Il y a 10 ans, à Pekin, les Etats-Unis retrouvaient l’or olympique à l’issue d’un match de légende face à l’Espagne. Baptisée « Redeem Team », la sélection américaine était composée des meilleurs joueurs du moment, autour de Kobe Bryant, LeBron James et Dwyane Wade.
Dix ans plus tard, Yahoo! Sports est allé à la rencontre de coaches et de joueurs de Team USA pour évoquer l’influence de ces trois-là sur le groupe. À l’époque, les Etats-Unis restent sur deux échecs aux JO d’Athènes et au Championnat du monde au Japon, et l’heure est à la reconquête.
« Kobe n’était pas là pour faire n’importe quoi » rappelle Jim Boeheim, assistant de Mike Krzyzewski, qui se souvient d’une rencontre des Jeux panaméricains face au Venezuela. « Il s’en fout que ce soit l’été, l’hiver, le printemps ou l’automne. Il est sans pitié, et c’est ce qu’on apprécie quand on est coach. C’est un tueur, et il vient pour tuer des gens. Il était à +40, et il mettait la pression à un pauvre gamin du Venezuela. Je lui ai demandé ce qu’il faisait… Et il m’a répondu : « Je m’en fous. Si un gars est sur le terrain, je m’occupe de lui. » Kobe est comme ça… C’est le compétiteur ultime. Lui et Michael Jordan sont les deux seuls que j’ai vu entrer sur un terrain pour tuer. Ils n’entrent pas sur un terrain pour jouer. »
Aux côtés de Kobe Bryant, il y avait Dwyane Wade. On est en 2008 et il a déjà une bague de champion. C’est déjà une superstar, et pourtant il accepte d’être remplaçant.
« Comme 6e homme ou remplaçant, je ne crois pas avoir eu quelqu’un de meilleur que Dwyane Wade lors de mes cinq titres avec Team USA » estime Coach K. « Il a en quelque sorte servi d’exemple à Pékin. »
« Même si Coach K avait nommé Jason Kidd comme capitaine, LeBron était quasiment un capitaine aussi »
« C’était peut-être notre meilleur joueur. Il était phénoménal » ajoute Jim Boeheim. Pour Tayshaun Prince, que Coach K. utilisait quasiment comme un assistant dans le groupe, Chris Bosh était le « joueur le plus important du groupe » par sa capacité à switcher en défense. Ce que Dwight Howard ne pouvait pas faire.
Enfin, il y avait LeBron James. Il n’a que 23 ans à l’époque, et c’est évidemment Kobe qui apparaît comme le boss de l’équipe. Mais à sa manière, l’ailier des Cavaliers se comportait en leader…
« Même si Coach K avait nommé Jason Kidd comme capitaine, LeBron était quasiment un capitaine aussi » se souvient Tayshaun Prince. « Quand il allait déjeuner ou à la salle, ou faire quoi que ce soit, LeBron était celui qui prenait la parole devant tout le monde pour dire : « Je vais faire ça, et si on veut créer une cohésion et faire en sorte que ça marche, on doit le faire ensemble. » C’était le gars qui faisait en sorte que tout le monde soit ensemble. C’était impressionnant de le voir faire ça à son âge. »
Kobe Bryant et LeBron James se découvraient
Et Kobe Bryant, comment se comportait-il ? « Sa manière de guider le groupe, c’était de se donner à fond, en match, à l’entraînement et de vous le montrer. »
Pour Jim Boeheim, Kobe Bryant montrait notamment l’exemple en défense : « Je ne sais pas si LeBron dirait la même chose, mais j’avais l’impression que Kobe élevait le niveau de tout le monde, surtout en défense. Si on avait bien une faiblesse en 2006, c’était en défense. On n’était pas impliqués. En 2007 et 2008, on était bien meilleurs, et je pense que Kobe en était responsable pour beaucoup. »
« Kobe était évidemment au sommet, mais LeBron voulait y être aussi. On voulait tous l’être » se souvient Chris Bosh. « Tout débutait avec eux deux, et simplement en voyant le sérieux de Kobe, LeBron a commencé à l’être. »
C’était la première fois que les deux jouaient ensemble. Il pouvait y avoir une forme de rivalité plutôt qu’un passage de flambeau, mais les deux se sont mis au service du collectif, tout en apprenant à se connaître.
« Ils ont développé une grande relation » conclut Mike Krzyzewski. « Les deux ont fait des choses pour faciliter les choses pour leurs coéquipiers et pour moi. En 2012, Kobe n’était pas en fin de carrière, mais dans les dernières étapes de sa carrière, et LeBron a sans doute été mis en avant comme le meilleur joueur. Une fois encore, leur relation s’est prolongée. Ils le savaient tous les deux. C’est la marque d’un très grand joueur, d’un joueur unique, quand vous pouvez utiliser votre talent aux côtés d’un autre joueur, et les deux ne faisaient qu’un et le résultat a donné deux médailles d’or. »