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Après deux mois en saison, quel bilan pour les « two-way contract » ?

Derrière les habituels et nombreux transferts de joueurs majeurs, c’était l’une des grandes nouveautés de la dernière intersaison, les « two-way contract ». Conçus pour créer une nouvelle passerelle entre la NBA et la G-League, ces nouveaux contrats permettent à chaque équipe de s’attacher les services d’un ou deux joueurs, pour les faire évoluer principalement dans leur franchise de ligue de développement affiliée mais aussi jusqu’à 45 jours en NBA.

Alors ces « two-way contract », petite révolution ou simple subtilité contractuelle de plus ? Alors que la moitié de la saison approche, il est l’heure d’un premier bilan.

Certains ont transformé l’essai

Jusqu’à présent, trois joueurs ont réussi à convaincre les franchises qui les avaient signé à les conserver à plein temps dans leur effectif : Mike James (Phoenix Suns), Tyler Cavanaugh (Atlanta Hawks) et depuis quelques heures Alex Poythress (Indiana Pacers). But espéré par tous les signataires de ces nouveaux contrats, une place dans une équipe NBA vaut cher. Elle signifie pour les dirigeants de devoir se passer d’un joueur au contrat potentiellement garanti pour le remplacer par un joueur initialement programmé pour jouer en G-League. Ces dernières saisons, quelques éléments comme Yogi Ferrell, Seth Curry ou encore Rodney McGruder étaient parvenus à décrocher un contrat après avoir tapé dans l’oeil des scouts dans l’antichambre de la NBA.

Non drafté l’été dernier, Tyler Cavanaugh a convaincu les Hawks par ses qualités de stretch 4, poussant vers la sortie Nicolas Brussino. Il est ainsi devenu le premier joueur signé à l’origine avec un « two-way contract » à bénéficier ensuite d’un contrat sur plusieurs saisons. Une belle réussite qui se confirme ces derniers matches puisqu’il s’est imposé dans la rotation intérieure de Mike Budenholzer.

Le cas d’Alex Poythress pose plus question. Très peu utilisé par Indiana (5 minutes de moyenne en 12 matches), il faisait malgré tout partie des joueurs inscrits sur les feuilles de match régulièrement, se rapprochant ainsi du nombre maximum de jours autorisés. Un temps passé sur le banc mais dans l’effectif des Pacers qui l’a également privé de jeu en G-League, où il n’a disputé que six rencontres. Sa signature en tant que 15e joueur de l’effectif vient compenser les débuts compliqués de T.J. Leaf, envoyé chez les Mad Ants de Fort Wayne pour se faire le cuir.

Le cas Mike James

De tous les joueurs en « two-way contract », le cas de Mike James est le plus singulier. Arrivé à Phoenix sur la pointe des pieds l’été dernier, l’ancien meneur du Pana s’est rapidement imposé avec de bonnes prestations en présaison. Le cas Eric Bledsoe, écarté puis échangé, ayant libéré une place de meneur dans la rotation des Suns, Mike James s’est retrouvé propulsé sur le devant de la scène et s’est montré à la hauteur. Le joueur a été titularisé dix fois, devenant un membre à part entière du jeu des Suns (10.4 points, 2.8 rebonds, 3.8 passes en 32 matches).

Signé le 7 décembre après avoir atteint son quota de 45 jours, l’ancien du Panathinaïkos n’aura finalement passé que deux semaines dans la peau d’un joueur NBA à plein temps. Mis à mal par la concurrence d’Isaiah Canaan, lui aussi signé de G-League mais plus expérimenté, James a finalement été coupé au profit de Canaan, prouvant que le vent peut très vite tourner dans cette ligue. « Mike s’est imposé comme un joueur NBA et notre association a été bénéfique pour les deux parties », expliquait ainsi le GM de Phoenix Ryan McDonough.

Recrue d’opportunité, il n’a finalement servi qu’à assurer une transition dans une équipe à la peine. Sa situation a aussi prouvé qu’une signature pour un contrat classique ne débouche pas forcément sur plus de sécurité.

Wilson – Williams, les cas de conscience des Clippers

Les Clippers en savent quelque chose et pourraient vivre très prochainement le même genre de dilemme. Jamal Wilson et C.J. Williams, leurs deux « two-way players », se sont vite imposés comme des éléments de valeur. Wilson, titulaire ces derniers matches en l’absence de Blake Griffin, a montré qu’un rookie de 27 ans avait sa place dans la ligue. Avec 44% de loin et une pointe mercredi à 17 points contre les Kings, il est tout simplement un des meilleurs joueurs des Clippers ces dernières semaines. Seulement, cette belle histoire a une échéance, cette fameuse barre des 45 jours devenue frustration quotidienne pour la franchise de L.A.

« Je ne vais pas vous mentir, » racontait Wilson jeudi au Daily Breeze, « il y a des jours où je me lève et je ne sais pas ce qu’il va se passer. »

La situation est identique pour Williams, 22 matches NBA cette saison et sept dans le cinq de départ en l’absence de Danilo Gallinari. Pour les deux hommes, il ne reste que quelques jours « légaux » dans l’effectif des Clippers, qui doivent désormais trouver une solution. Avec déjà 15 joueurs sous contrat, les signer signifierait nécessairement couper deux joueurs. Problème : hormis le sophomore Brice Johnson, tous ont un rôle permanent dans les plans de Doc Rivers, obligé de jongler avec les blessés.

Les conserver dans leurs « two-way contract » les empêcherait de pouvoir revenir plus tard dans la saison, tout en les contraignant à une place en G-League. Les couper pour libérer une situation bloquée tant pour la franchise (qui ne pourra combler un besoin en cas de nouvelles blessures à l’avenir) que pour le joueur (qui pourrait considérer avoir mérité sa chance mais ne pas pouvoir l’obtenir) signifierait se priver d’un atout déjà sous la main et potentiellement renforcer la concurrence.

« Cela va être difficile, » reconnaît Doc Rivers. « Je ne vais pas vous dire nos plans mais ils ne seront pas géniaux, ça je peux vous l’assurer. Nous n’avons pas beaucoup de bonnes options. Nous devons faire jouer Jamil et C.J. en ce moment parce que nous avons besoin d’eux et ils jouent très bien. Le fait de les perdre ferait mal et cela pourrait bien arriver. »

Chicago et Denver pourraient aussi bientôt vivre le même genre de casse-tête. Pour les Bulls, Antonio Blakeney a bien joué le rôle de pétard ambulant en sortie de banc (7.1 points en 14.8 minutes) pendant 11 matches, tout en alignant les prestations de haut vol en G-League (35.6 points, 7.7 rebonds, 4.7 passes en 39.5 minutes en 11 rencontres). Les dirigeants de Windy City ont bien coupé Kay Felder pour laisser une place dans l’effectif le 20 décembre dernier dans ce qui semblait être une manœuvre pour conserver leur arrière two-way. Mais Blakeney n’a plus foulé un parquet NBA depuis le 1er décembre et la signature traîne, sans compter que Zach LaVine va revenir sur le même poste en cours de saison.

Dans les Rocheuses, Torrey Craig est une autre bonne surprise. Appelé pour la première fois le 15 décembre dernier, il n’est plus sorti de la rotation depuis, obtenant même au passage trois titularisations satisfaisantes. Un petit exploit puisque Mike Malone ne compte actuellement que sur huit joueurs, au point de se priver de Kenneth Faried. Les Nuggets ont encore le temps de jauger du sort à réserver à Craig. Mais ils devraient alors nécessairement se séparer d’un joueur s’ils souhaitaient prolonger l’aventure avec leur ailier.

Les joueurs pansements et les oubliés

Pour d’autres joueurs, l’aventure des « two-way contract » se résume principalement en deux mots : « injury report ». Ils ne sont appelés qu’en cas de pépins physiques dans l’effectif de leur franchise.

Ces rustines s’avèrent parfois très utiles aux franchises à l’image de Quinn Cook, titulaire à deux reprises durant l’indisponibilité de Stephen Curry avec les Warriors, ou de JaKarr Sampson, 17 minutes de moyenne en six matches avec Sacramento. Mais l’espoir de NBA pour ces joueurs reste pendu aux aléas physiques de la saison, comme auparavant sans les « two-way contract ». C’est par exemple le cas de Dwight Buycks, l’ancien MVP de Pro A, qui espère trouver sa place dans la rotation des Pistons avec la blessure de Reggie Jackson.

« C’est mon rêve d’être là et d’y être de façon permanente, » a expliqué le meneur mercredi au site officiel des Pistons. « C’est à moi de faire le travail et de réussir ici. »

Pas étonnant alors dans ce contexte de ne pas connaître certains noms dans les garbage time cette saison. Le meneur des Lakers, Alex Caruso, connaît ainsi pour seul véritable fait d’arme jusque-là d’avoir été comparé au commentateur Ernie Johnson pour leur ressemblance physique, ce malgré leurs 40 ans d’écart, lors du match de Noël contre les Wolves diffusé sur la chaîne nationale TNT.

https://twitter.com/lakerskt/status/945742905133502464

Au moins, ces joueurs pourront se réjouir d’avoir foulé les lattes des parquets de la ligue. Tous ne connaissent pas cette chance, bien au contraire. Des 65 joueurs engagés en « two-way contract » depuis le début de saison, 14 ne sont toujours pas entrés en jeu. Quatre équipes (Minnesota, Washington, Portland et New York) n’ont pas utilisés une seule fois leurs « two-way player ». Les Wolves ne se sont d’ailleurs même pas embarrassés d’en signer deux, comptant sur le seul Anthony Brown avec ce statut. Plus de la moitié évoluent moins de cinq minutes de jeu en moyenne, et il y a déjà eu deux fois plus de joueurs en « two-way contract » (6) que de contrats NBA prolongés.

Ces nouveaux engagements n’ont donc rien d’un grand chambardement, mais ils sont à l’origine de quelques belles histoires, et de découvertes inattendues. Ils ont aussi créé de nouveaux journeymen comme la NBA en a toujours connus. L’assurance honorifique d’un contrat en plus cette fois.

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