Davis Bertans, la nouvelle super gâchette de la NBA

Même si ce sera compliqué d’être « Most Improved Player », Davis Bertans réalise un remarquable début de saison au point d’avoir quasiment doublé sa moyenne de points : 15.7 points, contre 8.0 l’an passé à San Antonio.

Joker des Wizards, le Letton a aussi doublé son nombre de tirs à 3-points : 8.6 par match, et comme il n’est pas maladroit du tout (46.5%), forcément il est devenu l’un des meilleurs shooteurs de la NBA. Pour s’en convaincre, il suffit de le voir cette nuit face aux Hornets dans la courte défaite des Wizards.

Alors que les titulaires de Washington n’étaient pas dans un grand soir, l’ancien Spur a pris le match à son compte dans le troisième quart-temps, et c’était un régal à regarder. En sortie d’écran, avec ou sans la faute, ça rentre. Sur le banc des Wizards, on s’amuse à se réanimer car il y a de quoi tomber dans les pommes quand on le voit enchaîner les paniers avec une telle vitesse et une telle régularité. « C’est une machine à paniers. Chaque tir est un super tir car c’est toujours contesté. Il a un super bras, et son lâcher est très haut car il mesure 2m08 » commente Scott Brooks après que Davis Bertans a inscrit 32 points (record personnel) à 11 sur 18 aux tirs.

« J’aime shooter en sortie d’écran, et c’est comme ça qu’ils m’utilisent. C’est mon point fort et mes coéquipiers m’ont cherché »

Avec 4 réussites par match, Davis Bertans est devenu le numéro 2 de la NBA derrière l’arc, devancé uniquement par James Harden qui tourne à 14 tirs à 3-points en moyenne pour en inscrire 4.7 par match. À ce rythme, le Wizard pourrait devenir le 3e joueur de l’histoire à atteindre la barre des 300 tirs primés sur une saison. Un exploit réalisé uniquement par James Harden donc, et Stephen Curry à trois reprises.

Son adresse est impressionnante, mais aussi sa régularité. Cette nuit, c’était son quatrième match de suite avec cinq réussites et plus derrière l’arc. Son 8 sur 12 est d’ailleurs un record personnel.

« Vous savez, je crois que j’en ai mis cinq dans le troisième quart-temps… Le cercle paraît tellement large qu’on se laisse aller » confiera-t-il dans le vestiaire. « J’aime shooter en sortie d’écran, et c’est comme ça qu’ils m’utilisent. C’est mon point fort et mes coéquipiers m’ont cherché. Et plus vous mettez vos tirs, plus on vous recherche. Et puis ça ouvre des possibilités aux autres, et ça permet à Brad (Beal) d’être agressif vers le cercle. Et si on met quelqu’un dans le corner, ça revient à faire du 4-contre-4, et c’est difficile pour la défense de faire des stops. »

« À l’entraînement, on me mettait un bandeau sur un oeil »

Quant on le voit jouer comme cette nuit, et shooter dès la sortie d’écran, on a l’impression de voir Reggie Miller ou Kyle Korver, et il y derrière cette réussite des heures d’entraînement dans des conditions plutôt originales…

« J’ai toujours joué comme ça, à tous les niveaux depuis que je suis gamin, mais c’est en Serbie qu’on a commencé à me considérer comme un shooteur. Les défenses ont commencé à défendre sur moi comme ce soir, et j’avais un coach qui me faisait faire des exercices de dingue à l’entraînement. Les autres coaches me gênaient avec des bâtons, on me mettait un bandeau sur un œil… Je pense avoir tout vu à l’entraînement, et quand une défense est très proche de moi, ce n’est qu’un obstacle de plus. »

À 27 ans, Davis Bertans a choisi le meilleur moment pour briller puisqu’il est en fin de contrat. S’il conserve cette adresse et cette régularité, il pourrait être l’un des grands gagnants d’une intersaison qui s’annonce très calme.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.