La course au MVP : Kevin Durant comme LeBron James en 2011 ?

On l’a déjà écrit plusieurs fois depuis la création de notre course au MVP, la présence de plusieurs superstars dans la même équipe peut être un handicap pour les joueurs concernés. Stephen Curry et Kevin Durant en sont les parfaits exemples cette saison puisque leurs performances sont moins mises en avant, alors même que les Warriors sont leaders de la NBA et que les deux joueurs réalisent de belles saisons.

En fait, la situation de Kevin Durant rappelle celle de LeBron James en 2011. Après « The Decision »,le King avait rejoint Dwyane Wade et Chris Bosh au Heat. Comme KD, il avait essuyé de nombreuses critiques, et malgré une très belle saison sur le plan individuel (26.7 pts, 7.5 rbds et 7 pds), la presse avait préféré récompenser Derrick Rose, devenu le plus jeune MVP de la ligue avec 25 pts et 7.7 pds de moyenne. Le nouveau meneur des Knicks sera le seul à détrôner LeBron James entre 2009 et 2013 !

Pour Kevin Durant, et même s’il n’est pas le MVP en titre, la situation est quasi similaire. Il rejoint une formation forte de plusieurs All-Stars, dont un double MVP, et même si les Warriors sont numéros 1 de la ligue et qu’il n’a jamais été aussi efficace, il semble en retrait par rapport à James Harden et Russell Westbrook.

MVP après un changement d’équipe, c’est possible ?

Autre handicap pour lui : il débarque dans une nouvelle équipe. Etre MVP après un transfert, est-ce possible ? Dans l’histoire, cela s’est déjà produit, mais c’est très rare…

On ne compte ainsi que Steve Nash après son transfert de Dallas à Phoenix, Charles Barkley passé de Philadelphie à Phoenix, et enfin Moses Malone. MVP en 1982 avec les Rockets, le regretté pivot All-Star avait réalisé le doublé… après son transfert aux Sixers !

Comme LeBron James en 2011, Kevin Durant doit donc composer avec deux handicaps : jouer avec plusieurs All-Stars, mais aussi dans une nouvelle équipe.

Russell Westbrook et James Harden, seuls All-Stars de leur équipe…

À l’inverse, James Harden et Russell Westbrook profitent justement du départ d’une superstar à leurs côtés. Harden n’a plus Dwight Howard et Westbrook a évidemment perdu Durant. Les deux leaders de notre course au MVP sont même dans une situation complètement opposée à celle de Durant puisqu’ils n’ont plus aucun All-Star dans leur formation ! Ce qui explique sans doute qu’ils noircissent la feuille chaque soir, et collectionnent les triple double.

Mais peuvent-ils être MVP sans un All-Star pour les épauler ? Là encore, les exemples sont rares mais le dernier en date nous ramène à… Derrick Rose en 2011 !

1. James Harden

Bilan : Rockets – 30v-9d – 3e à l’Ouest
Stats : 36.6min, 28.2pts, 8.2rbds, 11.8pds, 1.4int, 0.3ct, 5.8bps, 44.3% tirs, 34.8% 3pts, 84.8% LF

Plus les journées passent, et plus Harden semble avoir pris le dessus sur Russell Westbrook. Les Rockets, pourtant privés de Clint Capela, restent sur 8 victoires de rang, et Harden prouve qu’il rend ses coéquipiers meilleurs. Surtout, il parvient à peser sur les matches même lorsqu’il est maladroit ou pas dans un grand soir. C’est la marque d’un vrai « franchise player », et il n’a sans doute jamais aussi bien joué de sa carrière, même si ses 6 balles perdues font toujours tâche…

2. Russell Westbrook

Bilan : Thunder – 23v-16d – 7e à l’Ouest
Stats : 34.6min, 31.2pts, 10.6rbds, 10.4pds, 1.4int, 0.3ct, 5.3bps, 42.9% tirs, 33.8% 3pts, 82% LF

Trois défaites de suite pour le Thunder et un point commun : un Westbrook à moins de 10 passes à chaque match et moins de 50% aux tirs… Plus que ses points (49 dans la défaite face aux Rockets), le Thunder a besoin des passes de son meneur de jeu et de son adresse aux tirs. Cette nuit, face aux Bulls, il a impliqué ses coéquipiers, insistant sur la doublette Adams-Kanter et ça a été payant.

3. LeBron James

Bilan : Cavs –  28-8d – 1er à l’Est
Stats : 37.2min, 26.2pts, 7.9rbds, 8.3pds, 1.4int, 0.5ct, 4.0bps, 52% tirs, 37.6% 3pts, 68.8% LF

Moins de passes, plus de points et de rebonds… LeBron James s’adapte aux soucis physiques de son équipe, et il reprend son rôle de « boss » avec trois matches à 30 points et plus sur les cinq derniers matches. Sa régularité est remarquable même s’il y a davantage de déchets depuis 10 jours. Il n’a plus été MVP depuis 2013 même si pour beaucoup, il reste le patron de la NBA. C’est paradoxal mais Michael Jordan en son temps a vécu la même chose…

4. Kevin Durant

Bilan : Warriors – 32v-6d – 1er à l’Ouest
Stats : 34.6min, 25.9pts, 8.7rbds, 4.7pds, 1.1int, 1.7ct, 2.1bps, 53.6% tirs, 38.4% 3pts, 85.8% LF

Semaine compliquée pour Durant avec le couac face aux Grizzlies et l’embrouille avec Draymond Green. Le « body language » ne trompe pas, et le duo Curry-Green n’a pas apprécié l’attitude de Durant sur la dernière possession du money time. Plus généralement, KD ne pèse pas forcément dans les matches serrés, et il va falloir qu’il trouve sa place dans la hiérarchie. Surtout sur les dernières possessions où le jeu en isolation n’est pas dans la culture des Warriors.

5. Kawhi Leonard

Bilan : Spurs– 30v-7d – 2e à l’Ouest
Stats : 33.2min, 23.9pts, 5.8rbds, 3.1pds, 1.9int, 0.7ct, 1.9bps, 46.8% tirs, 40.1% 3pts, 91.6% LF

Comme les Spurs, Kawhi Leonard avance caché dans cette saison, et il n’en demeure pas moins un joueur extrêmement régulier et tout aussi efficace qu’un Durant ou un LeBron. Sa défense reste exemplaire, et on oublie qu’il est très adroit et qu’il progresse de manière permanente. Certes Thomas ou Davis réalisent de grandes saisons mais Leonard est un modèle de régularité, et il parvient à peser sur son équipe sans tirer la couverture à lui.

Mentions spéciales

Kyle Lowry, DeMar DeRozan, Marc Gasol, Isaiah Thomas, DeMarcus Cousins, Anthony Davis…