Et dire que, chaque année, il joue aux indécis par rapport à sa possible retraite. À 40 ans, Manu Ginobili vient une nouvelle fois de prouver qu’il était capable d’être décisif. Auteur de 11 points, l’Argentin a surtout sorti LE tir du match, à 3-points, pour venir à bout des Celtics à domicile (105-102). Un shoot énorme à cinq secondes du terme devant lequel Kyrie Irving, pourtant chaud comme une bouillotte toute la soirée (36 points à 13/21), n’a pas de réponse.
Un combat au sommet, dont LaMarcus Aldridge (27 points et 10 rebonds) a été l’un des autres hommes forts, entre ces deux équipes si proches dans la philosophie de jeu, s’est finalement joué à rien.
Tony Parker et Manu Ginobili pour répondre à Kyrie Irving
Mais avant de voir Ginobili faire du Ginobili, voyons Popovich faire du Popovich. Boston démarre le match par un simple 5-0 et voilà que le coach des Spurs prend son premier temps-mort… après 90 secondes. Un grand classique.
Le souci est que malgré cet « avertissement », San Antonio poursuit son départ compliqué. Les positions sont plutôt bonnes, notamment pour Pau Gasol, mais rien ne tombe. Les Spurs ne rentrent pas un tir dans le jeu pendant cinq minutes, là où Boston exécute parfaitement. Kyrie Irving, qui a déjà inscrit 57 points l’AT&T Center, est d’un sang froid implacable derrière l’arc. Déjà 12 points d’avance pour Boston (14-2). La disette texane finit par s’atténuer quand Pop vire trois de ses titulaires. LaMarcus Aldridge monte en pression pour aller choper les rebonds offensifs et c’est un autre match qui s’installe. Même si Irving, à un moment du quart-temps, a scoré davantage (15) que toute l’équipe adverse (12)…
Son remplaçant Terry Rozier (13 points au total) fait lui aussi une entame remarquée avec deux drives et un panier primé. Boston est globalement plus appliqué dans son jeu et obtient de meilleurs tirs. Mais San Antonio s’accroche au tableau grâce à ses vétérans. Tony Parker, auteur d’un nouveau match convaincant (11 points, 5 rebonds et 4 passes en 19 minutes seulement), sort sa spéciale devant Daniel Theis, puis score à cinq mètres (39-44).
Jaylen Brown vole au-dessus des Spurs
En relais de « TP », Manu Ginobili est à l’origine de plusieurs actions dont ce pick-and-pop avec LaMarcus Aldridge, seul de loin. Le gaucher se charge ensuite d’envoyer un missile au buzzer de la première période. Histoire de s’échauffer pour la suite… Sans prévenir, les Spurs virent ainsi en tête à la pause (56-55).
Bien malin est celui capable de deviner qui va remporter ce match. La grosse entame des Celtics semble désormais lointaine. Les deux équipes ne se lâchent plus et l’écart grimpe rarement au-delà des deux possessions. Si Forbes, introduit dans le cinq après la pause et la sortie sur blessure de Danny Green, score dans le corner à trois, et que Aldridge bat Horford au poste bas, les Spurs connaissent de nouvelles difficultés d’adresse dans ce troisième quart.
Ce que ne semble pas connaître Kyrie Irving. Beaucoup plus discret dans le deuxième quart, le meneur en remet deux de loin. Puis Jaylen Brown fait apprécier ses qualités athlétiques, au alley-oop en contre-attaque et surtout sur une énorme claquette dunk (73-78). Si elle n’obtient pas une belle place dans le prochain Top 10, on n’y comprend plus rien…
LaMarcus Aldridge prend le meilleur sur Al Horford
Brown n’est pas le seul jeune des Verts à briller. Tatum (20 points et 8 rebonds) est une nouvelle fois d’une justesse impressionnante dans son jeu, à l’image de ce drive compliqué, terminé devant Paul. Aldridge sur le banc, Pau Gasol fait le travail pour permettre aux siens de rester au contact et même de repasser devant (88-84). Les deux équipes défendent fort, et c’est dur de trouver un bon tir. Un vrai combat. Alors Boston s’en remet au talent individuel de son meilleur scoreur. Forbes est pris de vitesse sur les pénétrations d’Irving. Ce dernier continue d’alterner entre drives et shoots extérieurs.
Pour lui répondre, il y a Aldridge. Le Spur passe une bonne partie de sa soirée à enfoncer Horford, un cran en-dessous ce soir. Et ça marche pour les Texans qui, dans le même temps, se montrent plus agressifs pour aller gratter les fautes.
Les deux équipes se retrouvent à égalité (102 partout) avec 20 secondes à jouer. Les coaches ont décidé de ne pas prendre de temps-mort jusqu’ici, dans ces dernières minutes pour laisser jouer. Ginobili a le ballon, temporise, prend tout son temps. Il reçoit l’écran d’Aldridge, trouve un peu d’espace devant Horford et son tir arc-en-ciel tombe dedans ! Énorme ! Mais il reste cinq secondes à jouer. Boston parvient à trouver un bon tir pour Irving dans le corner… mais ça fait gamelle.
Boston (22-5) échoue donc finalement d’un rien pour arracher ce match aux Spurs. Les Celtics auront l’occasion de repartir de l’avant dimanche avec un déplacement chez des Pistons en difficulté après cinq défaites de suite. Pour San Antonio (18-8), le voyage à Phoenix sera l’occasion de remporter un quatrième succès de rang.