Officiellement annoncé la semaine dernière, le début de la « free agency » 2020 est prévu pour le 20 novembre prochain, deux jours seulement après la Draft. Quant aux signatures, elles pourront être officialisées à partir du 22 novembre, juste après le traditionnel moratoire dont la durée est exceptionnellement passée de trois à deux jours.
Si le marché des « free agents » n’est pas le plus alléchant qui soit cette année, contrairement à celui qui aura lieu en 2021 par exemple, il va tout de même y avoir quelques bonnes affaires à réaliser, notamment au poste d’ailier-fort, la plus fournie de toutes les positions. Comme souvent, la situation devrait rapidement se décanter avec les premières signatures et les premiers échanges.
Bon à savoir : les montants du « salary cap » et de la « luxury tax », respectivement fixés à 109.1 et 132.6 millions de dollars, n’ont pas évolué par rapport à la saison précédente, malgré le lourd impact financier des crises diplomatique (Chine) et sanitaire (Covid-19).
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1 – Serge Ibaka (31 ans – non protégé – Toronto Raptors)
Statistiques en 2019-20 : 15.4 points et 8.2 rebonds.
À 31 ans, Serge Ibaka pratique tout simplement le meilleur basket de sa carrière. Plus régulier et complet que jamais depuis son arrivée chez les Raptors, en février 2017, il sera l’un des intérieurs les plus prisés de l’automne. Qu’importe son rôle, le Congolais assure et fait preuve d’une efficacité redoutable, tant offensivement que défensivement.
Ce n’est donc pas un hasard de constater qu’il attise la convoitise d’un paquet d’équipes, principalement prétendantes au titre. En plus de Toronto, le champion 2019 figurerait effectivement sur les tablettes des Lakers, des Nets, des Mavericks, du Heat, des Rockets, des Clippers, des Blazers mais aussi des Celtics ! Il n’aura ainsi aucun mal à parapher un contrat lucratif et, ce, dès l’ouverture de cette « free agency ».
2 – Montrezl Harrell (26 ans – non protégé – Los Angeles Clippers)
Statistiques en 2019-20 : 18.6 points, 7.1 rebonds et 1.1 contre.
Au sortir de sa meilleure saison en carrière, Montrezl Harrell fait face à une décision (relativement) compliquée : continuer de viser une bague chez les Clippers, en laissant probablement quelques millions sur la table, ou rejoindre une nouvelle franchise moins compétitive, pour y toucher le salaire le plus élevé possible ?
Sportivement parlant, la solution la plus raisonnable serait évidemment de prolonger à Los Angeles. Mais le meilleur Sixième homme de l’année en titre pourrait tout de même être tenté de quitter l’ombre de Kawhi Leonard et Paul George, afin d’obtenir un rôle de leader d’attaque autre part. S’il souhaite devenir titulaire, « Trezz » devra toutefois progresser sur le plan défensif car ses limites de ce côté du parquet se sont parfois avérées préjudiciables pour son équipe.
3 – Hassan Whiteside (31 ans – non protégé – Portland Trail Blazers)
Statistiques en 2019-20 : 15.5 points, 13.5 rebonds et 2.9 contres.
Tout aussi talentueux que frustrant, Hassan Whiteside est un joueur énigmatique, semble-t-il incapable de gagner en maturité. Lorsqu’il est cocnentré, il fait pourtant partie des intérieurs les plus dominants de NBA, compilant des statistiques monstres sans donner l’impression de forcer. Mais lorsqu’il fait preuve de cette attitude désinvolte qui le caractérise tant, l’ancien pivot du Heat devient un boulet pour son équipe. C’est d’ailleurs pour cette raison que Miami a préféré miser (à raison) sur Bam Adebayo…
Malgré tout, le pivot de 31 ans demeure l’un des meilleurs rebondeurs de la Ligue, en plus d’en être le meilleur contreur. Couplées à son habileté offensive, ces qualités lui permettront toujours de retrouver une franchise. Reste à savoir quels dirigeants lui offriront ce qu’il recherche (le maximum ?) et quel sera, surtout, le rôle de l’ancien des Kings la saison prochaine, car on l’imagine de moins en moins en tant que titulaire chez un candidat au titre…
Une chose est sûre, les Blazers ne retiendront pas Hassan Whiteside, lui préférant – comme en playoffs – le revenant Jusuf Nurkic.
4 – Marc Gasol (35 ans – non protégé – Toronto Raptors)
Statistiques en 2019-20 : 7.5 points, 6.3 rebonds et 3.3 passes.
À désormais 35 ans, Marc Gasol n’est évidemment plus ce joueur triple All-Star, élu Défenseur de l’année en 2013 et membre du Meilleur cinq NBA en 2015. Il n’en reste pas moins précieux de par ses qualités défensives, son Q.I. basket et sa capacité à sanctionner offensivement, dès qu’il en l’occasion. Sur une vingtaine de minutes, l’Espagnol peut toujours influencer le jeu de son équipe. Preuve en est, son arrivée chez les Raptors lors de la « trade deadline » 2019 n’est pas anodine dans le titre décroché quelques mois plus tard par les Canadiens.
Et c’est justement un rôle similaire à celui qu’il possédait à Toronto que recherche l’ancien intérieur des Grizzlies, lors de la prochaine saison. Déterminé à glaner une seconde bague, le cadet de la fratrie Gasol entend privilégier l’aspect sportif cet automne et des franchises comme les Clippers, les Celtics, les Bucks, les Lakers voire les Warriors pourraient ainsi le recruter avec leur « mid-level exception ».
5 – Tristan Thompson (29 ans – non protégé – Cleveland Cavaliers)
Statistiques en 2019-20 : 12.0 points, 10.1 rebonds et 2.1 passes.
Sans faire de bruit, Tristan Thompson vient de réaliser la meilleure saison de sa carrière en 2019-20, d’un point de vue statistique tout du moins. À 29 ans, il fait maintenant figure de vétéran au sein de cet effectif rajeuni des Cavaliers, où il évolue depuis 2011. Mais le champion 2016 pourrait être amené à découvrir de nouveaux horizons dans les prochaines semaines, bien que ses dirigeants veuillent le conserver.
Aimant à rebonds et désormais machine à double-double, l’intérieur canadien figure logiquement sur les tablettes de plusieurs prétendants au titre, comme les deux franchises de Los Angeles notamment. Couplée à son expérience, il faut dire que sa science du rebond et du placement renforcerait considérablement n’importe quelle raquette de la Ligue.
Finalement, seules les prétentions salariales de « TT » pourraient compliquer les négociations à venir puisque celui-ci est à la recherche d’un gros contrat.
6 – Derrick Favors (29 ans – non protégé – New Orleans Pelicans)
Statistiques en 2019-20 : 9.0 points et 9.8 rebonds.
Débarqué chez les Pelicans à l’été 2019, afin d’encadrer les jeunes de la Nouvelle-Orléans en compagnie de Jrue Holiday, J.J. Redick ou encore E’Twaun Moore, Derrick Favors ne devrait pas faire de vieux os en Louisiane, à l’image de ses coéquipiers expérimentés. Les dirigeants de NOLA souhaitent effectivement laisser la place aux Zion Williamson, Brandon Ingram, Lonzo Ball et autres Jaxson Hayes. En ce sens, il apparaît compliqué de les imaginer re-signer à prix d’or (ou presque) le 3e choix de la Draft 2010.
L’ancien intérieur du Jazz risque donc de connaître prochainement la quatrième équipe de sa carrière, pour y renforcer une raquette en quête d’un défenseur/rebondeur solide, apprécié partout où il passe. Difficile cependant de savoir où il évoluera puisqu’il peut prétendre à un joli salaire, en plus d’un temps de jeu significatif. Le franchise de l’Utah pourrait se montrer intéressée par le joueur de 29 ans mais il faudrait probablement mettre en place un « sign-and-trade » pour qu’une telle transaction soit réalisable financièrement.
7 – Aron Baynes (33 ans – non protégé – Phoenix Suns)
Statistiques en 2019-20 : 11.5 points et 5.6 rebonds.
À bientôt 34 ans (il les aura le 9 décembre, ndlr), Aron Baynes sort tout juste de son meilleur exercice en carrière, à titre individuel. Avec les Suns, il a brillamment su profiter de l’absence de Deandre Ayton, suspendu, pour mettre en avant ses nouvelles qualités de « 3&D » dans le système de Monty Williams. Dans la « bulle », diminué au préalable par le Covid-19, il n’a ensuite pas participé à la moindre rencontre à Orlando, observant depuis le banc ses coéquipiers réaliser un sans-faute.
Pour autant, cette mésaventure de Disney World n’aura aucune influence sur la cote de l’intérieur australien, qui devrait logiquement continuer son parcours au sein d’une équipe du haut de tableau. En revanche, il est compliqué de savoir quelle sera justement cette formation.
8 – Dwight Howard (34 ans – non protégé – Los Angeles Lakers)
Statistiques en 2019-20 : 7.5 points, 7.3 rebonds et 1.1 contre.
C’est l’une des belles histoires de la saison dernière. Laissé sur la touche à l’été 2019, Dwight Howard s’est vu offrir une chance de relancer sa carrière chez les Lakers, où il n’avait pourtant pas laissé un souvenir impérissable en 2012-13. Aux côtés de LeBron James et Anthony Davis, l’octuple All-Star s’est enfin décidé à devenir un simple « role player » de l’ombre, efficace sur de courtes séquences et apprécié du vestiaire. Essentiellement remplaçant, et même titulaire à la fin des playoffs, « Superman » a finalement été récompensé de sa première bague.
Signé pour un contrat dérisoire, et initialement pas garanti, le triple meilleur Défenseur de l’année (2009, 2010, 2011) va désormais vouloir obtenir un chèque en adéquation avec ses récentes performances. À bientôt 35 ans (il les aura le 8 décembre, ndlr), il reste un intérieur rebondeur/défenseur de choix et sa présence ne peut que renforcer une raquette NBA (celle des Warriors ?). Déterminés à conserver leur pivot, les dirigeants de Los Angeles auront donc de la concurrence sur le dossier.
9 – Nerlens Noel (26 ans – non protégé – Oklahoma City Thunder)
Statistiques en 2019-20 : 7.4 points, 5.9 rebonds, 1.0 interception et 1.5 contre.
Considéré comme l’un des plus grands espoirs de la Draft 2013, Nerlens Noel n’a jamais eu l’occasion de confirmer ce statut. Passé par Philadelphie, Dallas et Oklahoma City, il s’est néanmoins imposé comme l’un des meilleurs défenseurs de NBA à son poste, affichant de réelles qualités d’intercepteur, de contreur et en défense sur l’homme grâce, notamment, à sa mobilité et sa verticalité.
Même s’il n’est pas le plus doué offensivement, l’intérieur de 26 ans fera pourtant partie des plus courtisés de l’automne et des équipes comme les Sixers et les Rockets seraient déjà séduites par son profil. Surtout qu’il ne sera pas le plus cher de tous, en plus d’être encore suffisamment jeune.
10 – Jakob Poeltl (25 ans – protégé – San Antonio Spurs)
Statistiques en 2019-20 : 5.6 points, 5.7 rebonds et 1.4 contre.
Arrivé chez les Spurs à l’été 2018, dans le cadre du transfert de Kawhi Leonard, Jakob Poeltl est parvenu depuis à se faire une place dans la rotation de Gregg Popovich. Il faut dire que son profil de pivot défensif, solide au rebond ainsi qu’au contre, et assez bon passeur pour son poste, complétait plutôt bien LaMarcus Aldridge. Visiblement satisfaits des prestations du joueur autrichien, les dirigeants texans l’ont d’ailleurs protégé en lui offrant une « qualifying offer ».
Sauf surprise, le 9e choix de la Draft 2016 poursuivra donc sa carrière à San Antonio, ce qui ne devrait pas lui déplaire. À moins, bien sûr, que la franchise ne puisse pas s’aligner sur les offres émises par des équipes extérieures, et acceptées par l’intérieur de 25 ans.
Mentions : DeMarcus Cousins, Taj Gibson, Willie Cauley-Stein, Mason Plumlee, Bismack Biyombo, Alex Len, Ian Mahinmi, Meyers Leonard, Robin Lopez, Jahlil Okafor, Kosta Koufos, John Henson, Thon Maker, Damian Jones, Willy Hernangomez, Tyson Chandler, Joakim Noah, Skal Labissiere, Kyle O’Quinn, Cheick Diallo, Tyler Zeller…
LEXIQUE |
Free agency : période comprise entre le 20 novembre 2020 et (sans doute) mars 2021. Elle permet aux franchises de recruter des joueurs libres de tout contrat, mais aussi de procéder à des échanges. Dès vendredi, il faut s’attendre à une multitude de signatures de joueurs en fin de contrat et, généralement, les plus gros free agents sont signés très rapidement, souvent dès les premières minutes de l’ouverture du marché.
Free agent : joueur qui se retrouve libre de tout contrat. Il peut être soit protégé (restricted) soit non protégé (unrestricted). S’il est non protégé, un joueur peut signer où il le souhaite, sans que son ancienne équipe n’ait son mot à dire. En revanche, s’il est protégé, il dépend encore de son ancienne équipe car celle-ci dispose d’une qualifying offer lui permettant de s’aligner sur n’importe quelle offre émise par une autre franchise et acceptée par le joueur en question. En clair, cette ancienne équipe peut décider de conserver (ou non) son joueur.
Salary cap : c’est la masse salariale définie par la NBA. Pour la saison à venir, elle sera encore de 109 millions de dollars, mais les franchises ont la possibilité de la dépasser, lorsqu’elles prolongent leurs propres joueurs ou grâce à des « exceptions ».
Luxury tax : le salary cap n’est pas strict en NBA, et la Ligue autorise les franchises les plus riches à dépasser le seuil fixé avec une marge de tolérance d’environ 20%. En l’occurrence, cette année, les franchises peuvent dépenser jusqu’à 132 millions de dollars. Ensuite, pour chaque dollar dépensé au-dessus de ce plafond, les franchises doivent verser la luxury tax à la Ligue. Une sorte d’impôt qui peut coûter cher, très cher même, bien que la crise sanitaire ait rendu la NBA plutôt clémente la saison passée.
Trade deadline : date limite à partir de laquelle il n’est plus possible d’effectuer le moindre échange.
Mid-level exception : enveloppe de recrutement de 9.3 millions de dollars dont disposent toutes les franchises NBA qui ne payent pas la luxury tax. Elles peuvent l’utiliser sur un ou plusieurs joueurs. Une franchise qui paye la luxury tax dispose seulement de 5.7 millions de dollars. C’est la punition pour être déjà au-dessus de la limite fixée pour la luxury tax…
Qualifying offer : proposition faite par une franchise à l’un de ses joueurs se trouvant dans la dernière année de son contrat rookie. Basée sur son ancien salaire, cette offre permet de prolonger le joueur pour un an et de s’aligner sur n’importe quelle offre faite au joueur par une autre franchise. Si le joueur ne rempile pas avec son équipe l’année de la qualifying offer, il est automatiquement libre la saison prochaine et son équipe ne pourra alors pas s’aligner sur quelconque offre extérieure.
Sign-and-trade : opération qui consiste à signer un de ses free agents pour ensuite le transférer. Certaines franchises utilisent ce système pour éviter de voir partir un de leurs joueurs sans aucune compensation.