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Young, Doncic, Ayton… Le premier bilan des rookies

Voilà désormais un mois que la saison NBA a commencé et on peut déjà tirer un premier bilan sur les principaux rookies de cette cuvée. Si Deandre Ayton, Luka Doncic et Trae Young sont les leaders attendus aux points, d’autres débutants comme Jaren Jackson Jr. ou Wendell Carter Jr. montrent de très bonnes choses, et affichent de belles promesses.

Gros plan donc sur les dix rookies les plus intéressants de ce début de saison.

Luka Doncic | Dallas

Stats : 19.5 points (47% de réussite dont 38% à 3-points), 6.6 rebonds, 4.2 passes en 34 minutes

Il est assez troublant de voir que Luka Doncic fait ses débuts en NBA au moment où Manu Ginobili prend lui sa retraite. Car si les deux hommes ont tous deux brillé en Europe avant de traverser l’Atlantique, les similitudes ne s’arrêtent pas là.

Dans le jeu, le Slovène nous fait ainsi souvent penser à l’Argentin, dans sa panoplie de feintes, sa façon d’imposer son rythme au ballon mais aussi ses prises de risque, parce que les deux semblent voir le jeu en avance, quitte parfois à surprendre leurs coéquipiers. Luka Doncic perd ainsi autant de ballons (4.0) qu’il en distribue (4.2) en ce début de saison, les arbitres étant d’ailleurs assez tatillons sur ses porters de balle et ses marchers, là où d’autres ont beaucoup plus de liberté…

En Europe, on connaissait déjà sa vision du jeu et son tir, qu’il a très bien exportés en NBA, avec de jolis pourcentages, même si sa sélection de tirs n’est pas toujours optimale et qu’il prend parfois des tirs très, très difficiles.

Défensivement, il est parfois (comme attendu) pris de vitesse mais il compense plutôt bien de façon générale, et il est assez malin pour venir en aide ou pour « switcher » au bon moment. La plus grosse difficulté est pour lui de « casser » les écrans adverses, ce qui le met souvent derrière son attaquant et l’oblige à lui courir après, dans une position assez inutile.

Plus : technique et vision du jeu
Moins : pertes de balle et sélection de tirs

Deandre Ayton | Phoenix

Stats : 16.3 points (61% de réussite), 10.5 rebonds, 2.8 passes en 33 minutes

Sélectionné en première position de la dernière Draft, Deandre Ayton était très attendu et le Bahaméen montre pourquoi. Sa puissance physique associée à sa vitesse de déplacement sont en effet déjà redoutables offensivement, où le joueur de Phoenix est une arme poste bas, et sur le pick-and-roll. Dans ces situations, il inscrit ainsi 1.32 point par possession, ce qui le place parmi les meilleurs intérieurs en termes d’efficacité, devant des joueurs comme Karl-Anthony ou Clint Capela.

Par contre, on l’a vu en difficulté lorsqu’on lui demande de créer du jeu, ou de prendre des initiatives. Brooklyn l’a d’ailleurs laissé seul à mi-distance, ce qui l’a totalement déboussolé. Plus inquiétant, son placement défensif est suspect. C’était l’un des problèmes soulevés avant sa Draft et, pour l’instant, ça se confirme sur les premières rencontres.

Chez les pivots, Deandre Ayton est ainsi 57e sur 63 au niveau de l’intimidation près du cercle, les pourcentages de réussite de ses adversaires augmentant même lorsqu’il est le premier défenseur (de 64.3% à 66.7%) sous le panier. Le Bahaméen n’est donc pas du tout intimidant pour les attaquants, ce qui pose forcément problème. Pourtant, on sent qu’il fait des efforts pour tenter de se placer, mais ses instincts défensifs sont assez défaillants, et c’est un énorme axe de progression pour lui.

Plus : force offensive sur le pick-and-roll
Moins : placement défensif

Trae Young | Atlanta

Stats : 16.3 points (40% de réussite dont 24% à 3-points), 3.2 rebonds, 7.8 passes en 30 minutes

On l’attendait au niveau du shoot mais Trae Young est souvent en difficulté de ce côté-là, avec des pourcentages faibles et des difficultés face aux « trappes » adverses sur le pick-and-roll. En défense, il est également souvent malmené, alors que son jeu sans ballon est à développer, en prenant exemple sur un Stephen Curry par exemple.

Par contre, le point extrêmement positif pour les Hawks, c’est la vision du jeu de l’ancien Sooner. Par rapport à son temps de jeu, il est ainsi le meneur qui crée le plus de passes décisives potentielles pour ses coéquipiers, derrière Russell Westbrook et Chris Paul. Comme le confiait récemment son coach, Lloyd Pierce, Trae Young l’a instantanément bluffé, lors de la Summer League, en trouvant ses coéquipiers, notamment sur le pick-and-roll, et en créant des décalages.

« Ses floaters, ses 3-points, rien ne fonctionnait. Mais sa capacité à créer des tirs était incroyable. Instantanément, je me suis dit : ‘Dans cinq ans, on va avoir des free agents qui vont rêver de venir à Atlanta’. C’est ce que j’ai retenu de ses premiers matchs : Combien de tirs ce gamin crée-t-il à chaque match ? »

Plus : vision du jeu et création de décalages
Moins : adresse et jeu sans ballon

Collin Sexton | Cleveland

Stats : 12.9 points (44% de réussite dont 50% à 3-points), 2.6 rebonds, 2.3 passes en 27 minutes

Collin Sexton est tombé dans une situation compliquée à Cleveland. Alors que l’équipe assurait vouloir rester compétitive, malgré le départ de LeBron James, la blessure de Kevin Love, le licenciement de Tyronn Lue (dont il était proche) et le début de saison raté des Cavs l’ont mis dans une position délicate, surtout pour un rookie, dans un vestiaire pas facile…

Il faut dire que le meneur est d’abord apparu très fruste, fonçant dans le tas et cherchant à montrer de quoi il était capable, peut-être pour décoller l’étiquette du « protégé du coach ». Face à Atlanta et Trae Young, c’était presque ridicule, le rookie cherchant à dominer son adversaire en faisant fi des consignes défensives. Résultat : 35 points et 11 passes du Hawk, qui réalisait là son meilleur match en carrière, et une fracture ouverte avec quelques vétérans de l’effectif.

Mais depuis que Collin Sexton est titulaire, il apporte une vraie énergie défensive, de la vitesse et sélectionne bien mieux ses tirs. Désormais, il doit apprendre également à créer pour les autres, et ne pas seulement créer des tirs pour lui-même.

Plus : énergie défensive et vitesse
Moins : manque de création

Jaren Jackson Jr | Memphis

Stats : 12.7 points (49% de réussite dont 24% à 3-points), 4.9 rebonds, 1.7 contre en 25 minutes

Annoncé comme l’intérieur « moderne » par excellence, Jaren Jackson Jr. aurait pu être placé en couveuse par les Grizzlies, mais les blessures de JaMychal Green et Chandler Parsons l’ont rapidement lancé dans le bain, en tant que titulaire.

Et l’ancien de Michigan State fait (très bien) le travail. Il vient ainsi de signer un match à 27 points face à Sacramento, où on l’a vu torturer Nemanja Bjelica poste bas. Avec ses prises de position rapides sous le cercle, « JJJ » peut s’appuyer sur sa puissance et ses longs bras pour réussir de petits tirs en crochet près du cercle, ou contourner son adversaire.

En défense aussi, sa polyvalence est très intéressante et on l’a vu poser quelques problèmes à Giannis Antetokounmpo.

Le gros point noir, pour Jaren Jackson Jr, ce sont par contre les fautes. Le rookie est ainsi très souvent pris par la patrouille, en voulant se jeter sur les lignes de pénétration adverses, et il est souvent obligé de rejoindre le banc à cause de ça. Il commet ainsi 5.6 fautes par 36 minutes, un domaine dans lequel il va devoir s’améliorer pour être davantage utile à son équipe, surtout que son agressivité défensive est forcément différente lorsqu’il est en « foul trouble ».

Plus : polyvalence défensive
Moins : fautes

Marvin Bagley III | Sacramento

Stats : 11.9 points (51% de réussite dont 39% à 3-points), 5.7 rebonds, 1.1 contre en 23 minutes

Même si les Kings marquent un peu le pas, ils ont effectué un joli début de saison, avec un rythme qui a surpris pas mal d’adversaires. Deuxième choix de la dernière Draft, Marvin Bagley III est pour l’instant remplaçant chez les Kings, derrière le duo Nemanja Bjelica – Willie Cauley-Stein, plutôt intéressant et assez complémentaire.

En sortie de banc, le rookie montre des choses intéressantes lorsqu’il est en mouvement. Par contre, son déficit de puissance est un problème et on le voit souvent forcer poste bas, face à des adversaires qu’il n’arrive pas à bouger.

Plus : jeu en mouvement
Moins : déficit de puissance poste bas

Wendell Carter Jr | Chicago

Stats : 11.3 points (47% de réussite dont 28% à 3-points), 7.4 rebonds, 2.3 passes en 26 minutes

Les comparaisons avec Al Horford n’étaient pas usurpées. S’il commet encore trop de fautes, comme Jaren Jackson Jr, Wendell Carter Jr prouve match après match que ses instincts défensifs sont très largement au-dessus de la moyenne.

Que ce soit dans les couvertures défensives, dans les aides, au contre ou en défense individuelle, le rookie des Bulls surprend tout le monde par son intelligence de jeu, très similaire à celle du vétéran des Celtics. Relégué dans un simple rôle de « mentor », Robin Lopez ne s’y trompe pas et confirme que son protégé est très en avance de ce point de vue.

« Wendell a été génial. Il comprend vraiment bien le jeu », explique le pivot. « C’est un joueur très intelligent et très doué. Et puis il travaille dur, donc il se met en bonne position pour réussir. »

Offensivement, c’est par contre moins brillant, car s’il est plutôt intéressant sur le pick-and-roll et les coupes, Wendell Carter Jr. a encore du mal à faire parler sa technique poste bas. Sans compter qu’il est maladroit sur le catch-and-shoot, des situations où il n’a rentré que 26.1% de ses tirs. Et dans lesquelles les Bulls vont avoir besoin de lui.

Plus : intelligence défensive
Moins : fautes et adresse sur les shoots ouverts

Allonzo Trier | New York

Stats : 11.3 points (47% de réussite dont 38% à 3-points), 2.9 rebonds, 1.6 passe en 25 minutes

C’est la grosse cote de ce début de saison. Aux côtés d’un Mitchell Robinson également intéressant, Allonzo Trier s’est vite imposé aux yeux de David Fizdale, qui multiplie les expériences et les combinaisons.

Le rookie des Knicks est brillant en isolation (1.13 point sur ce type de possessions, ce qui le place dans le Top 20 de l’efficacité en NBA, entre Russell Westbrook et Chris Paul) et permet de débloquer des situations au sein d’une équipe de New York qui a souvent du mal à créer du jeu. Bon, le problème, pour « Iso Zo », c’est qu’il va devoir développer d’autres choses pour s’imposer à long terme, et pas seulement sur sa capacité à mettre des points à l’écart de ses partenaires.

Plus : jeu en isolation
Moins : création

Shai Gilgeous-Alexander | LA Clippers

Stats : 10.1 points (48% de réussite dont 37% à 3-points), 3.4 rebonds, 3.0 passes en 28 minutes

Alors qu’il arrivait chez des Clippers à la rotation très dense à l’arrière, Shai Gilgeous-Alexander s’est vite fait sa place. Dès les premiers entraînements, et alors que Doc Rivers avait chargé Patrick Beverley et Avery Bradley de le tester, le meneur de 1m98 a montré la qualité qui impressionne le plus depuis le début de saison : sa maîtrise en dribble.

Difficile en effet de lui mettre la pression car l’ancien de Kentucky semble toujours jouer à son rythme, et parvenir à aller où il le souhaite. Pour ses coéquipiers, il joue déjà comme un vétéran, et c’est bien l’impression qu’il donne au fil des matchs.

Du coup, il s’est imposé comme titulaire depuis six matchs, pour cinq victoires contre des équipes de premier plan (Minnesota, Milwaukee, Golden State, San Antonio…). Comme attendu, son shoot est par contre toujours fluctuant, d’autant qu’il shoote très peu de loin et qu’il a pour l’instant beaucoup de mal à être adroit en catch-and-shoot.

Plus : maîtrise du dribble
Moins : shoot

Josh Okogie | Minnesota

Stats : 8.0 points (39% de réussite dont 27% à 3-points), 3.9 rebonds, 1.1 passe en 27 minutes

Avec Allonzo Trier, c’est l’autre jolie surprise de ce début de saison chez les rookies. Pourtant, Josh Okogie est globalement très maladroit dans son rôle de « catch-and-shooteur », avec un très faible 7/31 sur les tirs sans dribble.

Mais le rookie des Wolves est une vraie pile d’énergie, toujours prêt à courir et à se jeter sur les ballons qui traînent.

Plus : énergie
Moins : adresse


Elie Okobo | Phoenix

Stats : 6.0 points (36% de réussite dont 27% à 3-points), 1.5 rebond, 2.3 passes en 15 minutes

Difficile de juger Elie Okobo sur ce début de saison, dans une franchise qui cherche son meneur titulaire pour faire tourner la boutique. L’ancien Palois manque d’expérience pour assumer ce rôle et même si son beau match face à Oklahoma City (18 points, 7 passes, 5 rebonds) laisse entrevoir son potentiel, il devrait surtout naviguer entre NBA et G-League.

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