Il y a un peu moins d’un an, les Warriors et les Rockets s’affrontaient pour une place en finale NBA et James Harden semblait être le seul joueur capable de rivaliser avec Stephen Curry. Onze mois plus tard, le panorama est bien différent. Les Warriors sont champions NBA en titre et viennent de réaliser la meilleure saison régulière de tous temps. Curry est absolument inarrêtable et enfile les paniers à 3-points comme des perles, et ses lieutenants Draymond Green et Klay Thompson semblent plus forts que jamais. A l’inverse, les Rockets restent sur une saison pour le moins chaotique. Un début de saison catastrophique a forcé les dirigeants à limoger Kevin McHale après seulement onze matchs. Au bord de la rupture, les Texans ont cependant arraché leur qualification pour les phases finales grâce à trois victoires de rang ces derniers jours. La cohésion au sein du groupe n’est pas celle des Warriors mais nous sommes désormais en playoffs et après 82 matchs de saison régulière, tous les compteurs sont remis à zéro…
Meneurs de jeu
Que dire de la saison que vient de réaliser Stephen Curry ? Le meneur des Warriors va remporter haut la main son deuxième trophée de MVP consécutif. Avec 30.1 points, 6.7 passes décisives et 5.4 rebonds, il a progressé dans tous les compartiments du jeu et a décroché son premier titre de meilleur marqueur de la saison. Il a explosé son propre record du plus grand nombre de paniers à 3-points inscrit sur une saison (402) avec une réussite qui semblait parfois surréelle (45.4%). Curry est le meilleur joueur NBA aujourd’hui et sa supériorité est incontestable et incontestée.
Conséquence, la tâche de Patrick Beverley s’annonce des plus difficiles. Le meneur des Rockets, réputé pour ses qualités défensives, devra tenter de minimiser l’impact de Curry mais ce ne sera pas une mince affaire. Remplaçant en début de saison, il a rapidement poussé Ty Lawson vers la sortie et reste l’une des rares satisfactions de la saison à Houston. Il ne pourra pas lâcher Curry d’une semelle lors de la moindre seconde, faute de quoi il risque de le payer cash. L’attaque n’est pas sa mission majeure mais s’il inscrit l’un ou l’autre panier important, les Rockets ne devraient pas s’en plaindre.
Avantage Golden State
Extérieurs
Le rôle de Klay Thompson, l’autre « Splash Brother », au sein de l’équipe de Golden State est parfois sous-estimé. Avec 22.1 points de moyenne et plusieurs pointes furieuses au cours de la saison, Thompson est bien plus qu’un simple lieutenant offensif chez les Warriors. Si Curry connait l’un de ses rares jours sans, c’est lui qui devra prendre le match à son compte en attaque. Avec 276 paniers à 3-points inscrits cette saison, il est tout aussi dangereux que son leader. A ses côtés, Harrison Barnes a gagné en maturité cette année et est devenu un maillon absolument essentiel dans la machine de guerre de Golden State. Solide des deux côtés du terrain, il pourrait être l’un des facteurs « X » pour les Warriors lors de ces playoffs.
Dauphin de Curry dans la course au titre de MVP l’an dernier, James Harden a réalisé une campagne 2015-2016 de très haut vol avec des chiffres que seuls les plus grands ont atteints (Oscar Robertson, Michael Jordan, LeBron James) : 29.0 points, 7.5 passes décisives, 6.1 rebonds. Il est le leader et le baromètre de cette équipe et peut indiscutablement faire chuter n’importe quel adversaire sur un match sec. Seul bémol, il a parfois semblé coupé de ses coéquipiers, notamment Dwight Howard, et ses exploits n’ont pas empêché les Rockets d’enchaîner les défaites. Trevor Ariza n’a pas beaucoup changé par rapport à l’an dernier et reste une option très convenable en attaque. C’est le « ciment » de cette équipe par sa régularité et son sérieux.
Égalité
Intérieurs
Si les Warriors sont les spécialistes du « small ball », cela ne les empêche pas de dominer dans la raquette aussi férocement qu’en périphérie. Andrew Bogut, pivot à l’ancienne, est là pour apporter sa dureté défensive, ses rebonds, ses contres, et son rôle reste très limité de l’autre côté du terrain. Mais la révélation de la saison pour Golden State se nomme Draymond Green. L’ancien joueur de Michigan State avait montré l’an dernier qu’il pouvait devenir l’un des meilleurs joueurs de toute la NBA et il ne s’est pas privé pour le prouver cette saison. Green sait tout faire et il le fait très bien : défense, rebond, création, finition dans la peinture ou à 3-points… Il est sans doute le joueur le plus précieux des Warriors et aucun défi ne semble insurmontable pour lui. En attaque comme en défense.
En face, Dwight Howard tentera de montrer qu’il en a encore dans le moteur. Meilleur pivot de la NBA il y a encore quelques saisons, « Superman » semble à bout de souffle et son parcours avec les Rockets devrait prendre fin cet été. Il reste malgré tout une force de la nature et l’un des intérieurs les plus dangereux du championnat, même si son niveau de jeu est à des années-lumières de ses plus belles heures avec le Magic. Il est accompagné dans la raquette par Donatas Motiejunas, joueur dont les Rockets voulaient se débarrasser lors de la « trade deadline ». Envoyé à Detroit au mois de février, les Pistons ont mis un veto sur le transfert en raison d’une visite médicale jugée problématique. Aujourd’hui de retour en forme, le Lituanien retrouve peu à peu ses marques même si son impact reste limité.
Avantage Golden State
Les bancs
Si les Warriors ont remporté le titre de champion en juin dernier, ils le doivent avant tout à leur banc avec Andre Iguodala en fer de lance, élu MVP des Finals. Toujours aussi précieux, il apporte son expérience en sortie de banc et participe très souvent aux fins de matchs serrés. Qu’il s’agisse de Marreese Speights, qui a pris une nouvelle dimension cette saison, ou de Festus Ezeli dans la raquette, ou de Shaun Livingston ou Brandon Rush à l’extérieur, les Warriors ont un arsenal impressionnant pour faire souffler leurs cadres. A l’inverse, le banc des Rockets semble très fragile. Si l’arrivée de Michael Beasley apporte une option offensive non négligeable, le reste est très quelconque. Clint Capela est devenu un défenseur très intéressant lors de son année de son sophomore et les vétérans que sont Corey Brewer, Terrence Jones ou encore le revenant Josh Smith peuvent apporter leur pierre à l’édifice mais l’ensemble reste très limité par rapport aux Warriors.
Avantage Golden State
Les coaches
Absent lors de la première moitié de saison, Steve Kerr est aujourd’hui de retour et a mené ses troupes à la meilleure saison de l’histoire de la ligue. Fin stratège, il utilise les faiblesses de ses adversaires à son avantage et à la chance de posséder un effectif qui lui permet de choisir la combinaison idéale pour chaque situation. Sa capacité d’adaptation est remarquable ! Sur le banc opposé se trouve J.B. Bickerstaff. Après onze ans passés dans le costume d’assistant-coach pour les Bobcats, les Timberwolves puis les Rockets, il a été promu dans le rôle du patron et a réussi sa mission qui était de redresser la barre après un début de saison catastrophique. A lui de maintenir une cohésion au sein du groupe lors de ces playoffs. Son inexpérience à ce niveau est évidemment un point faible.
Avantage Golden State
La clé de la série
Quel visage pour les Rockets ? Malgré un effectif quasi identique à celui de la saison passée, les Texans ont vécu l’enfer et ont failli passer à la trappe avant même les phases finales. Si par miracle ils retrouvent leur niveau de 2015, ils pourraient parvenir à embêter les Warriors au moins l’espace d’un ou deux matchs. Une certitude, ils n’ont rien à perdre, et cette insouciance peut les libérer.
La saison régulière
Golden State (3-0)
30 octobre 2015 : Houston – Golden State (92-112)
31 décembre 2015 : Houston – Golden State (110-114)
9 février 2016 : Golden State – Houston (123-110)
Statistiques
Verdict
Difficile d’imaginer un exploit de la part des Rockets. Les Warriors semblent imbattables en ce moment et les Rockets n’ont pas les armes pour répondre à la fois au défi posé par Curry, Thompson et Green. Golden State devrait en toute logique remporter les deux premiers matchs à l’Oracle Arena mais un succès des Rockets à Houston n’est pas impossible si Harden réalise un match parfait, et qu’il implique ses coéquipiers. En l’état, gagner plus qu’un seul match serait déjà une énorme satisfaction au regard de la saison réalisée par les texans. Affronter un joueur du calibre de Harden sera malgré tout intéressant pour Golden State, dans sa course pour réussir le doublé. Au final, cette série ne devrait être qu’un tour de chauffe pour les champions, ni plus, ni moins.
Golden State 4-1
Calendrier
Game 1 : à Golden State, samedi 16 avril (à 21h30)
Game 2 : à Golden State, lundi 18 avril (à 4h30)
Game 3 : à Houston, jeudi 21 avril (à 3h30)
Game 4 : à Houston, dimanche 24 avril (à 21h30)
Game 5 : à Golden State, mercredi 27 avril
Game 6 : à Houston, vendredi 29 avril
Game 7 : à Golden State, dimanche 1er mai
LA PREVIEW DU HOOPCAST
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