Le 15 avril 1980, l’avenir des Mavericks de Dallas se joue sur… une serviette de table. Ce jour-là, Donald Carter et Norm Sonju, attablés au restaurant Coco’s de Dallas, rédigent les derniers termes qui doivent convaincre la NBA de s’étendre et d’implanter une nouvelle franchise à Dallas. Le premier homme deviendra ainsi le premier propriétaire majoritaire du club, et le second, son président/General Manager.
Avec Don Carter, c’est donc une figure historique de la franchise qui vient de s’éteindre à 84 ans. Le cofondateur en a été le propriétaire de 1980 à 1996. Originaire de l’Arkansas, il est né dans une famille modeste. Comme le rapporte Dallas News, sa mère a fini par faire fortune avec une entreprise de décoration intérieure, fondée dans la région de Dallas.
« Cette ville a été terriblement bonne pour ma mère, ma famille et moi », racontait Don Carter. Nous sommes venus ici avec rien. » Alors, autant pour faire plaisir à sa femme, une ancienne joueuse universitaire, et que pour rendre à la ville ce qu’il lui doit, il décide d’acquérir une franchise NBA.
À l’époque, le maire Bob Folsom avait poussé à la construction d’une salle, la Reunion Arena (où les Mavs joueront de 1980 à 2001), sans avoir l’assurance qu’une franchise s’y implanterait ! « Il avait la tête sur le billot », assurait Don Carter.
Le beau geste de Mark Cuban en 2011
Ce dernier rentre donc dans les négociations avec les NBA. Après des mois de tractations, il décide donc ce jour d’avril 1980 d’écrire ses conditions sur cette fameuse serviette de table : son entreprise familiale couvrirait les 12 millions de dollars de frais mais plutôt que de payer la moitié de la somme demandée en amont, il n’en verserait que 2 millions directement, puis les 4 millions restants au début de l’année suivante ! Un sacré culot qui n’empêchera pas la création de la franchise.
Le coach Dick Motta démarre ainsi avec les Mavs dès la saison 1980-1981 et reste en poste jusqu’en 1987. Dallas s’invite en playoffs à six reprises dans les années 1980. Mais c’est à partir du début des années 2000 et l’arrivée de Mark Cuban (et de Dirk Nowitzki évidemment) que Dallas connait son apogée sportive. Jusqu’à, bien sûr, le titre de 2011.
Le jour de la victoire finale, lors du Game 6 face au Heat, Mark Cuban, grand prince, convie Donald Carter et sa femme Linda. L’actuel propriétaire insiste pour que le trophée Larry O’Brien, délivré par David Stern, passe d’abord dans les mains de son prédécesseur, chapeau de cowboy sur la tête.
« Peu importe ce que je fais, les Carter sont le cœur et l’âme de cette organisation », rendait hommage Mark Cuban. « Un des meilleurs moments, sinon le meilleur connu en tant que propriétaire, a été de les voir soulever ce trophée. »