Les Finals 1995 entre les Rockets et le Magic sont très souvent réduites à leur premier match. C’est peut-être injuste, mais c’est sans doute révélateur car ce Game 1 fut à la fois magnifique et décisif.
Ce 7 juin 1995, le champion en titre, Houston, et Hakeem Olajuwon affrontent les stars montantes du Magic, Shaquille O’Neal et Penny Hardaway. Orlando a l’avantage du terrain, et vient d’éliminer les Bulls de Michael Jordan, de retour depuis mars 1995, au second tour et Shaq a terminé meilleur marqueur de la ligue en saison régulière.
Les Rockets peuvent donc s’attendre à souffrir. C’est le cas. Le Magic est devant (110-107) alors que le chronomètre affiche onze secondes à jouer. Nick Anderson se retrouve sur la ligne des lancers-francs. Première balle de match.
Sans être un tueur, l’arrière est statistiquement assez solide dans l’exercice pour conclure l’affaire. Le premier lancer-franc est trop court, ainsi que le second. Mais Nick Anderson parvient à prendre son rebond et obtenir une faute. Il a donc droit à deux nouvelles tentatives. Deuxième balle de match.
C’est encore raté dans un premier temps, puis dans le second, ce n’est pas mieux… Un 0/4 au pire moment.
Une défaite sous forme de traumatisme
Houston peut donc encore garder espoir. Il reste 5.6 secondes pour arracher une prolongation. Létal derrière la ligne avec sept réussites (record NBA pour un match des Finals à l’époque) sur onze tentatives, Kenny Smith marque un tir à 3-pts pour envoyer les deux équipes en prolongation (110-110).
Dans les ultimes secondes, après un panier primé de Dennis Scott, Orlando et Houston se retrouvent encore à égalité (118-118). La décision est dans les mains de Clyde Drexler, qui s’envole. Son tir rebondit sur le cercle et Hakeem Olajuwon s’impose au rebond pour marquer sur une claquette. 120-118, trois dixièmes à jouer. C’est terminé pour ce mémorable Game 1 et, en quelque sorte, pour la série également.
Orlando ne s’en relèvera pas et s’inclinera en quatre petits matches face aux Rockets. Pour Nick Anderson, ce sont des longues années de regrets qui commencent et un surnom « Nick The Brick » qui lui colle à la peau. Ce 0/4 restera un traumatisme pour lui, et pour le Magic qui ne parviendra pas à surmonter cette défaite initiale.
« Après cette série, j’ai commencé à croire que je ne savais plus shooter de lancers », va-t-il déclarer plus tard. « Que je ne savais plus shooter tout court. J’ai perdu tout mon agressivité. J’ai mis dix ans à m’en remettre. C’est dommage que cette action soit devenue le résumé de ma carrière. J’aimerais qu’on se souvienne d’autres choses. »