon Brogden. Ce dernier avait mené huit équipes différentes au titre de champion d’État. Herring avait évolué dans la dernière équipe de Brogden ayant gagné un titre avant de changer de sport et de jouer quarterback à North Carolina Central, dont John McLendon avait mis au point le programme d’entraînement dans les années 1930. Herring aurait probablement pu jouer au basket mais à l’université, il se tourna vers le football américain comme porte d’entrée vers un diplôme. Il retourna ensuite à Wilmington où il travailla un temps comme assistant de Brogden.

Quand le lycée de Laney a ouvert au milieu des années 1970, Herring avait le bagage pour être coach de basket. À l’époque, être coach afro-américain était un fait suffisamment rare et remarquable. Herring était un jeune éducateur sportif intelligent et agréable, à l’avenir brillant, quand Michael Jordan intégra le programme de sport du lycée Laney, en 1978. En fait, Herring habitait à proximité des Jordan. Il prit bientôt l’habitude de s’arrêter chez eux de bon matin pour emmener Michael au gymnase. Il se pliait en quatre pour ses joueurs, au point de les aider à rédiger leurs lettres aux universités afin de pouvoir y jouer après le lycée. Comme la manière dont il traitait Jordan l’a prouvé plus tard, ce n’était pas la victoire qui importait le plus pour Herring, c’étaient ses joueurs.

Dick Neher, qui observait très attentivement les coaches, avait un fils dans l’équipe d’Herring. « C’était un gars super, se souvenait Neher. Il a fait une dépression. Il était marrant. Il était bon avec les jeunes. C’était un bon coach. Il était très aimable mais il a vraiment touché le fond. » Dans les trois ans qui ont suivi la sortie de Jordan de Laney, après son diplôme, la schizophrénie dont souffrait Herring mit fin à sa carrière. Quand elle est apparue, la maladie mentale a entraîné la déstructuration soudaine et rapide de sa personnalité. Celui qui avait été autrefois un jeune coach intelligent et plein d’énergie était devenu un zombie débraillé que l’on pouvait voir errer dans les rues de la ville, se parlant à lui-même ou à personne en particulier, à la poursuite d’in- visibles démons. Cela s’est révélé terriblement déstabilisant pour ses vieux amis.

Sautes d’humeur brutales et changements de comportement

« Comment cela a-t-il pu se produire ?, se demandaient-ils régulièrement. Comment cet homme si brillant peut-il en être réduit à ça ? » Le traitement médical l’a aidé quelque peu à améliorer sa condition mais sa vie a sombré progressivement dans un schéma familier de sautes d’humeur brutales et de changements de comportement, le tout accompagné d’une dégringolade sociale. Ses amis coaches ont essayé de le protéger du mieux qu’ils pouvaient mais quand sa vie s’effondrait, l’histoire avec Jordan gagnait en popularité. Avec le temps, elle produisit un déchaînement médiatique et devint l’un des mystères les plus étranges de la vie de Michael. Il avait été écarté de l’équipe de son lycée ? La question suivante s’imposait d’elle-même : qui diable avait pu faire ça ?

Depuis toutes ces années, la communauté de Wilmington s’en est tenue, de façon stricte, à la dure vérité de la situation de Herring, même quand les médias ont ressassé cette histoire encore et encore dans les récits consacrés à Jordan. Le premier journaliste à avoir réalisé une avancée majeure concernant la vérité sur la question est Kevin Sherrington, de Dallas. Bien plus tard, « Sports Illustrated » s’est plongé dans cette histoire. L’hebdomadaire sportif a publié un article sur Herring magnifiquement écrit. Ces divers écrits sont venus accréditer la thèse selon laquelle les affirmations de Jordan lui-même à ce sujet comportaient des signes évidents d’inexactitude, liés très probablement à la nature hautement compétitive de la superstar. Mais cela ne semble pas non plus être l’exacte vérité, bien que cette perception, façonnée par l’article de « Sports Illustrated », soit devenue un autre point fort de la mythologie de Jordan. Les faits bruts de cette affaire se tiennent là, noyés par l’incompréhension générée par un révisionnisme bien intentionné. C’est l’éternelle compétition des écoles publiques : les jeunes athlètes participent à des séances de sélection pour une équipe. Certains l’intègrent, d’autres pas.

Après avoir répondu pendant des années aux questions inspirées par l’histoire de Jordan, les coaches ont commencé à suggérer qu’il n’y avait pas vraiment eu de sérieux tests de sélection pour l’équipe de Laney. Cette révision de l’histoire apporte, bien entendu, son propre lot de questions. S’il n’y a pas eu de sélection, ils n’ont certainement pas publié une liste de noms, par ordre alphabétique, des joueurs retenus dans l’équipe. Jordan a attendu cette nouvelle des jours, des heures puis des secondes. Quand la liste a été affichée, il s’est trouvé là presque immédiatement pour la lire. Puis pour la relire. Il doit y avoir une erreur, a-t-il d’abord pensé. Même le Jordan âgé de 15 ans savait qu’il était le meilleur troisième joueur de l’équipe, et de loin. Mais le seul sophomore sur la liste était son ami longiligne Leroy Smith, bien plus grand que lui.

Jordan : « Je suis allé dans ma chambre, j’ai fermé la porte et j’ai pleuré »

La nouvelle de cet échec lui a fait, ce jour-là, l’effet d’un coup de massue derrière la tête. Il est rentré tout seul à la maison, évitant les regards et les rencontres en chemin. « Je suis allé dans ma chambre, j’ai fermé la porte et j’ai pleuré, confia Jordan plus tard. « Pendant un bon moment, je n’ai pas pu m’arrêter de pleurer. Même s’il n’y avait personne d’autre à la maison à ce moment-là, j’ai gardé la porte fermée. Il était important pour moi que personne ne me voie ni ne m’entende. »

La circonstance atténuante, pour Herring, était la diversité de son équipe d’anciens cet automne-là. Onze seniors et trois juniors étaient reconduits dans l’équipe du lycée. Huit d’entre eux jouaient arrière. Leroy Smith apportait à l’équipe la taille dont elle avait tant besoin, malgré son faible temps de jeu. Passé le temps nécessaire pour digérer cette décision, Jordan en vint à l’incontournable conclusion que la taille comptait pour beaucoup. « J’étais furieux, dit-il à l’écrivain John Edgar Widerman en 1990. Mon meilleur ami avait été sélectionné dans l’équipe parce qu’il mesurait 1,98 m ; et c’est une grande taille au lycée. Il avait été sélectionné alors que je pensais être meilleur. »

Des années plus tard, Smith lui-même est revenu sur sa propre surprise devant sa sélection. « Parce qu’elle n’était certainement pas basée sur le talent. » « La question, a rappelé Ron Coley, l’assistant d’Herring, était de savoir ce que nous allions faire de Leroy. » Coley, qui devint plus tard coach à Pender County, affirma ne pas se souvenir d’avoir vu Jordan passer des tests de sélection. De plus, il décrivit le jeune Michael comme étant « un p’tit joueur de baseball ».

Michael avait le cœur brisé. Il voulait arrêter le sport

Les coaches ont admis plus tard que la situation aurait pu être mieux gérée. Herring a sans doute dû aller parler de son avenir à ce jeune élève de Troisième mais s’il l’a fait, Jordan ne l’a pas compris. Et personne d’autre ne s’en souvient. Plus vraisemblablement, rien n’a été dit parce que cette situation, courante à l’époque, était à l’image d’un mode de fonctionnement très ancien au sein des programmes de sport des écoles publiques : les coaches géraient les équipes et prenaient leurs décisions. C’était comme ça et pas autrement. L’élément cruel était la liste elle-même qui, apparemment, est restée affichée presque toute la saison. « Elle a été là pendant longtemps, très longtemps, sans mon nom dessus », se rappelaitJordan.

Des années plus tard, des journalistes se sont rendus à Wilmington pour éclairer le mystère de cette non-sélection. D’anciens coaches et coéquipiers leur ont dit que c’était pour le bien de l’équipe, que Jordan n’était pas prêt, qu’il était trop court, trop fluet, qu’il n’aurait vraisemblablement pas pu battre les joueurs plus âgés, plus costauds de cette équipe, même en un-contre-un. « J’ai toujours senti qu’il avait confiance en lui, rapporta Chuck Carree qui fut pendant de nombreuses années journaliste sportif à Wilmington. Il était court et ne pouvait pas faire les choses qu’il a réalisées par la suite, après son pic de croissance. » Peut-être était-ce vrai, bien qu’il soit difficile d’argumenter contre les résultats des années suivantes. Ces réponses semblaient limpides pour tous les témoins des événements de 1978. Excepté, bien sûr, pour le plus important d’entre eux. Jordan avait le cœur brisé. Il voulait arrêter le sport. Plus tard, il remercia sa maman de l’avoir poussé à relever le défi de se battre, malgré cette immense déception. »

A lire aussi : La descente aux enfers de Pop Herring, l’ancien coach de Michael Jordan

Roland Lazenby, « Michael Jordan, The Life »

Disponible en librairie, grandes surfaces et sur les sites de vente en ligne où vous trouvez également la version numérique
726 pages
24 euros ; 13,90 euros en version numérique (ePub, Kindle)

Toujours disponible chez Talent Sport

Phil Jackson, «Un coach, onze titres NBA » (370 pages, 22 euros)

Editions Talent Sport : www.talentsport.fr ;www.facebook.com/Talentsport2014

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