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À quel moment un joueur NBA comprend-il qu’il faut raccrocher ?

Sur un terrain, au réveil ou après une longue réflexion, tous ont été confrontés à cette étape difficile à l’approche d’une fin de carrière.

Alors que Pau Gasol cherche à 40 ans un dernier contrat en NBA, Matt Barnes expliquait récemment qu’il s’estimait chanceux d’avoir pu quitter les parquets sur un titre de champion NBA et décider du moment où il allait le faire. Ce n’est pas une blessure ou une maladie, comme pour Isiah Thomas ou Chris Bosh, ou un manque d’intérêt de franchises NBA qui l’ont poussé vers la sortie.

Sauf que ça ne passe pas toujours comme ça, et tous les joueurs qui s’approchent de la fin de carrière sont hantés par les mêmes questions : Est-ce le bon moment ? Ma tête et mon physique peuvent-ils supporter l’exigence d’une saison de plus ? Et surtout, suis-je en paix avec mon choix ?

Dwyane Wade racontait ainsi avoir songé à la retraite dès la fin des « Three Amigos » en 2014 à cause de soucis récurrents aux genoux

« J’avais tellement mal aux genoux. Dans mon genou droit, j’avais deux types de lésions osseuses. J’avais aussi de la chondromalacie (ramollissement des articulations) sous la rotule, ce qui irrite la rotule au point où c’est juste plus douloureux. Dans mon genou gauche, j’ai subi trois interventions chirurgicales, et j’ai donc de l’arthrite. Je dois gérer les gonflements et tout ce qui va avec. C’était une époque où je ne voulais plus faire tout ça. Je ne voulais plus souffrir », avait-il raconté.

« Flash » a finalement prolongé le plaisir cinq saisons supplémentaires avant de faire le grand saut et d’affronter « un vide qu’on ne compense jamais », avait-il ajouté même s’il a fait le nécessaire pour s’occuper l’esprit et peut se projeter sur la future carrière de son fils, Zaire.

Chacun sa définition du « bon moment »

Joueur à la plus longue carrière de l’histoire de la NBA (22 saisons), Vince Carter a pour sa part confié qu’il aurait pu remettre sa retraite en cause s’il avait raté son dernier tir, un 3-points en tête de raquette, au soir du 11 mars, dernier match de la saison des Hawks en 2019-2020. Une confidence qui en dit long sur cette épreuve que chacun doit traverser à sa manière.

« Je pense que ma réponse aurait été différente si je n’avais pas mis mon dernier tir » avait-il lancé. « Je me serais dit : « J’ai besoin d’un shoot de plus. Laissez-moi rentrer, laissez-moi jouer, je m’en fiche ». J’aurais eu cette mentalité. Mais comme tu l’as dit, je suis en paix et quand le tir est rentré, je me suis dit « Merci pour tout. Si on revient, tant mieux. Si ce n’est pas le cas, j’aurais terminé ma carrière sur un 3-points et je peux quitter le basket, donc peu importe ». Ça m’a aidé à faire la transition. Car si ce tir n’était pas rentré, j’aurais ruminé au point de dire : « Laissez-moi revenir juste pour un match de saison régulière, juste pour mettre un tir ». Parce que c’est comme ça que j’aurais voulu partir ».

D’autres joueurs ont soudainement réalisé que l’heure était venue de mettre un terme à leur carrière. Au réveil, avec le poids des ans et de la douleur, voire même en plein match, comme ça a été le cas pour David West, qui a compris qu’il était temps de passer la main après avoir croisé le chemin de Joel Embiid et Giannis Antetokounmpo.

« Un soir, on jouait à Philadelphie, il faisait froid et Steve Kerr m’a dit : ‘Tu dois défendre sur Embiid ce soir, mon grand’ » raconte-t-il à BasketballNews. « J’avais 37 ans. Quand tu es jeune, tu dois faire sentir ta présence aux mecs, tu dois les cogner. Mais à 37 ans, je me suis dis, « Oh non, jamais de la vie ». Même pendant ce match, je me disais : ‘Si je m’embrouille avec ce mec, il pourrait me casser le dos…’ Il y a eu un autre match lors de ma dernière où j’ai ressenti la même chose, contre les Lakers. Il faisait froid, et pour les grands, quand il fait froid, c’est difficile de faire chauffer la machine. Pendant le match, j’ai essayé de poster Josh Hart, à plusieurs reprises, mais il a plongé sous moi et est passé sous moi sans que je ne puisse rien faire. À ce moment, je me suis dit : ‘Si tu ne peux pas te faire ce gars, tu dois partir’. Il y a eu des situations comme ça, comme lorsqu’on a dû affronter Giannis Antetokounmpo. Je me suis dit : ‘Tu n’as rien à faire ici avec lui. C’est le moment, D-West. C’est l’heure’. »

Tony Parker, comme une évidence

Pour Tony Parker, sa décision a sonné comme une évidence à l’issue de la saison 2018-2019. Après les départs successifs de Tim Duncan et Manu Ginobili, et suite à une dernière saison durant laquelle il a réalisé l’un de ses rêves, jouer pour la franchise de Michael Jordan à Charlotte, TP a réalisé que son heure venait de sonner.

« Beaucoup de choses ont en fin de compte guidé ma décision », avait-il expliqué. « Mais, sur le fond, c’était comme si je disais que comme je ne peux plus être Tony Parker désormais, que je ne peux plus jouer le titre, je ne veux plus jouer au basket. »

James Posey se trouve à la croisée des chemins parmi toutes ces expériences. L’ancien défenseur du Heat n’a pas bénéficié de circonstances favorables en 2011, entre le lock-out et les Pacers, avec qui il s’était entraîné dur en attendant la reprise, qui n’avaient qu’un contrat de dix jours à lui proposer. Mais au moment de faire le point, James Posey a tout simplement estimé que le moment était venu et qu’il était finalement prêt à tourner la page.

« Quand ça a repris, ils voulaient me proposer un contrat de dix jours. J’ai répondu : ‘Écoutez, vous savez très bien ce que vous allez obtenir de moi sur le terrain à ce stade. Vous n’allez pas me faire venir pour un contrat de dix jours pour me couper le dixième jour’. Et donc je disais : ‘Vous m’avez bien eu’. À ce moment, j’ai réalisé que je n’allais pas jouer avec eux et que j’étais finalement heureux de ce que j’avais pu accomplir durant ma carrière. Donc je me suis dit, cool, je vais me reposer pendant un an. J’ai fait ma petite fête avant d’aller coacher en D-League et j’ai été en paix après ça. C’est comme ça que ça s’est passé pour moi, je n’allais pas courir après un contrat de dix jours avec quiconque », s’est-il remémoré.

Trouver de nouvelles passions

Comme Matt Barnes, Vince Carter a choisi la voie des médias en s’engageant avec ESPN, James Posey s’est réfugié dans le coaching, Chris Bosh s’est lancé dans la musique et la production… À chacun sa façon de se changer les idées.

Après dix ans de carrière entre Washington, Oklahoma City et Atlanta Hawks, Etan Thomas a pour sa part multiplié les occupations, entre l’écriture, un peu de théâtre, et en s’engageant politiquement.

« Il faut avoir quelque chose d’autre qui vous passionne » a-t-il conseillé. « Si vous n’avez pas quelque chose d’autre qui vous passionne ou rien d’autre, alors je suis sûr que la retraite ressemblera à de la torture. Mais si vous pouvez vous réinventer et avoir quelque chose qui vous passionne tout autant, alors tout va généralement bien. Vous voyez certains gars prendre leur retraite et faire une transition relativement en douceur, et puis vous voyez d’autres gars qui se disent : ‘Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire maintenant ? Je n’ai rien’, et ils sont malheureux, ils n’aiment pas être à la maison, etc. C’est juste différent. Donc, une fois que vous avez trouvé quelque chose qui vous passionne, c’est une transition facile ».

Ce fut le cas de Boris Diaw qui avait mis en scène sa retraite avec une annonce, sur son bateau, en compagnie de Ronny Turiaf et Tony Parker.

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