Sur leur parquet et dans un match digne d’une finale NBA, les Cavaliers ont fini par s’imposer d’un cheveu face aux Warriors (109-108). Au milieu du choc des titans entre LeBron James (31 points et 13 rebonds) et Kevin Durant (36 points et 15 rebonds), c’est Kyrie Irving (25 points, 10 passes, 7 interceptions et 6 rebonds !) qui a fait la différence en toute fin de match. En face, Stephen Curry a passé une sale soirée…
Draymond Green puni d’entrée de jeu
Pas besoin d’avoir fait un doctorat en analyse NBA pour comprendre qu’il s’agit bien plus qu’un simple match de saison régulière. Pour ceux qui en doutent encore, il suffit d’attendre la troisième minute de jeu. DeAndre Liggins, qui remplace J.R. Smith dans le cinq des Cavs, monte au cercle. Draymond Green s’y oppose, verticalement, sans antenne, sans rien. Faute. Déjà sa deuxième. L’intérieur file sur son banc… en rageant contre les arbitres. Faute technique. La deuxième dans la foulée n’est pas loin. Le ton de ce début de match est donné.
Durant est le plus en vue de ces premières minutes. Maladroit derrière l’arc, l’ailier va chercher ses points sur la ligne des lancers-francs. En face, Cleveland peut compter sur la vista de Kyrie Irving. Ses dribbles mettent le feu à la défense des Warriors. Il donne le tempo, en relais de LeBron James.
Ce dernier coupe une ligne de passe et termine en lay-up. Durant lui répond trois secondes plus tard, avec un dunk en transition sur la truffe de Kevin Love. Deux secondes plus tard, LeBron, qui joue à la carotte, dunke à son tour (14-14). Folle séquence. Durant est vraiment chaud. Après avoir tenté le poster du trimestre (au moins) sur K-Love, il enchaîne un pull-up. Déjà 12 points pour lui. Les Cavs restent au contact grâce aux rebonds offensifs. La rentrée de Channing Frye, qui sanctionne sur le pick and pop avec Irving, leur fait aussi du bien (23-24).
Stephen Curry peu entreprenant et gêné par Liggins, Klay Thompson assure l’intérim derrière la ligne à trois points. Son tir primé, après le service d’un David West altruiste depuis le poste, permet de creuser un écart (32-40). Curry convertit enfin son premier shoot, tard dans le second quart-temps (38-49). Mais Love à trois points, et surtout James en multipliant les rebonds offensifs (13 au total pour son équipe à la pause), permettent aux Cavs de recoller. LBJ montre toute sa puissance sur un drive dans le trafic, puis une grosse bâche de Zaza ! Après 24 minutes de jeu serrées et intenses, les Dubs font la course en tête (52-55).
James enfile les 3-points !
Si Love et Durant s’échangent les trois points au retour des vestiaires, c’est bien LeBron James qui se fait remarquer derrière la ligne : un premier missile, rendu par Thompson, puis un second du même spot à 45° (66-67). On croit que le momentum change de camp. Mais non. Curry, qui se fait plus remarquer pour la qualité de ses écrans loin du ballon que pour son adresse, libère son « bro » : splash et splash encore (70-75). James enfile son quatrième tir primé du quart-temps, du corner cette fois. Mais Durant lui répond avec un gros dunk en passant facilement Richard Jefferson. Cleveland est mené (80-87) après une troisième période un cran en dessous : moins de rythme, moins de circulation de balle, moins d’adresse.
Le 7-0 encaissé, à cause d’un Durant injouable, n’arrange pas leurs affaires (80-94). LeBron sur le banc, les deux autres membres du Big Three prennent leurs responsabilités. Irving surtout, monte en pression. Un trois points puis le cross qui transperce la défense des Warriors (89-95). Irving, encore lui, envoie un énorme tir sur la tête de Green (94-97). Nous avons une fin de match.
Le remake du Game 7 !
Une fin de match sublime même ! Richard Jefferson, 36 ans, fait un bon dans le temps à l’époque où il jouait aux Nets, en claquant son second pétard du quart-temps. Puis James l’imite en coupant vers le cercle, bien servi par son meneur. Cleveland prend l’avantage quasiment pour la première fois du match (105-103). La Quicken Loans Arena est au bord de l’explosion, avant que Green puis… Curry à trois points ne climatisent l’ambiance (105-108), à un peu plus d’une minute du terme.
Mais ce money time appartient à Kyrie Irving. Le meneur score sur le lay-up. Les Warriors négocient mal leur possession suivante. 13 secondes à jouer, ballon dans les mains d’Irving qui enchaîné son spin move sur Thompson puis un shoot impossible à quatre mètres : bingo ! Toute dernière possibilité pour les Warriors, à trois secondes de la fin. Mais Durant, qui se fait marcher sur le pied par Jefferson, trébuche, et ne peut tirer à temps. Les arbitres ne sifflent pas…
Cleveland s’impose d’un souffle, en ne shootant qu’à 39% d’adresse. Son Big Three a tourné à plein régime, avec 76 points au total, et un Kyrie Irving injouable en fin de match. En face les Warriors, portés par un gros Durant et bien épaulés par Thompson et Green, peuvent grimacer après avoir mené tout le match. Surtout Curry, jamais vraiment rentré dans son match. Nous, on réclame déjà une troisième finale NBA.