Bien qu’il ait participé à neuf reprises aux Finals, en 14 saisons, Jerry West n’a terminé sa superbe carrière qu’avec une seule bague aux doigts. L’arrière des Lakers a été la chercher en 1972 avec Wilt Chamberlain (Elgin Baylor ayant pris sa retraite en cours de saison) face aux Knicks.
Une équipe de New York, titrée en 1970, mais qui devait faire sans son meilleur joueur, Willis Reed, blessé au genou. Forcément, même si les Knicks ont réussi à rejoindre les Finals sans lui, faire face à l’armada californienne (69 victoires en saison régulière) devenait mission impossible.
Certes, New York remportera le Game 1, mais s’inclinera ensuite quatre fois de suite. C’est donc à l’issue du Game 5, joué à Los Angeles, que Jerry West termine enfin une saison sur la plus haute marche du podium.
« Maintenant, je sais quelle sensation on éprouve quand on est champion », déclare-t-il dans des propos qu’on peut retrouver dans la biographie de Roland Lazenby. « Je ne sais pas où je vais fêter ça. Mes sensations sont surtout privées. Je vais rentrer chez moi et fermer la porte derrière moi. »
Son seul titre mais ses plus mauvaises Finals
Sacré MVP des Finals en 1969, malgré sa défaite contre les Celtics (il est toujours le seul vaincu de ce palmarès), Jerry West ne fut pas élu meilleur joueur des Finals cette fois-ci. C’est Wilt Chamberlain, avec 19.4 points et 23.2 rebonds de moyenne, qui fut choisi.
Un choix logique car, à presque 34 ans, « The Logo » avait été moins tranchant qu’à l’accoutumée. La preuve : dans cet ultime victoire, il avait inscrit 23 points à 10/28 au shoot. Quasiment son « meilleur » match avec le Game 4 où il avait marqué 28 points à 9/25 au tir.
Lui qui était habitué à dépasser les 30 points de moyenne dans les Finals s’était arrêté à seulement 19.8 points de moyenne, à 32 % de réussite au shoot, face aux Knicks. Il avait certes compensé avec 8.8 passes par match, mais clairement, ce sont ses plus mauvaises Finals, tout en étant les plus heureuses.
« Ce qui est ironique sur ces Finals 1972, c’est que j’ai été catastrophique », dira-t-il plus tard, cité dans l’ouvrage de Roland Lazenby. « Ce n’est pas justice selon moi, car j’ai été bon pendant plusieurs années sans gagner. Et maintenant qu’on gagne enfin, je suis seulement une pièce du puzzle si j’ose dire. Ce n’est pas pour ça que je trouve ça dommage, mais il est vrai que j’ai été mauvais. J’ai eu la sensation de ne pas avoir totalement aidé mes coéquipiers. Les autres années, j’avais tout donné et puis, soudainement, je n’ai pas été bon. J’ai eu l’impression de faire du mal à mon équipe. »