Son parcours avait tout de la belle histoire, celle d’un jeune Dominicain repéré à l’âge de 12 ans sur son île natale, qui débarque en Amérique deux ans plus tard avec sa famille, à la poursuite de son rêve de jouer un jour en NBA.
On lui prédisait un avenir d’exception, et pour cause, Felipe Lopez a marqué toute une génération avec son talent unique qui lui a notamment valu de compiler 48 points, 18 rebonds et 9 passes en 30 minutes sous le maillot de son lycée, Rice, en 1993 ou de faire la une de Sports Illustrated l’année suivante. Un LeBron James ou un Zion Williamson avant l’heure.
Chauncey Billups le décrit même comme l’adversaire « le plus coriace » qu’il a eu à affronter dans sa jeunesse. Propulsé par les médias comme le futur Michael Jordan et représentant en devenir de la communauté hispanique aux Etats-Unis, Felipe Lopez n’a finalement pas embrassé le destin que tout le monde lui prédisait.
De future star à « role player » pour terminer « Globetrotter »
Après quatre ans passés à la fac’ de St. John’s, l’arrière ambidextre entrera bien en NBA mais n’aura pas l’impact prévu, se retrouvant « role player » avant d’être relégué au bout du banc, avec les Grizzlies de Vancouver (1998-2000), les Wizards (2000-2001), puis les Wolves (2000-2002). C’est une rupture du ligament antérieur du genou gauche qui mettra fin à son aventure dans la grande ligue. Le début pour lui d’un parcours de « Globetrotter » assez insignifiant par rapport à sa trajectoire initiale (Allemagne, Espagne, Argentine…).
ESPN a consacré un documentaire à son histoire dans le cadre de sa série « 30 for 30 ». Diffusé pour la première fois vendredi dernier au « Tribeca Film Festival », le doc intitulé « The Dominican Dream » aborde aussi le rôle qu’a eu Felipe Lopez au sein de la communauté hispanique installé aux Etats-Unis, particulièrement celle issue de son pays, la République Dominicaine.
« Honnêtement, je ne voulais pas faire le documentaire », a déclaré Felipe Lopez a l’occasion de sa diffusion. « Jonathan Hock me l’a présenté non pas comme une histoire de basket, mais plutôt comme une histoire d’immigration. J’ai aimé parce que pour moi, c’est un sujet qui rassemble beaucoup de gens. Il y a tellement de familles migrantes qui traversent l’adversité lorsqu’ils arrivent aux Etats Unis. J’étais présenté comme quelqu’un de République Dominicaine qui apportait quelque chose de différent. On en avait besoin à cette époque. On pouvait être autre chose qu’un joueur de baseball (le sport roi chez les Dominicains). C’était une belle histoire pour beaucoup d’entre nous. Alex Rodriguez (star du baseball d’origine dominicaine) est dans le documentaire. Il dit que toute sa famille regardait le basket à cause de ce joueur dominicain. Ça en dit beaucoup sur l’impact que ça a pu avoir ».
https://twitter.com/30for30/status/1123260195277279232