Contrats d’été : que signifient Exhibit 9 et 10 ?

L’an passé, nous vous avions expliqué ce qu’était un « two-way contract », une disposition introduite par la nouvelle convention collective. A quelques semaines du début camps d’entraînement, nous en faisons de même en détaillant les contrats d’été, aussi appelés « summer contracts » ou « training camp contracts ».

Lors de la saison régulière, les équipes peuvent avoir un maximum de quinze joueurs dans l’effectif, auxquels ils peuvent ajouter deux éléments sous « two-way contract ». En revanche, pendant la présaison, une franchise NBA peut avoir jusqu’à vingt joueurs dans l’effectif, « two-way contract » compris.

Dans l’optique du camp d’entraînement, une équipe NBA peut donc signer des joueurs spécifiquement pour cette période. Ces joueurs s’engagent toutefois sur des contrats standards : un an, non ou partiellement garanti, au salaire minimum.

Il faut cependant savoir qu’en NBA, ces contrats offrent certaines protections même s’ils sont non garantis. Ainsi, si un joueur se blesse pendant la durée de son contrat, il ne peut être coupé avant son retour en pleine santé ou avant la fin de la saison, selon ce qui se produit en premier. Cette protection n’arrange évidemment pas les franchises.

Pour éviter cela, elles peuvent ajouter une clause au contrat : l’annexe « Exhibit 9 ». Elle permet tout simplement à la franchise de couper le joueur à n’importe quel moment, même blessé, pour la simple compensation de 6000 dollars (qui ne compte pas dans le cap).

Pour résumer, le contrat de ces joueurs n’est absolument pas garanti. Pour les franchises, c’est tout bénéfice puisque même si elle conserve le joueur pour la saison régulière, il ne représente qu’un salaire minimum dans le cap, ce qui peut être utile pour celles qui manquent de souplesse financière.

En revanche, il faut savoir qu’en cas de garantie partielle du contrat, l’annexe « Exhibit 9 » ne peut être ajoutée au contrat. Comme l’exige ce principe, la franchise sera redevable de la partie garantie, même en cas de blessure.

Il y a une autre annexe, complémentaire de la précédente, qui peut en revanche s’avérer un peu plus intéressante pour les joueurs : « Exhibit 10 ». Celle-ci est intrinsèquement liée au « two-way contract » et pour résumer, elle affilie le joueur à la franchise.

Cette affiliation signifie plusieurs choses : tout d’abord, la clause s’accompagne d’un bonus de 5 000 à 50 000 dollars, valable uniquement si, une fois coupé, le joueur s’engage dans la franchise G-League affiliée et y reste au moins 60 jours. La clause permet également à la franchise NBA de convertir le contrat en « two-way contract » en amont de la saison régulière. Si elle le fait, le joueur reçoit également le bonus évoqué.

En revanche, si, une fois coupé, le joueur s’engage dans une équipe qui n’est pas affiliée à la franchise NBA en question (la concurrence, l’étranger, etc…), il ne peut recevoir cette prime.

Pour une franchise NBA, ce contrat est avantageux car elle peut en signer jusqu’à six, ils ne sont pas garantis, ne comptent pas dans la masse salariale si le joueur finit en G-League ou est converti en « two-way contract » et cela lui permet de détenir ses droits le temps du contrat.

Pour le joueur, cela reste précaire mais d’une part, en cas de départ pendant le training camp, le bonus reçu s’il reste dans la franchise affiliée en G-League peut être intéressant dans la mesure où les salaires de la petite soeur de la NBA restent modiques : 7 000 dollars mensuels ou 35 000 dollars par saison ; d’autre part, la possibilité d’être converti en « two-way contract » offre l’éventualité d’être mieux rémunéré à terme (jusqu’à 275 000 dollars par saison) et d’avoir un statut un peu plus important dans l’environnement de la franchise NBA.

Parmi les joueurs signés avec ces clauses, Donte Ingram (Dallas), Jeffrey Carroll, Joel Berry, Johnathan Williams (LA Lakers), Yuta Watanatabe, Theo Pinson, Jordan McLaughlin, Mitch Creek (Brooklyn), Brandon McCoy (Milwaukee), Chris Boucher (Toronto), Jaylen Barford, Zach Smith, Isaiah Wilkins ou encore Joe Chealey (Charlotte)…