Tous les mardis, la « Course au MVP » vous propose un classement des 5 candidats potentiels au titre de Most Valuable Player 2011.
Aujourd’hui, nous allons tenter de répondre aux questions que tout le monde se pose, même LeBron James. Qu’est-ce qu’un MVP ? Comment quantifier le côté « Valuable » d’un joueur ? Quelles sont les conditions pour recevoir ce trophée ?
Certes, il n’existe pas de critères officiels mais, lorsqu’on regarde les précédents vainqueurs de ce trophée apparu en 1956, on parvient un peu mieux à comprendre ce qui permet chaque année d’élire le Most Valuable Player de la saison et c’est à cela que nous allons nous intéresser cette semaine.
Dimanche dernier, LeBron James expliquait qu’il ne savait pas « comment qualifier ce truc de MVP » alors qu’il a lui-même remporté les deux derniers trophées.
C’est vrai, il n’existe pas de règle précise mais en même temps, c’est pareil dans tous les sports car élire le meilleur joueur d’une saison comporte toujours des côtés subjectifs.
Dans le cas de la NBA, c’est le terme « valuable » qui porte souvent à confusion. Mais quand on regarde les derniers lauréats, on comprend qu’il ne s’agit pas simplement d’élire le meilleur joueur de la ligue mais le meilleur joueur de l’une des meilleures équipes.
C’est déjà une première façon de faire le tri.
Si on ne peut pas définir clairement les conditions qui nous permettrons d’élire le futur MVP, on peut toujours se tourner vers le passé pour comprendre ce que les votants attendent.
C’est justement ce qu’à fait récemment le journaliste Jared Wade pour Sports Illustrated.
Notre confrère s’est « amusé » à calculer toutes les moyennes des joueurs ayant reçu ce trophée afin de nous donner une sorte de MVP type. Un travail de titan que nous permet d’y voir un peu plus clair et auquel nous avons choisi d’apporter notre propre analyse.
Le carnet de santé du MVP
Tout d’abord, il faut savoir que, depuis 1956, on compte 28 MVP différents.
Le plus incroyable, c’est que parmi eux, il n’y a que 7 guards (comprenez meneurs ou arrières).
Cette tendance s’explique notamment par le fait que les intérieurs ont outrageusement dominé les premières décennies de la NBA mais ce phénomène s’est largement estompé depuis puisque, sur les 24 derniers trophées, la moitié sont revenus à des « guards ».
De plus, avec l’avènement des meneurs scoreur (et parfois rebondeur), il faut s’attendre à ce que tout ceci s’équilibre dans les années à venir.
En revanche, concernant l’âge moyen des MVP, qui est de 27.4 ans, les choses n’ont quasiment pas bougé et il est toujours aussi peu courant de voir de jeunes joueurs remporter ce trophée.
Au contraire, il est même de plus en plus rare des voir des joueurs de moins de 25 être nommés MVP. En réalité, depuis 1980, Michael Jordan et LeBron James sont les seuls à avoir reçu le trophée avant leurs 25 ans.
En plus d’être jeunes, les MVP doivent également avoir une santé de fer.
En effet, MVP ne rime pas avec infirmerie (non, prononcé à la française, ça ne rime vraiment pas) et, si on occulte la saison du lockout, on constate qu’ils jouent en moyenne 78.7 matchs par saison.
Pour info, le format de 82 matchs a été mis en place par la NBA en 1967 et le calcul a été effectué à partir de là.
Ça, c’est pour la forme. Passons maintenant au fond du problème.
La moyenne des MVP : 25.6pts, 13rbds, 5.3pds, 1.5int et 1.6ct
Comme vous pouvez le constater, pour être MVP, il faut faire partie des meilleurs scoreurs de la ligue et le fait que ces 25.6 points soient une moyenne ne change rien au fait que les joueurs qui marquent moins de 20 points ont peu de chances de recevoir le trophée.
Effectivement, 24 MVP avaient une moyenne supérieure à 27 points par match et ils ne sont que 9 à avoir reçu ce trophée sans dépasser la barre des 20 points.
A l’inverse, vous pouvez constater que les passes ne sont pas un critère essentiel pour ce trophée (tiens, ça me rappelle un débat que nous avions eu à propos d’un certain Rajon Rondo).
Pour la petite histoire, sachez que Magic Johnson (1988-89) possède la meilleure moyenne de passes pour un MVP avec 12.8 caviars distribués par match auxquels il faut ajouter 22.5 points et 7.9 rebonds. Rien que ça.
Cette moyenne de passes relativement faible contraste avec le grand nombre de rebonds mais s’explique notamment par le fait que les intérieurs ont glané 35 trophées depuis 1956. Sans oublier que des joueurs comme Bill Russell ou Wilt Chamberlain tournaient à plus de 20 prises par match ce qui fausse légèrement cette statistique.
Mais laissons l’attaque de côté quelques minutes pour nous concentrer sur la défense.
Il faut savoir que les interceptions et les contres n’ont été comptabilisés par la NBA qu’à partir de la saison 1973-74 ce qui explique pourquoi la tendance « intérieurs » se ressent moins ici.
Evidemment, être un bon défenseur vous aide à gagner des points pour le trophée de MVP. Demandez à Michael Jordan et 3.2 interceptions de moyenne en 1988 ou à Kareem Abdul-Jabbar et ses 4.1 contres par match en 1975-76.
Néanmoins, ce n’est pas une nécessité.
Le critère universel : il faut gagner
Bien que ce trophée soit une récompense individuelle, le basketball reste un sport collectif et si certaines statistiques ne sont pas « obligatoires », gagner des matchs reste le critère ultime.
Depuis 1956, les MVP et leurs équipes ont remporté en moyenne 72.3% de leurs matchs !
Rapporté à une saison de 82 matchs cela donne une moyenne de 59.3 succès alors, par pitié, arrêtez de nous demander d’ajouter Blake Griffin ou Kevin Love. Même dans les mentions, ils n’ont rien à faire là.
A ce jour, il n’y a que quatre équipes qui soient au-dessus de la barre symbolique des 72.3%, il s’agit de San Antonio, Boston, Dallas et Miami. Pourtant, seules deux de ces quatre équipes placent au moins un joueur dans notre top 5 des potentiels MVP.
Peut-être que le futur lauréat 2011 se cache parmi ces trois là ?
Quoi qu’il en soit, et cela s’adresse particulièrement à ceux qui ne sont fans ni de Dallas, ni de Miami, sachez qu’il est assez rare que le MVP de la saison régulière mène son équipe jusqu’au titre.
Pour preuve, depuis 1956 toujours, c’est arrivé seulement à 21 reprises c’est-à-dire que, dans 61.8% des cas, vous ne verrez pas le même joueur soulever le trophée de MVP et celui de champion !
Au nom de toute la rédaction, nous sommes sincèrement, sincèrement désolés Dirk…
Joueurs | min | pts | rbds | pds | int | cts | bps | % tirs | % 3pts | % LF | |
1 | Dirk Nowtizki (1) | 35,4 | 24,1 | 7,4 | 2,4 | 0,7 | 0,8 | 2,2 | 54,5 | 40,3 | 87,9 |
2 | Derrick Rose (2) | 38,1 | 24,0 | 4,7 | 8,6 | 1,1 | 0,6 | 3,6 | 45,0 | 38,8 | 77,6 |
3 | LeBron James (3) | 37,4 | 24,8 | 6,8 | 7,3 | 1,4 | 0,4 | 3,7 | 47,9 | 35,8 | 77,1 |
4 | Dwyane Wade (-) | 36,1 | 24,7 | 6,6 | 4,3 | 1,5 | 1,0 | 3,1 | 49,4 | 30,9 | 73,6 |
5 | Dwight Howard (5) | 35,6 | 21,2 | 13,2 | 1,2 | 1,2 | 2,4 | 3,7 | 56,6 | 00,0 | 56,9 |
Mentions spéciales : Kevin Durant, Chris Paul, Paul Pierce, Amar’e Stoudemire, Deron Williams.
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