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Entorse et renforcement musculaire : Stephen Curry, la cheville ouvrière

stephen-currySon préparateur physique, Brandon Payne, expliquait récemment que c’est une grossière erreur de croire que réduire la distance constitue la meilleure solution pour défendre sur Stephen Curry. Capable de changements de direction subits, de dribbles croisés qui en ont laissé plus d’un sur les fesses, le double MVP est devenu un véritable casse-tête pour les défenseurs adverses. Mais voilà, un tel jeu exige des articulations souples et costaudes, et ça n’a pas été toujours le cas…

La renaissance physique depuis avril 2012

Champion en titre, double MVP, leader de la meilleure équipe de l’histoire en saison régulière, tout réussit au petit génie de Golden State depuis deux ans. Et ça en irrite certains. Pourtant, si l’on remonte ne serait-ce que trois ans en arrière, le tableau était loin d’être aussi parfait.

Bien au contraire, alors qu’il a les paupières de plus en plus lourdes et qu’il s’endort sur la table d’opération du Docteur Richard Ferkel, le meneur aux allures de minot était au 36e dessous. Pour la deuxième fois en deux intersaisons, Curry passait sous le scalpel pour soigner sa cheville droite.

Heureusement, il ne s’agissait que d’un nettoyage en bonne et due forme. Un moindre mal.

« C’était une bonne nouvelle. L’opération la moins gênante. » expliquait récemment Curry sur ESPN. « Je pense que ça m’a clairement aidé au niveau de l’éthique de travail. Après l’opération, ça m’a tenu très discipliné pour tirer profit de chaque jour. Il y a eu un moment où j’étais vraiment inquiet pour jouer au basket, sans parler du plus haut niveau. C’est pour ça que maintenant, j’essaie de prendre le plus de plaisir possible. Personne n’aime les opérations et la rééducation. Mais je suis content de m’en être bien sorti, ça c’est sûr. »

Depuis cette opération, rebaptisée « crab meat » (viande de crabe), le 25 avril 2012, Curry n’a manqué que très peu de matchs en saison régulière. Quatre en 2012-13, quatre en 2013-14, deux la saison passée et trois cette saison. Rien en comparaison de sa saison noire en 2011-12, durant laquelle le fiston Curry avait manqué une cinquantaine de matchs.

« Il se faisait des entorses dans des angles complètement fous et imprévisibles. C’était vraiment effrayant. Je n’avais jamais vu quelqu’un se tordre la cheville comme Steph. Et je n’ai pas revu ça depuis. » se souvient le GM, Bob Myers.

Une révolution dans ses méthodes d’entraînement

Mieux, avec cet entraînement spécifique pour renforcer les « autres étages de la fusée », à savoir les mollets, cuisses, bassin et dos, Curry est devenu un autre homme. Et un joueur presque surhumain avec sa facilité technique toujours aussi hors-normes. Son échauffement à plusieurs ballons, avec des exercices de dribbles tout en vitesse d’exécution et en dextérité, est devenu un véritable spectacle à part entière, drainant toujours plus de spectateurs curieux et impressionnés par ce degré de virtuosité.chevilles

Avec 30 points, 7 passes et 5 rebonds cette saison, et seulement trois matchs manqués, Curry a tout simplement réussi sa meilleure saison en carrière. Le hic ? C’est évidemment cette double blessure, coup sur coup, à la cheville puis au genou droit.

Expliquant que ses protections aux chevilles ont reporté la douleur « au stade supérieur », à savoir le genou, le préparateur physique des stars Tim Grover (qu’on avait rencontré en 2013) rappelle que le meneur des Warriors ne peut vraiment jouer son jeu que s’il peut accélérer, changer de direction, et donc utiliser ses jambes (chevilles et genou) librement. Sans arrière-pensée.

« La stabilité au niveau des chevilles est essentielle. Plus les jambes seront fortes, plus le joueur sera explosif dans toutes les directions : latéralement, devant, derrière, verticalement, les arrêts et changements de rythme… C’est comme une voiture de course. Les chevilles sont les pneus. En milieu de course, les équipes changent les pneus, pas le moteur, pour que la voiture puisse continuer à rouler vite. Pneus de mauvaise qualité, mauvaise course. »

Une blessure à deux étages, bien malheureuse dans son timing et ses conditions d’occurrence (glissade), qui prouve néanmoins que le phénomène Curry reste humain…

Chronologie

8 décembre 2010 – entorse de la cheville droite (tout seul) face aux Spurs

mai 2011 – opération de Dr Bob Anderson à Charlotte, Caroline du Nord

saison 2011-12 – 26 matchs NBA et cinq blessures à la cheville – 15 points, 5 passes, 3 rebonds

4 janvier 2012 – entorse de la cheville droite – deux semaines d’absence

10 mars 2012 – nouvelle entorse de la cheville droite

25 avril 2012 – opération de Dr Richard Ferkel à Van Nuys, California – opération « crab meat »

novembre 2012 – prolongation de contrat de 4 ans à 44 millions de dollars

17 et 28 janvier 2013 – nouvelles entorses

saison 2012-13 – 78 matchs NBA – 23 points, 7 passes, 4 rebonds

29 août 2013 – Keke Lyles devient le préparateur physique des Warriors

Cette saison

30 et 31 décembre 2015 – douleurs à la jambe gauche

1er mars 2016 – cheville gauche douloureuse

18 au 21 avril – entorse de la cheville droite

24 avril au 9 mai – entorse au genou droit

Entretien avec Fabrice Gautier

fabrice-gautierOstéopathe des Bleus depuis 2009, Fabrice Gautier est un passionné de basket. Installé depuis 1999 à Los Angeles, où il dirige avec sa femme un cabinet de kinésithérapie et d’osthéopathie à Beverly Hills, Fabrice a déjà travaillé avec de nombreux joueurs NBA, tels Joakim Noah ou plus récemment Wes Matthews et Eric Gordon, et puis évidemment, avec tous nos Bleus expatriés, Tony Parker, Boris Diaw, Nicolas Batum (qu’il vient de soigner avant son match 7 face à Miami), Evan Fournier, etc. Depuis sa Californie adoptive, il a pu constater l’incroyable progression de Stephen Curry, et il revient avec nous sur l’histoire compliquée du meneur MVP avec ses chevilles.

Pouvez-nous nous parler de la possibilité envisagée pour Curry, de transplanter des tendons provenant d’un cadavre ?

C’est une option supplémentaire lors des chirurgies orthopédiques de nos jours, soit on utilise un ligament appartenant au patient, soit on utilise un transplant emprunté à un cadavre. Dans le cas des chevilles avec une instabilité chronique, les ligaments ont tellement été endommagés que la solution de choix est d’utiliser le tendon d’un cadavre. Avec ses avantages et ses inconvénients. La même chose est réalisée lors des interventions sur les ligaments croisés depuis un bon moment déjà.

Est-ce que le type d’opération qu’il a subie (avec une sorte d’aspirateur – un « shaver ») est commune ? En tout cas, répandue chez les athlètes ? Les basketteurs ?

Oui, énormément en fait pour les soucis de chevilles. Et donc, vous vous doutez bien que chez les basketteurs, c’est très fréquent. Après, dans le cas de Curry, il y a eu un peu plus qu’un simple nettoyage par arthroscopie, comme le subissent pas mal de joueurs durant l’intersaison. On peut dire que le Dr Ferkel lui a plus reconstruit la cheville, ce qui était l’étape primordiale pour la suite, au même titre que le travail effectué après.

Sur ces images, qu’est-ce qui vous marque ? 

Hormis celles où il y a le pied d’un autre joueur, ce qui me marque le plus, c’est la facilité avec laquelle il se la tord, mais en même temps on a là les images exactes d’une instabilité chronique de cheville. Le gars éternue et hop elle lâche ! Un autre aspect est aussi le fait que c’est toujours son avant pied qui déclenche le lâchage de sa cheville droite. En voyant cela, on comprend mieux pourquoi l’opération était indispensable. Je pense que l’on peut comparer ses ligaments aux derniers fils qui retiennent une dent de lait lorsqu’elle va tomber.

Avez-vous été étonné de voir l’incroyable progression de son jeu ? 

Oui et non. En ce qui concerne son jeu à proprement parler, je trouve que le gars est à un niveau genre Space Jam ou 2K, donc oui d’atteindre un tel niveau je suis forcément surpris. Ce qui me marque le plus chez lui, c’est quand même sa confiance, la facilité avec laquelle il réalise tout cela et face à qui ! 

Et dans un sens non… Si je me fie à tout ce qu’on peut lire sur son éthique de travail, il n’y a pas de secret, je trouve que c’est un espèce de joueur hybride entre Steve Nash et Kobe Bryant ! Deux autres monstres de travail ! De plus, en ayant parlé avec Ronny [Turiaf] ou Corey Maggette qui l’ont côtoyé jeune, ils te disaient que c’était un diamant brut et qu’il était extraordinaire. Donc il lui a suffi de régler ses soucis et trouver quelqu’un qui lui explique exactement quoi faire. Et il peut maintenant exprimer son jeu en toute confiance.

Curry a révolutionné son approche avec Keke Lyles, préparateur physique des Hawks maintenant (ancien des Wolves et donc Warriors) qui a mis en lumière l’importance des hanches dans les changements de direction, pouvez-vous nous en dire davantage ? En quoi les hanches sont-elles si importantes ?

C’est toujours particulier de parler du travail de quelqu’un lorsqu’on n’a pas toutes les données et que tu t’appuies seulement sur des articles qui ne relatent qu’une partie du travail effectué. Keke Lyles est quelqu’un de très compétent mais je crois que, si vous lui posiez la question directement, il vous confirmerait que sa méthode n’est pas si révolutionnaire que cela. Tous les exercices dont il est question dans l’article d’ESPN existent depuis fort longtemps et sont utilisés par pas mal de préparateurs physique ou kinés dans le monde entier. En plus on nous parle du “dead lift” (soulevé de terre, comme un haltérophile) qui est un super exercice et des 400 pounds [181 kg], qui est l’élément un peu spectaculaire de l’article, mais je peux vous assurer que leur programme de travail englobe bien plus d’exercices que juste le « dead lift » et le travail des hanches. Ce que j’apprécie en tant qu’ostéopathe dans l’article, c’est la notion de globalité du travail et de ne pas s’ arrêter seulement a une cheville mais de considérer la rééducation dans son ensemble.

Il y a pourtant une part d’inédit dans sa préparation ?

Là où je pense qu’il révolutionne un peu les mentalités récentes, c’est sur le niveau de force développée. Et aussi le succès de la méthode intervient dans le fait que Keke Lyles lui a fait prendre conscience de l’apport et l’intérêt de se renforcer, Les hanches et le mouvement de « dead lift » n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il y a un travail de fonds énorme que beaucoup de joueurs ne font pas forcément. Ensuite cet article se focalise sur le « dead lift » à 400 pounds [181 kg] mais je peux parier qu’il le faisait bosser sur plein d’autres exercices. Ce que j’aime encore dans leur approche, c’ est les 400 pounds. Cela te montre bien que tu peux aller chercher du gain de force, sans déranger le jeu du shooteur, comme tu peux souvent l’entendre avec les basketteurs.

De manière générale, pouvez-vous nous expliquer en quoi le système nerveux central est important pour les mouvements rapides ? 

On va essayer de simplifier mais en gros le système nerveux central est composé de deux parties : le cerveau et la colonne vertébrale et surtout son contenu. Le cerveau est l’unité centrale qui intègre et traduit toutes les informations externes. La colonne vertébrale, par l’intermédiaire de la moelle épinière, est l’autoroute qui véhicule ces informations vers les nerfs et les muscles en ce qui concerne cet article. Une des qualités du système nerveux est sa plasticité qui, encore une fois par souci de simplification, lui permet de s’adapter et de progresser grâce à l’entrainement spécifique. Donc il intervient dans tous les mouvements et est primordial, un des gros problèmes que l’on voit sur les athlètes est souvent une sur-sollicitation du système nerveux et en fait un manque d’importance portée à sa récupération et à son repos.

Le yoga peut aussi aider à éviter les entorses ? 

Il existe un mouvement à faire qui n’est pas propre au yoga. C’est un mouvement fonctionnel que l’on réalise sans le savoir en allant ramasser un objet par terre, par exemple. Mais même si c’est un excellent exercice, c’est un début et encore une fois, on ne peut pas se contenter de ce mouvement. De plus, il y a un apprentissage et une progression dans son intégration. J’aime bien rajouter un plan instable sous le pied pour le rendre encore plus difficile tel un Waff Mini, Dynadisc ou un Bossu. Donc c’est évidemment un très bon exercice à intégrer dans une routine d’échauffement ou de travail mais pas le seul.

Quels autres conseils donneriez-vous pour se prémunir des grosses entorses aux chevilles ?

Il y a des entorses que tu ne pourras jamais éviter, comme celles où tu retombes sur le pied d’un autre joueur par exemple. Après, ce qu’il faut vraiment comprendre, c’est que les chevilles même si tu peux les travailler de manière  très spécifique, elles rentrent dans le cadre d’une globalité athlétique. Comme expliqué dans l’ article sur Stephen Curry, il est important de travailler les différentes chaines musculaires (antérieur, postérieur et latérales). Ne pas avoir peur de progresser en termes de force, et il en est le meilleur exemple : 400 pounds [181 kg] au « dead lift » pour un meneur… Je pense qu’il y a beaucoup de joueurs qui ont déjà du travail pour arriver, ne-serait-ce qu’à la moitié. Et cela n’a pas l’air de gêner son shoot !

Mais ce travail de musculation ne suffit pas ?

Ensuite un autre facteur primordial est le challenge proprioceptif que tu proposes à ton joueur. Le travail sur plan instable. D’où l’importance de solliciter le joueur le plus proche possible de la rupture, yeux ouverts, yeux fermes . Un dernier point, et on le voit sur les videos des entorses de Curry en NBA, après la première, le plus grand risque est la récidive et la chronicité de ces entorses, dues au manque de rééducation et à la reprise trop rapide. Donc même si il n’y a plus forcément de douleur, cette cheville reste instable et la blessure initiale a créé des dysfonctions de mobilité. Donc la consultation chez l’osteo s’impose après une entorse et la rééducation est primordiale !

Quels exercices au quotidien pour renforcer ses chevilles ?

Personnellement, il y a un outil que je trouve génial et que j’utilise tous les jours à mon cabinet et la plupart de mes athlètes l’ont adopté, c’est le Waff mini. Comme je l’importe et le commercialise aux USA, je ne suis pas partial, mais pour donner une idée, cette video montre le travail réalisé dessus.

https://www.youtube.com/watch?v=23j-DKGJCFs

Et donc après c’est un choix personnel en termes de matériel. On peut utiliser un Bossu, un Dynadisc ou bien même une serviette repliée sur elle-même mais le travail proprioceptif quotidien est très important, ajouté au travail musculaire global. Renforcement musculaire des muscles de la cheville dans les 4 plans. Activation des psoas, moyen fessiers, et grand fessiers, Le travail pied nu est aussi très important afin de solliciter tous les muscles intrinsèques du pied qui sont souvent endormis dans la chaussure.

Porter des chaussures montantes limite les risques ?

C’est l’éternel débat. Sur une des vidéos, on voit Curry se la tordre avec des chaussures mi-hautes et des attelles de chevilles en dure… Si elle doit partir, elle part ! En sachant que les gars portent maintenant des straps, des attelles et des chaussures montantes, ça atténue sûrement les dégâts.

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