La menace d’une grève des joueurs à l’issue de la saison en cours se fait toujours plus précise.
Plusieurs d’entre vous nous ont demandé de raconter comment nous avions traversé la précédente crise, il y a plus de 10 ans…
Flashback en trois épisodes, de samedi à lundi.
Le lock-out de 1998-99 fut le troisième de l’histoire de la NBA après ceux de 1995 (du 1er juillet au 12 septembre) et 1996 (celui-ci n’avait duré que quelques heures, le 11 juillet). Faute d’un accord pour le Collective Bargaining Agreement, les joueurs se mirent en grève le 1er juillet 1998. La saison ne démarra qu’en février 1999, amputée de 32 matches pour chaque équipe. Les deux parties – NBA et association des joueurs – étaient parvenues à un accord le 18 janvier 1999.
Ce fut un coup très rude, à la fois pour le jeu, l’économie de la Ligue, l’image des joueurs auprès du grand public et bien sûr la presse basket qui n’avait plus rien à raconter. Ce mouvement de grève eut évidemment de nombreuses répercussions (pas de All-Star Game au First Union Center de Philadelphie, 2 matches de pré-saison contre 8 habituellement, pas de joueurs NBA dans la sélection américaine pour les championnats du monde 1998 en Grèce…).
Pour la petite histoire, les Clippers entamèrent l’exercice par 17 défaites, étalées du 5 février au 11 mars, égalant le record du Heat pour sa première saison en NBA, en 1988-89.
En France, « Mondial Basket » décida de maintenir le cap et de paraître normalement. Nos confrères de « Cinq Majeur » interrompirent provisoirement leur parution. Voilà qui explique la différence de numérotation entre les deux magazines (« Mondial Basket » fête son n°200, « Cinq Majeur » sort son n°191).
Nous vous proposons un petit aperçu du lock-out de 1998-99 à travers les articles parus dans « Mondial Basket » à l’époque.
N°85, novembre 1998
Interview de Michael Jordan, désormais riche de six bagues de champion.
Dans nos colonnes, Sa Majesté donne son avis sur le lock-out, le nouveau coach des Bulls, Tim Floyd, les conditions qui pourraient l’amener à rejouer, l’avenir de Scottie Pippen, ses nouvelles pompes…
Extraits.
« Le plus important pour moi est de voir quelle direction va prendre la Ligue après le lock-out. Il y aura un nouvel accord salarial entre les joueurs et les proprios. A ce moment, je vais me livrer à une véritable analyse personnelle de la situation et je vais clairement annoncer ma décision. Pour l’instant, je laisse toutes les options ouvertes. J’ai dit que je ne jouerais jamais sous les ordres d’un autre coach que Phil Jackson. Je doute fort de le voir me coacher de nouveau. Mais on ne sait jamais…
Il avait besoin de souffler un peu. La tension provoquée par sa relation calamiteuse avec Jerry Krause (ndlr : GM des Bulls) était devenue insoutenable. Il n’a pas vraiment pris sa retraite. Vous savez, c’est un grand communicant. Quand on discute avec lui, on sent qu’il n’a pas perdu l’envie de coacher. C’est vraiment ce qui me rassure. Mais il y a une chance sur un million qu’il revienne à Chicago… Je n’ai rien contre Tim Floyd (ndlr : successeur de Phil Jackson dans l’Illinois). Je n’ai même pas le moindre feeling négatif. Je ne lui en veux pas de se retrouver à ce poste. La seule personne à blâmer dans cette histoire est Jerry Krause. Tim est dans une situation où il n’a vraiment rien à gagner.
J’étais devant un groupe d’enfants. L’un deux m’a posé une question à propos du futur coach des Bulls. Je lui ai demandé ce qu’il ressentirait si on lui enlevait son père ou si sa mère était remplacée par quelqu’un d’autre. Tout le monde a voulu interpréter cette question, on a prétendu que je ne faisais rien pour soutenir Floyd…
En ce qui me concerne, s’il n’y a pas de challenge, l’envie de jouer ne sera plus là. Le plus important est de ne pas donner l’occasion aux gens de dire que je suis revenu alors que j’aurais dû rester tranquillement dans mon coin. Je n’ai pas envie d’entendre dire que je suis resté trop longtemps en NBA. »
A suivre…