Quand il arrive en NBA et à Washington, en 1980-1981, Rick Mahorn est un second tour de Draft chanceux. Il va pouvoir côtoyer pendant une saison une légende de la NBA et le meilleur joueur de l’histoire du club : Wes Unseld.
Le très puissant intérieur de 2m08 qu’est Rick Mahorn s’identifie très rapidement au MVP 1969, champion et MVP des Finals 1978, décédé le 2 juin dernier à 74 ans.
« C’est mon père, il était mon mentor », se livre-t-il sur le site officiel des Wizards. « Il a eu une influence importante dans ma carrière : sur ma façon d’avoir appris le basket, de me préparer, de défendre. Il faisait 2m01, mais sans doute davantage 1m96 ou 1m98, dans une forêt de géants et il dominait. Il était un des meilleurs. »
« Il était indestructible »
Bien évidemment, le Wes Unseld de 1980-1981 n’était plus aussi fort que celui des années 1970, mais son expérience était telle que Rick Mahorn a été impressionné et a bu ses paroles.
« Je peux le dire : je suis un joueur très puissant, je sais y faire. Mais ce gars… Ma première impression, c’était qu’il était imbattable pour moi. Le premier coup que j’ai reçu, mon Dieu… Mes os tremblaient. C’était comme ça tous les jours pendant le training camp. Un jour, avec un autre rookie, Carlos Terry, on a décidé de lui rentrer dedans. Il n’a pas bougé, mais il a aimé. Après l’entraînement, je ne pouvais même pas lever mes bras pour manger. Il était indestructible. Il m’a appris toutes les petites choses. Mettre ses doigts sur la taille de l’adversaire, l’irriter. Il m’a appris à jouer contre des Kareem Abdul-Jabbar, Bob Lanier, Artis Gilmore, Moses Malone. Il n’y avait pas de nuit de repos à l’époque, surtout à l’intérieur. »
Ce côté puissant et difficile à bouger, Rick Mahorn l’a ensuite parfaitement incarné à Detroit où il a connu le succès même si ses meilleures saisons statistiquement ont été réalisées à Washington. « Le fait de retirer la chaise en défense, ça vient de lui », affirme le champion NBA 1989. « Savoir se positionner, protéger le cercle : c’était inestimable. La seule chose que je n’ai pas gardée de lui, ce sont ses longues passes sur remise en jeu. »
Devenu un « Bad Boy » au comportement souvent limite chez les Pistons, Rick Mahorn n’a pas déçu son modèle pour autant puisqu’en 1988, Wes Unseld disait n’avoir « aucun problème » avec le style rugueux de son ancien protégé, que « 99 % des joueurs ne veulent pas faire ».