Il y a toujours plein de belles histoires à raconter autour des matchs de légende. Ce duel du 6 mars 2000 entre les Lakers ultra-dominants du début des années 2000 et des Clippers au fond du trou en fait partie.
Ce jour-là, Shaquille O’Neal fêtait ses 28 ans. Le généreux pivot s’est alors offert le plus beau des cadeaux en claquant son record de points en carrière : 61 points à 24/35 au tir (68.6% de réussite) accompagnés de 23 rebonds et 3 passes décisives en 45 minutes de jeu, pour un succès écrasant.
Quand le Shaq attaque
Il suffit de revoir les highlights du match pour se remémorer à quel point « Big Shaq Daddy » pouvait être dominateur.
À chaque action, c’est une démonstration de force à laquelle assiste le Staples Center et une humiliation que doivent subir ses adversaires directs, dont Michael Olowokandi, premier choix de la Draft 1998 et Anthony Avent, complètement impuissants face à la détermination du pivot adverse.
Après avoir dépassé les 50 points, Shaq fait exploser l’assemblée avec un alley-oop monumental envoyé par Brian Shaw conclu par-dessus Maurice Taylor, lui valant une standing ovation des plus bruyantes.
Dans le quatrième quart-temps, le pivot des Lakers score 15 points de suite et terminera sa prestation par deux arrachages de cercle en règle, le dernier sur une passe de Kobe Bryant, avant de rendre la pareille à son coéquipier en l’envoyant au alley-oop d’une passe lobée depuis le milieu du terrain. À sa sortie quelques instants plus tard, rebelote, le Shaq sort sous les ovations de toute la salle.
Pour ce qui est des coulisses de cet exploit, c’est encore l’intéressé qui le raconte le mieux.
« C’est probablement mon meilleur match. Ce soir, on avait organisé une fête après le match pour mon anniversaire. D’habitude, je rentre à la maison, je prends un déjeuner, je fais une sieste et je me prépare pour le match. Mais ce jour-là, on jouait contre le grand Keith Closs des LA Clippers », rappelle-t-il, déclenchant l’hilarité de ses camarades de plateau dont Chris Webber et Reggie Miller. « Donc à la place, je me suis préparé pour la fête. J’ai mis mon costume et je suis allé me balader. Tout le monde me regardait et on s’est fait tuer (par le staff). Je n’avais pas fait ma sieste et je commençais à fatiguer alors que je devais jouer. Pendant que je m’échauffe, je regarde vers le banc et j’aperçois un de mes idoles dire à Keith Closs (qui n’est finalement pas entré en jeu) comment me stopper. Je vois Kareem Abdul-Jabbar (assistant aux Clippers) lui dire : ‘Tu dois faire ci, tu dois faire ça’. Et ça m’a énervé ! Merci beaucoup Kareem, donnez-moi le ballon. Et là, je marque panier après panier, je marque 61 points, je mets des alley-oops. Je reste un peu déçu que Phil (Jackson) ait décidé de me faire sortir à cinq minutes de la fin (trois minutes en fait). Je crois qu’il a fait ça parce qu’il ne voulait pas que je dépasse Michael Jordan. C’est mon avis ! Et je suis quand même allé à la fête ensuite ».
Une affaire de tickets ?
Il existe une autre version de l’histoire pour expliquer la match de mammouth de Shaquille O’Neal ce jour-là. À l’occasion de son anniversaire, plusieurs membres de sa famille étaient venus lui rendre visite.
Alors que le Staples Center était déjà plein à craquer, le Shaq a demandé des places pour que ses proches puissent assister à la rencontre, gratuitement. L’arène étant déjà pleine à craquer, l’ancien joueur du Magic a essuyé un refus qui a eu le don de l’énerver. La suite ? On s’en délecte encore, 19 ans après.
Coach dans le camp d’en face, Jim Todd a en tout cas été lui aussi été marqué par cette soirée cauchemardesque.
« On a tout essayé tout ce qui était concevable pour le stopper et le ralentir. Il voulait clairement marquer le coup », a-t-il reconnu. « J’ai espéré qu’il s’arrête à 50… On a essayé de le jouer à fond pendant une minute, puis de le prendre à deux… Mais avec les positions qu’il prenait, on ne pouvait rien faire. On aurait aimé le prendre à deux, c’était en tout cas le plan ».