James Harden contre Russell Westbrook. Difficile de ne pas résumer la série qui va opposer Houston et OKC à ce duel entre les deux joueurs qui ont attiré tous les projecteurs lors de la saison régulière. Les deux meilleurs attaquants de la campagne se sont battus sans relâche pour le trophée de MVP, le premier dans un nouveau rôle qui lui va comme un gant, le second dans un numéro de soliste sans précédent. Mais dans ce duel au sommet, ce sont peut-être les seconds couteaux qui vont faire la différence…
MENEURS |
Replacé meneur de jeu par Mike D’Antoni, James Harden a brillé de mille feux toute la saison entre drives tranchants, alley-oops pour Clint Capela et caviars pour ses coéquipiers tireurs d’élite à 3-points. Un jeu un brin stéréotypé basé sur le pick-and-roll mais qui fonctionne et qui a permis à « The Beard » de redevenir un très sérieux prétendant au titre de MVP avec ses 29 points, 11 passes et 8 rebonds de moyenne. Le néo-meneur est aussi devenu le joueur ayant perdu le plus de ballons sur une saison, mais au niveau du déchet comme du reste, son homologue est un sérieux concurrent.
S’il rivalise au niveau des turnovers, Russell Westbrook écrase la concurrence au niveau des points, rebonds et passes avec son triple double de moyenne. Pour ses premiers playoffs sans Kevin Durant, le n°0 voudra sûrement prouver – davantage encore qu’en saison régulière – qu’il est capable de porter le Thunder seul. Un schéma qui, on l’a vu tout au long de l’exercice, est à double tranchant pour son équipe, surtout contre les cadors de la ligue (2-9 face au trio Warriors/Spurs/Rockets). Ceux qui se souviennent de la dernière confrontation entre les deux franchises, se rappellent du gros triple double (39 points, 11 rebonds, 13 passes) d’un Russell Westbrook trop esseulé, face à un James Harden laissant à l’inverse ses partenaires prendre feu derrière l’arc pour une victoire autoritaire 137-125. Un symbole.
À noter que ce face-à-face se fera à une bonne partie du temps à distance et qu’il pourrait être arbitré par les défenseurs attitrés de chacun : Andre Roberson pour Harden, Patrick Beverley pour Westbrook.
Egalité
EXTÉRIEURS |
Lors du match précité, les Rockets avaient fini à 20/39 de loin, dont un un 6/8 pour Trevor Ariza, toujours aussi précieux à l’aile. C’est le Lieutenant idéal pour Harden, et l’ancien champion NBA apporte de l’adresse, de la défense mais aussi de l’expérience. C’est le « sage » du cinq de départ.
À ses côtés, Pat Beverley, l’ennemi numéro 1 de Westbrook. Il l’a déjà enquiquiné dans le passé, et même blessé. C’est un guerrier mais pas que… Il apporte des rebonds, des passes, des interceptions… Ce n’est pas un playmaker mais il fera tout le sale boulot.
En face, Victor Oladipo cherche toujours sa place au côté de l’omniprésent Westbrook, mais il apporte quand même 16 points de moyenne cette année. À ses côtés, Andre Roberson ne pèse presque rien offensivement et les passes de Russell Westbrook ont plutôt tendance à aller vers ses big men. Les extérieurs d’OKC auront surtout une présence physique intéressante à faire valoir sur le plan défensif. À eux de répondre présent.
Avantage : Houston
INTÉRIEURS |
Intérieur moderne – donc shooteur à 3-points – Ryan Anderson est une autre menace sur laquelle OKC devrait avoir du mal à défendre. Il va obliger Taj Gibson à sortir de la raquette, laissant ainsi des boulevards pour Harden. À ses côtés, Clint Capela brille au dunk et dans la dissuasion en défense. C’est devenu le spécialiste du pick-and-roll avec Harden, et son opportunisme est précieux.
En face, c’est du solide sur le plan physique avec Steven Adams et Taj Gibson. Eux ne s’aventurent pas au large mais ils apportent de la défense et de la dureté. Ils sont complémentaires et ils mériteraient de voir davantage de ballons en attaque car ils ont de très bonnes mains.
Égalité
LES BANCS |
Avec deux des meilleurs sixièmes hommes de la ligue assis dessus, le banc des Rockets est forcément impressionnant. Aux côtés de Gordon et Williams figurent l’expérimenté Nene ainsi que les fougueux Montrezl Harrell et Sam Dekker, s’il est remis de sa blessure. Typiquement le genre de joueurs qui apportent de l’énergie, de la défense et du scoring sur de courtes séquences.
Remanié en cours de saison, le banc du Thunder a vu arriver Doug McDermott et Norris Cole. Avec Jerami Grant et Domantas Sabonis, Billy Donovan possède là une brochette de role players intéressants, chacun dans leur domaine. Mais ceux-ci doivent encore plus batailler à OKC que dans leurs précédents clubs pour ramasser des miettes… En somme, suivre l’exemple de leur fer de lance Enes Kanter, considéré cette année encore comme un des meilleurs remplaçants de la ligue. Le Turc aura un rôle essentiel pour répondre au tandem Gordon-Williams.
Avantage : Houston
LES COACHES |
L’an passé, Billy Donovan avait été une des bonnes surprises côté Thunder, avec un parcours quasi-parfait, gâché seulement par la remontada des Warriors en finale de conférence. Une expérience qui reste importante dans sa jeune carrière, alors que Mike D’Antoni n’a lui pas gagné un match en postseason depuis neuf ans. Le technicien italo-américain garde tout de même l’avantage avec sept campagnes de playoffs au compteur. Il peut surtout se targuer d’avoir parfaitement mis en place son système avec James Harden à la mène, avant d’apporter sérénité et cohésion dans le vestiaire des Rockets. De quoi lui valoir une étiquette de favori pour le titre de Coach Of The Year.
Egalité
LA CLÉ DE LA SÉRIE |
La variété de l’attaque des Rockets. Aussi puissant et complet soit-il, difficile d’envisager le n°0 remporter une série à lui tout seul. Même s’il le voulait, Westbrook aurait du mal à impliquer ses coéquipiers, surtout dans les moments chauds, sans l’avoir jamais vraiment fait cette saison. À l’inverse, James Harden sait prendre les choses en mains et il est surtout entouré d’une formidable armée offensive. Ça tombe de partout à Houston, et ce n’est pas certain que le Thunder ait de quoi colmater toutes les brèches. À un contre cinq, cette bataille-là est peut-être trop déséquilibrée. À moins d’une faillite à 3-points prolongée des Texans…
EN SAISON RÉGULIÈRE |
Houston 3-1
16 novembre 2016 : OKC – Houston 105 – 103
9 décembre 2016 : OKC – Houston 99 – 102
5 janvier 2017 : Houston – OKC 118 – 116
26 mars 2017 : Houston – OKC 137 – 125
LE SAVIEZ-VOUS ? |
– Alex Abrines a battu le record de tir à 3-points inscrits par un rookie du Thunder, détenu jusque-là par James Harden.
– Le Thunder est la meilleure équipe au rebond offensif de toute la NBA.
VERDICT |
Avec son triple double de moyenne validé et ses quarante-deux unités sur la saison, dont le dernier obtenu sur un tir au buzzer magistral, Russell Westbrook est au sommet de son art. Le meneur de jeu paraît increvable et fera tout pour prouver qu’il peut gagner aussi en playoffs sans Kevin Durant. Tout en sachant qu’il reste sur une expérience amère en postseason avec cette défaite contre les Warriors après avoir mené 3-1.
Houston avait également été éliminé par Golden State lors de cette campagne, mais c’est une toute autre équipe qui retente sa chance cette année, véritablement taillée pour aller plus loin et surtout focalisée sur cet objectif.
Il faut s’attendre à un show du n°0, qui pourrait marcher une ou deux fois. En face, sur la durée, les Rockets nous semblent avoir davantage d’armes.
Houston 4-2
LE CALENDRIER |
Game 1 à Houston, le dimanche 16 avril* (2h00)
Game 2 à Houston, le mercredi 19 avril (2h00)
Game 3 à Oklahoma City, le vendredi 21 avril (3h00)
Game 4 à Oklahoma City, le samedi 22 avril (21h30)
Game 5 à Houston, le lundi 24 avril**
Game 6 à Oklahoma City, le mercredi 26 avril**
Game 7 à Houston, le vendredi 28 avril**