Pour éviter un duel frontal avec la Coupe du monde de football, la FIBA a reporté d’un an l’organisation de son championnat du monde, et cinq ans après la victoire des Etats-Unis en Espagne, c’est le grand retour de la Coupe du monde de basket. L’événement a d’ailleurs changé de nom pour copier le football, mais l’intérêt est bien moindre…
Tout du moins pour les joueurs américains qui ne se passionnent pas pour cette compétition, au point de collectionner les forfaits. Une vingtaine de défections qui nuisent au spectacle, mais relancent le suspense avec une équipe de Team USA vulnérable et pas sûre de son basket. La Serbie a ainsi les atouts pour les faire tomber, tandis que la Grèce, l’Australie, l’Espagne ou encore la France sont des outsiders de qualité.
LE DÉROULEMENT
92 matchs seront disputés en 16 jours, les 32 équipes (contre 24 pour les éditions précédentes) étant réparties en huit groupes de quatre équipes. Les deux premiers de chaque groupe (16 équipes) sont ensuite reversées dans quatre nouveaux groupes, dont les deux premiers (8 équipes) seront ensuite qualifiés pour les quarts de finale.
Les équipes qui finiront aux deux dernières places de chaque groupe, lors de la première phase, seront de leur côté reversées vers une autre phase de groupe, afin de déterminer le classement final de la compétition.
Pour la France, la compétition s’annonce ainsi rude. Sortir du groupe G (Allemagne, République dominicaine, Jordanie) ne devrait pas être trop compliqué, mais les Bleus devraient se retrouver ensuite lors de la deuxième phase dans le Groupe L, en compagnie des deux premiers du groupe H (Lituanie, Australie, Canada, Sénégal) et il faudra encore prendre l’une des deux premières places afin d’atteindre les quarts de finale. Et à ce stade de la compétition, les croisements du groupe L se font avec ceux du groupe K, là où se trouveront… Etats-Unis et Grèce !
« On a perdu deux joueurs du cinq sur blessure (Thomas Heurtel et Adrien Moerman). On est du mauvais côté du tableau. On pourrait faire une magnifique compétition et perdre en quarts contre les USA ou la Grèce », confirme ainsi Vincent Collet à L’Equipe. « Ça me tient à coeur, c’est un challenge personnel qu’on réussisse ensemble. Mais je ne suis pas hanté par une obligation de résultat ».
À noter que la victoire (ou défaite) face à l’autre équipe qualifiée pour la deuxième phase de poules sera conservée pour déterminer les qualifiés des quarts de finale. Un faux pas d’entrée peut donc avoir de lourdes conséquences…
LES ENJEUX
Outre la victoire finale, le principal enjeu est la qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo, l’an prochain.
Le Japon est directement qualifié en tant que pays organisateur mais cette Coupe du monde en Chine offre sept places pour les prochains JO : les deux pays d’Europe les mieux placés, les deux meilleurs pays des Amériques, la meilleure équipe d’Asie, la meilleure équipe d’Océanie et la meilleure équipe d’Afrique décrocheront ainsi leur billet.
Si les Bleus ne décrochent pas l’une des deux meilleures places pour l’Europe, il faudra alors faire partie des 16 meilleures équipes non directement qualifiées, afin d’intégrer les tournois de pré-qualification olympiques (TQO).
Ces derniers regrouperont 24 équipes (les 16 issues de la Coupe du monde + 8 équipes venues des quatre continents et choisies par la FIBA) et offriront les quatre dernières places pour les JO. On retrouve donc bien les 12 qualifiés pour Tokyo avec 7 places offertes par la Coupe du monde, plus 4 par les TQO et le Japon, pays hôte.
LES FAVORIS
★★★★
Etats-Unis
Les forfaits, la défaite face à l’Australie… Team USA paraît plus friable que jamais et le groupe de Gregg Popovich est loin d’être assuré de faire la passe de trois, après les titres de 2010 et 2014.
Malgré tout, la dimension physique, le rythme et la pression imposés par les joueurs américains sont toujours à part et il faudra aller déloger Kemba Walker et compagnie. S’ils défendent sérieusement et qu’ils remportent la bataille du rebond, il ne sera ainsi pas simple de faire tomber Team USA. Par contre, si un adversaire réussit à s’accrocher pour se lancer dans un « money time » serré, comme ce fut le cas en Australie, cette équipe peut très bien tomber.
À l’intérieur, ça paraît d’ailleurs assez léger, Myles Turner étant sans doute l’une des clés de la réussite de la campagne américaine. L’avantage, c’est qu’avec la pluie de critiques, les Américains sont prévenus…
Serbie
C’est la première fois depuis très longtemps qu’un autre pays que les Etats-Unis est annoncé davantage favori lors d’une compétition internationale. Sur une série de 11 succès consécutifs, et donc invaincue depuis février, la Serbie semble avoir les armes pour faire tomber Team USA. Et la FIBA la met d’ailleurs en tête de son « Power Ranking »…
Il faut dire qu’il y a du beau monde, Sasha Djordjevic ayant d’ailleurs embarqué un bon paquet d’intérieurs pour une équipe très, très grande. Avec Nikola Jokic (2m09), Nikola Milutinov (2m13), Nemanja Bjelica (2m09), Miroslav Raduljica (2m13) ou encore Boban Marjanovic (2m22), il y a de sacrées montagnes sous le cercle, mais le joueur le plus essentiel du groupe sera sans doute Bogdan Bogdanovic. En grande forme sur la préparation, il peut tout à fait aller chercher le titre de MVP du tournoi… et peut-être le scalp des Américains.
★★★
Grèce
En parlant de potentiel MVP, Giannis Antetokounmpo a aussi ses chances, après avoir remporté le trophée en NBA. Certes, il y a moins d’espace dans le basket FIBA mais lors de la préparation, le « Greek Freak » a prouvé que ça ne l’empêchait pas d’aller claquer dunk sur dunk et de martyriser les défenseurs adverses à la moindre occasion.
Lors des matchs à élimination directe, ça risque par contre de se resserrer et il aura besoin d’aide pour écarter le jeu. Heureusement pour lui, Kostas Sloukas a retrouvé le groupe en Chine après sa blessure au mollet.
Reste à voir si le « combo guard » du Fenerbahçe a suffisamment récupéré, et si l’entente sera bonne au sein du groupe de Thanasis Skourtopoulos, la sélection hellène ayant souvent été minée par des soucis internes.
Australie
Portée par son feu follet Patty Mills, sa solidité sous le cercle avec Aron Baynes ou Andrew Bogut et quelques bons soldats comme Joe Ingles, Jock Landale ou Matthew Dellavedova, l’Australie rêve carrément de la médaille d’or !
Certes, les Boomers ont fait tomber les joueurs NBA de Team USA pour la première fois depuis 2006, à Melbourne, et leur effectif est suffisamment solide pour jouer les yeux dans les yeux avec n’importe quelle sélection. Il faudra néanmoins mieux défendre qu’en préparation, et surtout être constant.
Ce groupe peut-il tenir la distance pendant deux semaines de compétition intenses ? Les avis sont assez partagés…
Espagne
Ce n’est plus la grande Espagne de la génération en or. Sans Pau Gasol, la Roja va s’appuyer sur son axe Ricky Rubio – Marc Gasol, Sergio Llull, Rudy Fernandez, les frères Hernangomez et Victor Claver devant virevolter autour.
Il y a assez de talent, d’expérience et de « vista » pour s’offrir un joli parcours, sous les ordres d’un Sergio Scariolo qui vient de remporter le titre NBA en tant qu’assistant aux Raptors, et qui a l’expérience des grandes compétitions. Sans compter que l’Espagne pourrait se faufiler dans une partie de tableau intéressante, avec un croisement avec un groupe I qui ne fait pas vraiment peur. De quoi pouvoir rallier la demi-finale. Le reste sera du bonus…
France
Après deux dernières campagnes internationales ratées, les Bleus ont l’effectif et le talent pour rebondir. Sur ce qu’ils ont montré en préparation, il y a quand même encore pas mal de travail pour trouver un équilibre.
Dans son grand entretien à L’Equipe, Vincent Collet admet que « les messages ne sont pas passés en 2017 » auprès des joueurs et qu’il avait alors songé à partir. Les messages, c’est ce qu’il répète depuis le début de la préparation : à savoir que le salut de l’équipe de France passera avant tout par une défense de fer.
Il peut s’appuyer sur le retour de Rudy Gobert comme point d’ancrage, mais il va falloir que ça tienne aussi sur les extérieurs, tout en conservant une force de percussion offensive… sans plonger dans du un-contre-un parfois trop tentant. Bref, ça fait pas mal de facteurs difficiles à assimiler en si peu de temps. Les Bleus vont-il trouver cette force collective au fil de l’eau ? Dans une partie de tableau compliquée, il n’y aura pas de retard à l’allumage possible.
★★
Nigéria
C’est un peu le « joker » de l’épreuve. Avec les groupes A et B homogènes, et qui se croisent, le Nigéria d’Ekpe Udoh, Al-Farouq Aminu et Josh Okogie a un coup à jouer et peut être une des belles surprises de la compétition.
Revenus de -22 face à la Pologne et -13 face au Monténégro, ils ont aussi battu la République dominicaine et le Canada à l’approche de la compétition. De quoi arriver lancés malgré une préparation cahoteuse, les joueurs ayant carrément dû lancer des appels sur Twitter par rapport au manque de moyens offerts par la fédération ?
Lituanie
Avec Jonas Valanciunas et Domantas Sabonis sous le cercle, Mantas Kalnietis à la mène ou encore Mindaugas Kuzminskas sur les ailes, la Lituanie ne part pas à la Coupe du monde sans munition et sans talent.
Reste que le croisement des groupes G et H va faire un malheureux, la France, l’Australie et la Lituanie devant (sans doute) se battre pour deux places. Tous les matchs seront donc essentiels pour les Baltes, qui peuvent très bien s’en sortir aux dépens des Boomers ou des Bleus. Mais qui peuvent également ne pas atteindre les quarts de finale.
LE CALENDRIER COMPLET ET LE PROGRAMME TV
Ce sont les chaînes du groupe Canal+ qui diffusent la compétition, mais tous les matchs ne sont pas disponibles. Un seul match de Team USA est ainsi diffusé au premier tour, face à la République tchèque, et ce sera en différé.
Quant au « FIBA Pass » disponible sur Livebasketball.tv pour 8.99 euros, il diffuse une bonne partie des rencontres… mais pas les matchs des Bleus qui sont géobloqués.
Samedi 31 Août
Angola – Serbie (09h30, heure française)
Pologne – Vénézuela (10h00)
Russie – Nigéria (10h30)
Iran – Porto-Rico (10h30)
Philippines – Italie (13h30)
Côte d’Ivoire – Chine (14h00)
Argentine – Corée du Sud (14h30)
Espagne – Tunisie (14h30, en direct sur Multisport ; à 20h55 sur CANAL+SPORT WEEK-END)
Dimanche 1er Septembre
Canada – Australie (09h30, en direct sur CANAL+SPORT)
Nouvelle-Zélande – Brésil (10h00)
Turquie – Japon (10h30)
République dominicaine – Jordanie (10h30)
Sénégal – Lituanie (13h30)
Grèce – Monténégro (14h00)
République tchèque – Etats-Unis (14h30, en direct sur Multisport ; à 17h40 sur CANAL+SPORT WEEK-END))
France – Allemagne (14h30, en direct sur CANAL+SPORT WEEK-END (Décalé))
Lundi 2 Septembre
Italie – Angola (09h30)
Vénézuéla – Côté d’Ivoire (10h00)
Nigéria – Argentine (10h30)
Tunisie – Iran (10h30)
Serbie – Philippines (13h30)
Chine – Pologne (14h00)
Corée du Sud – Russie (14h30)
Porto-Rico – Espagne (14h30, en direct sur CANAL+SPORT)
Mardi 3 Septembre
Australie – Sénégal (09h30, en direct sur CANAL+SPORT)
Monténégro – Nouvelle-Zélande (10h00)
Japon – République tchèque (10h30)
Allemagne – République dominicaine (10h30)
Lituanie – Canada (13h30)
Brésil – Grèce (14h00)
Etats-Unis – Turquie (14h30)
Jordanie – France (14h30, en direct sur CANAL+SPORT)
Mercredi 4 Septembre
Angole – Philippines (09h30)
Côte d’Ivoire – Pologne (10h00)
Corée du Sud – Nigéria (10h30)
Porto-Rico – Tunisie (10h30)
Italie – Serbie (13h30, en direct sur CANAL+SPORT)
Vénézuéla – Chine (14h00)
Russie – Argentine (14h00)
Espagne – Iran (14h30)
Jeudi 5 Septembre
Canada – Sénégal (09h30, en direct sur CANAL+SPORT)
Brésil – Monténégro (10h00)
Turquie – République tchèque (10h30)
Allemagne – Jordanie (10h30)
Lituanie – Australie (13h30)
Grèce – Nouvelle-Zélande (14h00)
Etats-Unis – Japon (14h30)
République dominicaine – France (14h30, en direct sur CANAL+SPORT)
Vendredi 6 Septembre (deux matches sur Canal+ Sport)
A1 – B2 (horaire à déterminer)
B1 – A2
C1 – D2
D1 – C2
A3 – B4
B3 – A4
C3 – D4
D3 – C4
Samedi 7 Septembre (deux matches sur Canal+ Sport)
E1 – F2 (horaire à déterminer)
F1 – E2
G1 – H2
H1 – G2
E3 – F4
F3 – E4
G3 – H4
H3 – G4
Dimanche 8 Septembre (deux matches sur Canal+ Sport)
A2 – B2 (horaire à déterminer)
A1 – B1
C2 – D2
C1 – D1
A4 – B4
A3 – B3
C4 – D4
C3 – D3
Lundi 9 Septembre (deux matches sur Canal+ Sport)
E2 – F2 (horaire à déterminer)
E1 – F1
G2 – H2
G1 – H1
E4 – F4
E3 – F3
G4 – H4
G3 – H3
Mardi 10 Septembre
Quarts de finale I1 – J2 (13h00, en direct sur CANAL+SPORT)
Quarts de finale J1 – I2 (15h00, en direct sur CANAL+SPORT)
Mercredi 11 Septembre
Quarts de finale K1 – L2 (13h00, en direct sur CANAL+SPORT)
Quarts de finale L1 – K2 (15h00, en direct sur CANAL+SPORT)
Jeudi 12 Septembre
Match de classement entre perdants des quarts de finale (13h00)
Match de classement entre perdants des quarts de finale (15h00)
Vendredi 13 Septembre
Demi-finale (horaire à confirmer, en direct sur CANAL+SPORT)
Demi-finale (horaire à confirmer, en direct sur CANAL+SPORT)
Samedi 14 Septembre
Match de classement (10h00)
Match de classement (14h00)
Dimanche 15 Septembre
Petite finale (10h00, en direct sur CANAL+SPORT)
Finale (14h00, en direct sur CANAL+WEEK-END)