« La saison est longue » prévenait Kyrie Irving avant la rencontre face aux Suns. Un match aussi, c’est long, et le meneur de jeu l’a prouvé en retournant presque à lui tout seul une situation très, très mal embarquée.
Alors qu’il attendait mieux de son équipe, notamment en attaque, Brad Stevens n’a pas été déçu en la voyant encaisser un 11-3 pour entamer le match, avant de finir le premier quart-temps avec 19 points de retard – sur l’avant-dernière équipe de la ligue.
Avant une réaction dans le deuxième quart ? Pas vraiment : le scoring board affichait 55-35 à la mi-temps. Dans le troisième alors ? Toujours pas, Phoenix contrôlant bien la partie et préservant un écart de 15 points, et même de 14 points à 3 minutes 30 de la fin du quatrième quart : vu la façon dont tout tournait à l’avantage des locaux, il n’y avait aucune chance de voir les visiteurs l’emporter. À moins d’un miracle.
« Le mot-clé c’est la patience »
Un miracle nommé Kyrie Irving. Déjà auteur de 9 points dans la période, le meneur va alors enchaîner 10 points, et une interception décisive sur Devin Booker à 13 secondes de la fin alors que Phoenix mène de trois points. Jaylen Brown ira marquer en contre-attaque, puis Marcus Morris plantera le 3-points de la gagne à la dernière seconde, mais c’est bien « Uncle Drew » qui aura offert cette prolongation à Boston. De la même façon, c’est lui qui marque les trois premiers paniers de son équipe dans la période supplémentaire, avant que Brown de loin et Morris au layup ne fassent la décision.
« J’ai trouvé qu’on était arrivés dans le troisième quart avec plus d’effort et de dureté », note Brad Stevens, cité par MassLive.com. « Certaines actions ne sont pas allées dans notre sens, on aurait pu être à -6 ou -8 avant le quatrième. Mais on a fait avec. J’ai dit à Igor qu’on ne méritait pas de gagner, mais il y a eu une grande performance individuelle de Kyrie, et Morris nous a offert un nouveau gros tir. »
Une performance individuelle pour prendre le relais du collectif : le meneur de jeu a montré la nuit dernière toute l’étendue de son talent et cet impact qui a peu d’équivalent en NBA. Quand ses coéquipiers se prennent les pieds dans le tapis au moment d’enchaîner des bonnes séquences, il sort de sa boîte avec des tirs plus fous les uns que les autres pour mettre son équipe sur les bons rails. Et c’est aussi lui qui ne baisse jamais les bras : la saison est longue, un match aussi.
« Je pense simplement qu’on a tous envie de quelque chose maintenant mais que le mot-clé de notre saison, c’est la patience », rappelle avec sagesse Uncle Drew. « Et ça se voit même en match. Ça va aller, je vais m’en assurer, Brad va s’en assurer, l’équipe va s’en assurer. Ça va aller pour nous, qu’importe ce qui se passe sur le terrain. Je pense que ça viendra avec le temps, avec la confiance en ce que nous sommes en train d’accomplir. »
En attendant, il complète une belle série avec ces 39 points à 13/28 aux tirs, 6/13 de loin, 7 rebonds, 6 passes et 3 interceptions, et confirme son retour au premier plan : sur les cinq derniers matches, il compile 29.4 points de moyenne à 56% aux tirs dont 53% à 3-points, 5.2 passes et 5.2 rebonds. Niveau MVP.