Des ailiers qui jouent à l’intérieur, des intérieurs qui remontent le ballon et shootent à 3-points… Depuis quelques années, et l’arrivée du « small ball », les postes au basket sont de plus en plus compliqués à définir. À Boston, on ne raisonne quasiment plus en « positions » et des joueurs comme Marcus Smart, Jaylen Brown et Jayson Tatum n’ont pas de poste fixe. Ils peuvent attaquer depuis n’importe quel endroit, et défendre sur n’importe qui.
À Golden State, le « cinq de la mort », sans pivot, est devenu la norme et les Rockets et d’autres les ont imités. À New York, l’arrivée de David Fizdale pourrait amplifier le mouvement puisque l’ancien assistant du Heat et coach des Grizzlies est partisan d’un basket total, sans position prédéterminée.
« Tout dépend de ce que vous avez dans votre effectif » rappelle-t-il au New York Post. « Il y a des niveaux de jeu sans position, et ça dépend de la manière avec laquelle plusieurs joueurs peuvent jouer comme ça. Si vous avez un intérieur, et que ce n’est pas quelqu’un qui veut s’impliquer là-dedans, alors il ne le fait pas. Il faut avoir une certaine souplesse. Mais combien de joueurs peut-on mettre sur le terrain sans que j’ai besoin de leur dire : « Tu es le poste 1, tu es le deuxième arrière, tu es le poste 3, tu es le poste 4 et on y va. » ? Ça apporte une vraie dynamique en attaque et en défense. »
Dans l’idéal, David Fizdale aimerait que ses joueurs soient interchangeables en attaque comme en défense. En attaque, c’est celui qui a la balle en main qui dicte les choses. En défense, les « switchs » obligent à défendre sur plus petit ou plus grand.
« On essaie d’instaurer ce système avec des choses basiques en attaque et en défense pour que tout le monde soit à l’aise avec ce qu’on fait » poursuit-il. « En attaque, c’est libre et complet et tout le monde doit se sentir impliqué. Ecarter le jeu est primordial. Le rythme aussi. La circulation du ballon aussi. En défense, j’aime mettre de la pression. Bien sûr, le fait de changer sur les écrans est très important, mais j’aimerais aussi que nos intérieurs puissent être capables de faire plusieurs choses. »
Le Heat des « Three Amigos » comme point de départ
Ce type de jeu, David Fizdale avait essayé de le mettre en place au Heat lorsqu’il était le bras droit d’Erik Spoelstra.
« C’est toujours quelque chose que j’essayais de mettre dans la tête de Spo, mais c’est difficile de changer les choses quand on joue d’une certaine manière depuis longtemps. On avait vraiment un bon système à Miami, et d’un seul coup, on s’est retrouvé avec des gars tellement doués et aux multiples facettes. C’est là que je suis allé le voir en lui disant : « Allez, essayons ! ».
Et David Fizdale de prendre exemple sur Chris Bosh : « Spoelstra a commencé avec nos pivots, et Chris Bosh pouvait prendre le rebond et remonter la balle. Nos deux joueurs au poste étaient Wade et James, et on a commencé à trouver des solutions. On ne pouvait pas appeler ça un ailier ou un intérieur. C’est la situation qui fait ce que vous êtes. Si vous prenez le rebond, vous êtes le meneur. Si vous êtes le premier sous le panier, vous êtes l’intérieur. Au départ à Miami, on a commencé par faire n’importe quoi, puis on s’est ajusté… Puis on a encore faire n’importe quoi, et on a bricolé, et on est finalement arrivé à construire quelque chose de plutôt bien sans véritable poste sur le terrain. »
Pour les Knicks, ça va se traduire par un Frank Ntilikina qui pourra débuter sur les deux postes d’arrières, un Enes Kanter qui jouera au large, et côté dirigeants, on s’est appliqué à recruter des joueurs capables d’évoluer à plusieurs postes comme Mario Hezonja et le rookie Kevin Knox. On s’est aussi appliqué à mettre de la concurrence partout.
« Je ne peux garantir à personne une place de titulaire. Ça va à l’encontre de l’identité qu’on veut mettre en place » conclut d’ailleurs l’entraîneur.