La Air Jordan 33 était trop lourde, son système de sangles gadget. Jordan Brand en a tiré les leçons et a décidé de revenir à l’essentiel, en y apportant quand même des nouveautés et beaucoup de détails. Avec un gros pari : alléger la chaussure en gardant de la stabilité et du maintien…
CONFORT GÉNÉRAL
On sent immédiatement que la chaussure est divisée en deux parties. L’arrière, solide et rembourré, où le pied vient s’ancrer, et l’avant, hyper fin, qui vient en épouser la forme. C’est là que le fabricant a économisé du poids : après une Air Jordan 33 bien trop lourde, le Jumpman est au régime et la « AJ34 » affiche sur la balance environ 100 grammes de moins sur chaque pied, soit 20% de moins.
Ce voile de mesh qui compose l’empeigne est forcément agréable puisqu’on ne le sent pas. Ça pourrait poser problème au niveau de la confiance si le système de laçage ne permettait pas de venir maintenir parfaitement le pied. Après les sangles de la « AJ33 », retour à du classique pour les lacets, et c’est très bien.
Pas d’économies par contre sur l’arrière du modèle, qui se fait sentir, au sens propre : la partie rembourrée englobe le tendon d’Achille mais appuie un peu trop sur la malléole externe. Un souci qui s’estompe heureusement après quelques minutes de jeu.
Note : 8,5/10
AMORTI
Autre élément fort à l’arrière : l’amorti Expad à six côtés, similaire à celui de la KD 12, qui en impose, mais qui accueille bien le talon et surtout les chocs qui lui sont infligés dans le jeu. La paire a été dessinée pour Zion Williamson et sera utilisée par les autres stars de la marque que sont Blake Griffin ou Jayson Tatum : des joueurs qui multiplient les appuis verticaux. La paire conviendra d’ailleurs mieux, et c’est logique, à des intérieurs poids lourds qu’à des extérieurs poids légers.
À l’avant, c’est une grosse poche Zoom Air qui va s’adapter aux mouvements du pied pour le retour d’énergie, et au milieu, on retrouve LA nouveauté concoctée par Jordan Brand : l’Eclipse Plate – deux pièces de Pebax avec un trou au milieu – qui vient faire le lien entre les deux coussins. L’objectif, proposer une transition fluide dans la foulée et plus d’explosivité. Difficile à évaluer dans le jeu.
Note : 8,5/10
TRACTION
Qu’importe le revêtement, sec ou un peu humide, avec ou sans poussière, la semelle accroche bien grâce à ses motifs à chevrons agressifs : aucun risque de glissade. Elle pourrait accrocher un peu plus mais au fond le pied ne se bloque pas.
Note : 8,5/10
MAINTIEN ET STABILITÉ
L’Eclipse Plate épaissit la semelle, éloignant le pied du sol et causant une légère appréhension, vite effacée par la largeur de la base, qui englobera bien un pied fin. Peut-être pas un pied plus large, qui en plus ne sera pas bloqué par le mesh extra-fin de l’empeigne et pourra déborder.
On a parlé du système de laçage pour expliquer ce superbe maintien du pied, il faut aussi mentionner cette plaque de plastique à l’avant du modèle qui vient compenser la finesse du mesh pour assurer les appuis latéraux.
Les petits renforts sur les chevilles, à la manière de la Curry 4 ? Ils ne viennent presque pas les toucher et servent simplement à armer un peu plus la structure.
Note : 9/10
FINITION ET DURÉE DE VIE
« Elle vous rappelle la plus pure forme des chaussures de basket » expliquait il y a quelques semaines Tate Kuebris, designer Jordan Brand, dans un communiqué de presse. De loin, oui, la Jordan 34 à l’air d’une chaussure classique, surtout dans sa version Bred – la version Blue Void intrigue elle tout de suite avec son look futuriste. Une perception qui change de près.
L’Eclipse Plate apporte un design à part au modèle, comme ce mesh tellement fin qu’on voit à l’intérieur de la chaussure. La partie plastique à l’avant du pied permet elle d’apercevoir la poche Zoom Air. On retrouve d’ailleurs ce dernier par petites touches sous la semelle, alignées avec une série de chiffres présente à l’arrière de la chaussure.
Autres détails : les jolis logos « XXX4 », le « 23 » écrit en morse sous les lacets, la languette en velours et son motif à l’intérieur portant la phrase « Inspiré par le meilleur basketteur de tous les temps ». C’est aussi là que le prix de la paire se justifie.
Impossible d’en estimer la durée de vie, mais il y a de quoi émettre quelques doutes sur ce point vu la finesse de l’empeigne. Combien de temps peut-elle résister ? Sans doute un peu plus que la fine mousse à trous sous les lacets qui semble très fragile.
Note : 8,5/10
VERDICT
Le pari de Jordan Brand est réussi : la « AJ34 » est très légère mais aussi très stable. Une vraie prouesse technique à laquelle la marque a couplé une flopée de détails assurant une superbe finition à cette paire très réussie.
On sait pourquoi elle vaut 185e, mais on ne sait pas quelle est sa durée de vie. Un point d’interrogation qu’on ne peut justement pas négliger vu le prix mais si vous avez le budget et toujours pas de paire en ce début de saison, vous pouvez y aller.
Note : 17,2/20
Poids de la chaussure (pointure 42) : 371 grammes
Prix : 184,95 euros
Barème de notation :
– moins de 10/20 : déconseillée
– entre 10 et 15 : des défauts qui pourront en stopper certains mais des qualités qui en charmeront d’autres
– au-dessus de 15 : paire approuvée et recommandée !