Retour sur une des plus grosses surprises olympiques du XXIe siècle. En 2004, les Etats-Unis n’arrivent pas confiants à Athènes après la débâcle des championnats du monde à domicile en 2002, mais ils restent sur trois olympiades victorieuses. Ils débarquent en Grèce avec un excitant mélange de stars des années 90 et 2000 avec Tim Duncan, Allen Iverson, Stephon Marbury, LeBron James, Carmelo Anthony, Dwyane Wade, Amar’e Stoudemire…
Les hommes de Larry Brown subissent d’entrée la plus grosse défaite de l’histoire de la sélection face à Porto-Rico, puis une seconde contre la Lituanie, mais ils parviennent tout de même à se qualifier pour les demi-finales.
Une Argentine revancharde se dresse alors devant eux : les Sud-Américains se sont promis deux ans plus tôt, au terme d’un repas mémorable, de gagner les Jeux après une défaite in extremis en finale du mondial contre la Yougoslavie.
« Quand ce dîner a commencé, nous étions au fond du gouffre » confiera Luis Scola à ESPN. « Mais à la fin, c’était la fête. »
Une scène charnière à laquelle assiste l’ancien General Manager des Spurs, R.C. Buford, assis quelques tables plus loin. « Je les ai simplement regardés : c’était la meilleure ambiance de groupe que j’ai jamais vue. »
« Tu ne peux pas arriver à un match de basket et croire que tu vas gagner juste parce que tu as « USA » sur la poitrine »
À l’époque, Manu Ginobili, Luis Scola et Andres Nocioni sont les leaders de l’équipe, et leur enthousiasme en fait les chouchous du public.
À l’arrivée, l’Argentine l’emporte 89-81 avec 29 points du seul « El Manu » pour priver Team USA de l’or. L’Albiceleste s’imposera dans la foulée en finale face à l’Italie pour décrocher le titre olympique.
« À chaque fois qu’on était en difficulté, on passait simplement le ballon à Manu au milieu du terrain » se souvient Fabricio Oberto. « C’était notre solution. »
Une solution payante face à des Américains impuissants, dont Allen Iverson résume très bien l’état d’esprit…
« Tu ne peux pas arriver à un match de basket et croire que tu vas gagner juste parce que tu as « USA » sur la poitrine, » regrettait « The Answer » après la demie. « Ça compte énormément pour les autres équipes d’aller chercher une médaille. On a donné le maximum, mais on n’a rien pu faire. Ils étaient meilleurs que nous. »
Quatre ans plus tard, Coach K. a pris la suite de Larry Brown, et toutes les superstars répondent présent pour redorer le blason des Etats-Unis avec la mission « Redeem Team« .
Kobe Bryant donne son accord, et dans son sillage, Team USA débarque à Pékin avec l’une de ses meilleures équipes de son histoire. Depuis, ils ont gagné quatre olympiades de suite…