Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.
On poursuit aujourd’hui avec les Grizzlies qui ont entamé leur opération reconstruction après s’être séparés de Marc Gasol puis de Mike Conley, deux monuments locaux qui avaient évolué toutes leurs carrières à Memphis, respectivement pendant 11 et 12 ans. Le principe ? Rebâtir autour de nouveaux éléments avec un style plus offensif.
La fin d’une époque
Cette fois, Memphis a bel et bien tourné la page. 14e de la conférence Ouest à l’issue de la saison 2018, la franchise du Tennessee n’a pas réussi à rebondir. Le tandem Conley-Gasol a fait ses preuves. Mais la saison 2018-2019 a montré qu’il avait aussi fait son temps aux Grizzlies.
Après un début de saison encourageant (12v-6d le premier mois de compétition), Memphis a plongé en hiver en concédant 17 revers en 19 matchs. Un terrible trou noir qui a ainsi poussé le « front office » à trancher dans le vif en se séparant de Marc Gasol pour récupérer un pivot plus jeune et valeureux dans le combat, Jonas Valanciunas.
Aux côtés de Joakim Noah, arrivé en décembre, le Lituanien a brillé dans une fin de saison sans enjeu, en explosant ses compteurs personnels. Même si les rumeurs de départ insistantes de Mike Conley ont un peu pesé, les Grizzlies ont terminé la saison avec 11 succès sur leurs 26 derniers matchs dans cette nouvelle configuration. La « Draft Lottery » s’est occupée du reste pour permettre enfin à Memphis d’achever son lifting.
Ja et Jo aux commandes du jeu
En récupérant cette fois le 2e choix de la Draft, les dirigeants ont misé sur Ja Morant pour impulser ce nouvel élan en lieu et place de Mike Conley, échangé à Utah contre Grayson Allen, Jae Crowder et Kyle Korver, tradé ensuite à Phoenix avec Jevon Carter en échange de Josh Jackson, de plus en plus problématique dans l’Arizona.
Une semaine après le début de la free agency, c’est le vétéran Andre Iguodala qui a fait son arrivée. Alors qu’on le disait partant vers un candidat au titre, Iggy est, pour l’heure, toujours là. Dans la foulée, le meneur Tyus Jones a lui aussi rejoint les Grizzlies en provenance de Minnesota. Restent les gros contrats du poste 3-4 Solomon Hill et de l’intérieur Miles Plumlee qui ont servi à se débarrasser de celui de Chandler Parsons.
À la fin du mois juillet, Memphis a peaufiné son œuvre avec une dernière touche nommée Marko Guduric, la gâchette du Fenerbahçe (47.7% de réussite à 3-points en Euroleague cette saison).
Avec un cinq majeur potentiel Ja Morant – Dillon Brooks – Kyle Anderson – Jaren Jackson Jr – Jonas Valanciunas, les Grizzlies devraient jouer la carte jeune. Ce sera au nouveau coach, Taylor Jenkins, de trouver un équilibre et d’en tirer le meilleur parti des deux côtés du parquet.
Jaren Jackson Jr., ainsi que d’autres jeunes de l’effectif (Tyus Jones, Marko Guduric, Josh Jackson, Grayson Allen, Brandon Clarke), auront tous les atouts en main pour poursuivre leur progression et montrer de quoi ils sont capables. En tête de gondole, le trio Morant – Jackson Jr – Valanciunas présente des possibilités particulièrement intéressantes. Un axe qui pourrait bien causer quelques dégâts dès la saison prochaine.
Dans une conférence Ouest toujours plus relevée, l’ambition des Grizzlies sera simplement de réaliser la meilleure saison possible. Au pire, ils décrocheront un nouveau choix de Draft intéressant en attendant l’éclosion définitive de Ja Morant. La bascule se fera lorsque ce dernier aura donné sa pleine mesure.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Ja Morant (Rookie), De’Anthony Melton (Suns), Tyus Jones (Wolves), Marko Guduric (Fenerbahçe), Jae Crowder (Jazz), Grayson Allen (Jazz), Andre Iguodala (Warriors), Josh Jackson (Suns), Solomon Hill (Hawks), Miles Plumlee (Hawks), Brandon Clarke
Départs : Mike Conley (Jazz), Justin Holiday (Pacers), Delon Wright (Mavs), Chandler Parsons (Hawks), Avery Bradley (Lakers), CJ Miles (Wizards), Tyler Dorsey, Jevon Carter (Suns), Tyler Zeller, Joakim Noah
LE JOUEUR À SUIVRE : JA MORANT
L’ancien de Murray State a toutes les qualités pour régaler les fans de NBA avec ses qualités athlétiques hors-norme, sa vision de jeu et son sens du showtime. Le meneur gaucher a explosé dès sa deuxième année universitaire, conclue à 24.5 points, 5.7 rebonds et 10 passes par match (seul joueur de l’histoire de la NCAA à réussir ce « double double » en moyenne sur une saison) et marquée par un « triple double » au premier tour de la « March Madness » (17 points, 11 rebonds, 16 passes décisives).
Mélange de Derrick Rose, Kyrie Irving et Russell Westbrook, son modèle, Ja Morant est un joyau à polir. Mais nul ne sait encore quel sera son éclat. Les Grizzlies lui ont donné les clés du camion au sein d’un effectif où il va apprendre la dureté et l’exigence dont il faut faire preuve pour être un leader dans une franchise NBA.
Le meneur a déjà marqué la NCAA de son empreinte. Nul doute que son objectif sera d’en faire de même dans la plus grande ligue du monde. Explosera-t-il dès cette année ? Réponse dans quelques mois.
MOYENNE D’AGE : 24.7 ans
MASSE SALARIALE : 127.7 millions (17e sur 30)
SI TOUT VA BIEN
Dans l’ombre de Zion Williamson qui attire tous les projecteurs, Ja Morant ne tarde pas à se hisser au niveau de la NBA. Même s’il sort d’une petite fac, le meneur parvient rapidement à se mettre en avant tout en faisant également briller ses coéquipiers et ses quelques cartons permettent à Memphis de garder le moral. Taylor Jenkins pousse le tempo à fond alors que les blessures laissent enfin tranquille cet effectif rajeuni des Grizzlies.
Pour sa saison sophomore, Jaren Jackson Jr. se place comme l’intérieur à tout faire de Memphis, autour d’un Jonas Valanciunas qui impose ses muscles dessous. C’est trop court pour les playoffs, mais il y a de jolies promesses.
SI TOUT VA MAL
L’ensemble est beaucoup trop juste pour rivaliser avec les grosses écuries de l’Ouest. Trop jeunes, trop limités offensivement, les Grizzlies sont à leur place et jouent les derniers rôles de la conférence. Disciple de Mike Budenholzer, Taylor Jenkins tâtonne et ne parvient pas à imposer sa philosophie de jeu, qui se révèle brouillonne.
De plus, le jeu à risque et la répétition des matchs exposent Ja Morant. Brillant en NCAA, le meneur se heurte à la dure réalité de la NBA, avec des joueurs qu’il ne domine plus physiquement.
Dans son sillage, c’est toute l’attaque des Grizzlies qui coince, et le club finit bon dernier de la conférence Ouest.