MVP du All-Star Game, MVP de la saison et des finales NBA : Shaquille O’Neal était en mission sur cette saison 1999-2000 qui l’a conduit jusqu’à son premier titre. Une fois l’obstacle Portland passé après sept matchs acharnés en finale de conférence, il a fallu venir à bout d’une coriace équipe d’Indiana.
Cette première finale NBA face aux Pacers a été la plus difficile des trois pour les Lakers (victoire en six manches). Paradoxalement, c’est celle où l’ancien pivot d’Orlando a été le plus le plus dominateur avec 38 points, 16.7 rebonds, 2.3 passes décisives et 2.7 contres en moyenne par match ! Forcément, cette première bague reste la plus savoureuse pour le Shaq.
« Après avoir été jusqu’en finale en 1995 et avoir été humilié par Hakeem Olajuwon, je m’étais dit : si jamais j’y retourne un jour, je dois être tellement dominant qu’on ne doit même pas se demander qui va être champion ».
Rik Smits, un défi à la hauteur de sa motivation
Sur ce duel face à Indiana, « Big Shaq Daddy » avait une autre source de motivation, en plus de vouloir décrocher sa première bague : détruire le pivot adverse, le géant Rik Smits (2m24), alors âgé de 34 ans.
« Rik Smits avait l’habitude de me tuer quand j’étais plus jeune, à chaque fois. Mon Dieu… pick-and-pop, jump hook au poste, je n’arrivais pas à l’arrêter. Quand je l’ai retrouvé en finale NBA, j’ai dû la jouer un peu à l’ancienne. J’ai vu ce gars qui me dominait, mais maintenant, ce sont les finales, je devais le tuer immédiatement pour qu’il comprenne que c’était un Shaq différent face à lui », s’est-il remémoré.
Shaquille O’Neal a ainsi dominé les débats et a carrément envoyé le géant hollandais à la retraite à l’issue de ces finales, Rik Smits souffrant également de douleurs récurrentes au pied.
« À ce moment-là, il était bien plus âgé. Il a entamé la finale en disant que j’étais un mort de faim, toujours à la limite, à donner des coups de coude au visage, dans la bouche et dans le nez. Mais je venais juste chercher le trophée, par tous les moyens possibles. C’est quelque chose que je me devais de prouver, pour en faire un exemple ».
Après un Game 4 décisif remporté à Indiana avec un grand Kobe Bryant en fin de match pour compenser la sortie de Shaquille O’Neal pour six fautes, le pivot des Lakers a terminé sa démonstration dans le Game 6. Inarrêtable avec 41 points, 12 rebonds et 4 contres, il avait aussi maintenu son adversaire direct à deux petits points à 1/8 au tir.
Philly et New Jersey, deux formalités
Les deux finales suivantes n’ont pas eu la même saveur pour le n°34 des Lakers, principalement à cause du manque de répondant chez ses adversaires. Le Shaq n’a pas eu à forcer son talent pour se montrer à nouveau dominant. Sur ses 35 ans, Dikembe Mutombo n’avait pas pesé lourd dans la balance en 2001 et les Sixers avaient été écrasés 4-1 après avoir osé prendre le premier match à Los Angeles.
En 2002, le pauvre Todd MacCulloch, pivot des Nets, n’a pas pu faire grand chose de plus, et New Jersey avait été « sweepé » sans ménagement pendant que le Shaq décrochait son troisième titre de MVP des Finals en trois ans à l’issue de cette troisième finale, « la plus ennuyeuse » des trois.
« C’était ennuyeux, parce que, quel était le nom de leur pivot déjà ? Todd MacCulloch. Todd MacCulloch face à moi ? Arrêtez. J’étais en transe quand je jouais à New Jersey. Vous pensez que Todd MacCulloch va me stopper chez moi à Jersey devant mon grand-père et ma grand-mère ? Non, oublie ça », rappelle le natif de Newark, dans… le New Jersey.
Sur cette troisième finale consécutive, l’arme de destruction massive de Phil Jackson a tout de même tourné à 36.3 points à 60% de réussite au tir, 12.3 rebonds et 2.8 contres en moyenne. Vingt ans après ce triplé historique, le successeur de Shaquille O’Neal se fait toujours attendre.
Pour patienter, voici 34 minutes de ses plus belles actions des finales de 2000, 2001 et 2002. Le Shaq au top !