Présent dans « The Last Dance » et homme clé du premier triplé de Chicago, Horace Grant a été directement accusé d’être la « taupe » du journaliste Sam Smith pour son livre « The Jordan Rules » sur les coulisses des Bulls.
Forcément, l’ancien intérieur n’est pas d’accord avec cette thèse avancée par Michael Jordan. Et il l’a fait savoir, en sortant le lance-flammes.
« Ce sont des mensonges, des mensonges, rien que des mensonges », insiste-t-il pour ESPN. « Si Jordan a un souci avec moi, réglons ça comme des hommes. Parlons-en. Mais il a fait ses déclarations mensongères sur la source de ce livre. Sam Smith et moi, on a toujours été ami, on l’est encore. Mais le vestiaire est un sanctuaire et je n’ai jamais rien dit de personnel. Smith était un journaliste d’investigation. Il a assuré avoir deux sources pour écrire son ouvrage. Pourquoi Jordan me vise-t-il ? C’est de la rancune, c’est uniquement ça. »
D’après Horace Grant, dès qu’on touche à Michael Jordan, ce dernier le fait payer directement au principal intéressé alors même qu’il n’est pas, selon lui, irréprochable.
« Ce soi-disant documentaire le prouve. Quand tu dis quelque chose sur lui, il te tue. Il a été ami avec Charles Barkley pendant 20 ou 30 ans, et ce dernier a dit une chose sur le management de Jordan avec les Bobcats/Hornets et ils ne se parlent plus. L’idée, c’est donc de voir qu’il dit que je suis une balance, mais 35 ans après son année rookie, il parle d’une chambre d’hôtel où ses coéquipiers étaient entourés de femmes, de weed et de cocaïne. Pourquoi remettre ça sur la table ? Si on dit que je suis balance, alors là, c’est la même chose. »
Plus de répondant qu’annoncé
De plus, la narration du documentaire n’a guère séduit Horace Grant, surtout les portraits des coéquipiers de l’icône des Bulls ou son attitude tyrannique.
« Nous, les coéquipiers, on sait qu’à 90 %, ce sont des conneries. Ce n’était pas vrai. Pour une raison simple : quand Jordan disait certaines choses, ses coéquipiers répondaient. Mais tout ceci a été coupé du documentaire – si on appelle ça comme ça. Jordan pensait pouvoir me dominer, mais c’était une erreur. Dès qu’il s’en prenait à moi, j’avais du répondant. Mais pour Will Perdue, Steve Kerr ou le jeune Scott Burrell, ça faisait mal au cœur de voir ça. Je comprends qu’il faut pousser les joueurs, les élever, mais on peut éviter les coups de poing. »
Horace Grant a également confirmé les propos de Sam Smith, qui avait raconté qu’une fois, Michael Jordan avait demandé aux personnels de l’avion des Bulls de ne pas servir de repas à Grant car ce dernier avait fait un mauvais match. Mais il a rajouté qu’il s’était défendu : « Je suis allé le voir, j’ai bien choisi mes mots et il n’a pas bougé, il a simplement aboyé. »
Dernier point de critique du triple champion, la façon dont est présenté Scottie Pippen au fil des épisodes.
« Je n’ai jamais vu un lieutenant aussi prestigieux que Pippen être aussi mal dépeint. On a parlé de sa migraine contre les Pistons, du shoot contre les Knicks avec Toni Kukoc, de son contrat où Jordan le trouve ‘égoïste’. Je n’ai jamais vu ça de ma vie. Pippen a joué le Game 6 des Finals 1998 en pouvant à peine marcher… Donc pourquoi revenir sur les 1.8 seconde contre les Knicks ? Jordan n’était même pas dans l’équipe. Qu’est-ce que ça fait là ? On s’est bien débrouillé cette saison 1993-1994 collectivement. »
Un « soi-disant documentaire » contrôlé par Michael Jordan
« The Last Dance » restera en travers de la gorge de l’ancien coéquipier de Jordan. Et pour cause : le fait que la star des Bulls ait la main sur le documentaire fausse le résultat, selon Horace Grant.
« Quand ce soi-disant documentaire concerne une seule personne, qui a le dernier mot sur ce qui sera diffusé, ce n’est pas un documentaire. C’est son histoire sur cette dernière danse. Beaucoup de choses ont été coupées. »
Avec un tel déluge de critiques, et comme il a rappelé l’histoire avec Charles Barkley, Horace Grant peut s’attendre à une réponse de Michael Jordan. Ou à voir leur relation se détériorer.
« Le plus fou dans cette histoire, c’est que pour une de mes associations, il m’a envoyé une paire de chaussures dédicacée. Je ne comprends pas. Si on a des soucis, il pouvait m’écrire, m’appeler. Mais si on se voit aujourd’hui, j’espère qu’on se montrera du respect pour tout ce qu’on a traversé, avec ces trois titres ensemble. Mais si ce n’est pas le cas, cela ne va pas m’empêcher de dormir. »