Comment les racines aborigènes de Patty Mills ont fait grandir l’Australie

Meilleur Boomer depuis le début de la compétition, Patty Mills ne cesse de poser sa marque sur le tournoi olympique, au point de faire de l’Australie l’une des principales menaces derrière Team USA. À seulement 28 ans, le meneur de jeu dispute déjà sa troisième olympiade et profite au maximum de ces moments uniques.

« C’est géant, et j’imagine qu’il n’y a pas besoin de préciser que c’est pour ça que je joue au basket et que je représente l’Australie » résume-t-il simplement pour le Herald Sun.

Le Spur est d’autant plus fier de porter le maillot jaune et vert qu’il est le seul représentant aborigène de l’équipe. Comme d’autres avant lui, il se fait porte-étendard d’une culture et de tout un peuple.

« Je suis aux Etats-Unis depuis 10 ans et je me sers du basket pour promouvoir mon héritage et la culture indigène. Il n’y a pas de meilleure façon que les Jeux olympiques pour ça, et je tiens ça de ma famille. Le lien avec le sport vient de mon oncle Danny Moseau et Cathy Freeman, vous comprenez pourquoi c’est lié à la compétition. Ces sont les deux personnes que j’ai pris comme exemple. »

Son premier souvenir olympique concerne d’ailleurs la seconde nommée, véritable symbole de la fierté aborigène, actrice de l’un des plus grands moments de la réconciliation avec l’Australie lors de l’allumage de la flamme olympique à Sydney.

« Mon premier souvenir des JO n’a rien à voir avec le basket » explique ainsi Patty Mills. « Il s’agissait des Jeux de 1996, en regardant Cathy courir. C’était la première fois que je comprenais ce que représente l’esprit olympique. J’ai pu voir à quel point les Jeux sont importants et à quel point je voulais en être. »

Prise de pouvoir en sélection

Jeune pousse de 19 ans à Pékin, Patty Mills a pris une vraie dimension au sein de la sélection à Londres en 2012, lors des dernières secondes de la phase de groupe, avec un tir au buzzer victorieux face à la Russie.

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L’exécution d’un schéma répété à l’entraînement, comme le coach des Boomers aimerait en voir cette nuit en demi-finale contre la Serbie (00h).

« Nous avions répété cette passe et ce tir des centaines de milliers de fois » se souvient Andrej Lemanis. « Si nous voulons connaître ce genre de moments, ces petites choses par-ci par là, c’est comme ça que nous devons faire. »

Et le technicien de rendre hommage à son fer de lance offensif, mais pas seulement.

« Comme tous ses coéquipiers, Patty adore jouer pour l’Australie et porter son héritage sur la scène mondiale avec fierté » confie-t-il. « La chose que j’aime le plus chez lui, alors que tout le monde parle de son attaque, c’est sa défense sur le tournoi. Il est prêt à se sacrifier pour le bien de l’équipe. Il score mais il pose également des écrans pour les autres. Il est préparé à travailler pour les autres, comme les autres sont prêt à travailler pour lui. »

Des voyages charnières

Leader naturel de cette sélection aux côtés d’Andrew Bogut, le back-up de Tony Parker à San Antonio a pris il y a quelques semaines une décision qui porte ses fruits aujourd’hui, et qui n’a rien à voir avec le basket : inviter toute l’équipe à passer quelques jours dans un site sacré aborigène. Un voyage à ranger à côté de la sortie en bateau à San Diego lors du All-Star Break en février.

« Après qu’on se soit qualifiés, on avait tellement envie de sauter dans un avion et d’aller directement à Rio que j’ai eu cette idée d’aller à Uluru. Comment mesurer l’importance de ces moments ? Je suis beaucoup plus impliqué dans cette campagne que par le passé et c’est ce qui fait que cette aventure est déjà si spéciale. »

L’alchimie, cet élément abstrait invoqué par Jose Calderon pour justifier la réussite de la Roja au fil des ans, et qui pourrait permettre aux Boomers de connaître leur première finale olympique.