Depuis le retour de Nike comme équipementier, les franchises NBA ont droit à des maillots « City Edition » qui permettent à chacune d’entre elles de promouvoir leur héritage local, et évidemment d’innover dans leur stratégie marketing.
Ils apparaissaient au compte-goutte, au fur et à mesure des semaines de l’intersaison qui s’égrenaient, pour meubler les jours longs sans ballon. Maintenant qu’on les a tous sous la main, on peut s’intéresser aux meilleurs, comme aux pires.
Les maillots « City Edition » sont l’occasion pour toutes les franchises NBA de faire preuve de créativité tout en revenant sur l’histoire, plus ou moins riche évidemment, de leur équipe. Chaque année, il y a des réussites et des ratés. Voici mes appréciations pour cette dernière fournée…
Le plus classe : San Antonio
Avec ses trois bandes de couleur, et ce thème Fiesta qui était le leur durant les années 90, notamment sur leur tenue d’échauffement, les Spurs peuvent prétendre au titre de maillot le plus classe de l’année. C’est simple, sobre et sans fioritures, mais dans le même temps, c’est aussi coloré et dans la logique historique du club texan. L’écriture du « San Antonio » avec le petit éperon en guise de point sur le i est mise en valeur par la frise tricolore « des saveurs locales » juste en dessous. L’ensemble avec le short est un pur bijou !
Mentions spéciales : Memphis (l’hommage à Isaac Hayes et au passé musical de la ville est superbe de sobriété avec l’association du noir et du bleu sarcelle, sur les côtés et au col), LA Lakers (les champions en titre font dans le très classique avec le blanc et bleu des années à Minneapolis, mais aussi en l’honneur d’une star sous cotée, Elgin Baylor), Indiana (le motif « Flo Joe » des années 90 avec le look des années 2000, c’est sans fanfaronnade mais réussi).
Le plus graphique : Phoenix
Le terme a peu à peu pris naissance au cours de la saison passée (notamment grâce à Kelly Oubre Jr. depuis échangé à Golden State) et le voilà déjà sur le fronton de leur maillot : The Valley. Ça colle parfaitement à la nouvelle image de marque que veut se donner la franchise des Suns qui ressort pour le coup sa palette de couleurs traditionnelles, mais dans une vision graphique plus moderne, et somme toute très réussie. Avec la dynamique actuelle du club de l’Arizona, ce maillot devrait faire florès. Il y a un peu de l’époque Barkley – Johnson – Majerle là-dedans, la dernière équipe à atteindre les Finals…
Mentions spéciales : Utah (comme l’année passée très réussi), Minnesota (un style très épuré avec la fameuse étoile du Nord en vert fluo, et un Minn malin, qui peut vouloir dire Minnesota comme Minneapolis), Portland (un maillot très créatif qui met pour la première fois Oregon sur sa devanture).
Le plus historique : New Orleans
Celui de Memphis était un très solide candidat, mais pour une fois qu’on retrouve l’héritage français sur un maillot NBA, je ne pouvais pas ne pas le souligner. J’aurais d’ailleurs aimé que le rouge du haut du maillot soit plus étalé mais ces trois fleurs de lys sans aucune écriture sur le devant feraient presque chevaleresque. Le short portera la mention « NOLA » ainsi que ce liseré bleu qui complète donc le drapeau de la ville. Le surmaillot semble également tout à fait sympathique avec le même thème des fleur de lys de la Louisiane historique.
Mentions spéciales : Memphis (voir plus haut), Indiana (voire plus haut), Atlanta (les Hawks rendent hommage à Martin Luther King, et les recettes vont aller directement pour des oeuvres de charité qui défendent les communautés noires… mais le maillot est somme toute assez banale (le terrain, beaucoup moins !).
Le plus vexant : Golden State
Il y a une vraie nostalgie pour la brève aventure des Warriors de l’ère « We Believe », et un hommage est donc tout à fait bienvenu. Mais de placer ce « Oakland » au lieu du « Warriors » originel, c’est un pied de nez qui doit faire mal à la ville qui vient de voir son équipe déménager chez le plus prestigieux voisin de San Francisco. D’autant plus après que la franchise de Golden State ait lancé un procès à la ville quant à une dette de 40 millions de dollars sur les rénovations de l’Oakland Arena.
Mentions spéciales : Denver (la skyline et les montagnes des logos passés, OK, mais c’est quoi cette couleur rouille ?), Detroit (sans imagination aucune mais dans les tons classiques au moins), Sacramento (un mélange des genres sans saveur… et arrêtons les surnoms de ville), Toronto (vexant bien malgré eux, car ils vont exceptionnellement évoluer à Tampa Bay cette saison).
Le plus artistique : Brooklyn
C’est un des maillots les plus controversés, très clivants, mais cet hommage à l’artiste Jean-Michel Basquiat est une véritable réussite pour des Nets new-look cette saison. Avec une équipe et un coaching staff flambant neufs, cette « city edition » qui brise les codes est parfaitement dans l’air du temps, à propos avec des artistes de la balle orange tels que Kyrie Irving et Kevin Durant sur les planches, mais aussi Steve Nash et Mike D’Antoni sur le banc.
Mentions spéciales : Cleveland (clin d’oeil conceptuel au Rock Hall of Fame), Chicago (sobre et efficace, même si un peu trop comédie musicale…)
Le plus osé : Miami
Depuis trois saisons déjà, le Heat a développé sa ligne « Miami Vice ». Cette année ne déroge pas à la règle car le succès est toujours au rendez-vous. La franchise finaliste pousse encore le concept un peu plus loin cette saison, sous l’appellation « Vice Versa » et avec un maillot bicolore qui est osé, mais plutôt pas mal du tout. Les tons rose et bleu clair qui en font la force sont donc cette fois-ci entremêlés sur le même maillot et ça marche toujours aussi bien. Il y a des produits dérivés sur le même thème (dont des tie dye très rétros) en-veux-tu-en-voilà sur leur site…
Mentions spéciales : Charlotte (très fluo), Brooklyn (voir par ailleurs)
Le plus bizarre : Milwaukee
Comme les Rockets (qui rendent hommage à l’équipe NFL des Oilers, qui ont quitté Houston en 1996), les Bucks ont décidé de faire du bleu leur couleur majeure… alors même qu’elle n’est nulle part présente dans leur logo. Ou même dans l’histoire de la franchise (à moins de penser au violet des années 90-2000) ! Milwaukee, qui tire son nom du dialecte indien algonquin, « lieu de retrouvaille au bord de l’eau », joue sur la carte des Grands Lacs et, à raison. Mais c’est un peu, voire très, tiré par les cheveux (avec aussi une pointe de ressemblance à la vague bleue des Cavs). Sans être trop cynique, on pourrait y voir une volonté des Bucks de la jouer grec pour conserver Giannis Antetokounmpo…
Mentions spéciales : Houston (voir par ailleurs), Boston (trop chargé), Dallas (assez fade au final)
Le plus raté : Orlando
Le Magic voulait faire un clin d’oeil à une des périodes phares de son histoire, ses origines à vrai-dire, avec les rayures et l’étoile dans le nom sur le poitrail. Mais c’est la couleur orange qui fait tout foirer. Dans le Nord de la Floride, région connue pour sa production d’agrumes, Orlando voulait tenter un coup. Pour moi, c’est raté ! J’ai déjà mal pour Evan Fournier et ses coéquipiers qui vont devoir parader avec cet ensemble, drôle de mélange entre un pyjama rayé et une tenue de taulard…
Mentions spéciales : Philadelphie (c’est bien de vouloir revenir au noir, et le TTP – Trust The Process – à peine caché peut faire sourire, mais le motif des maisons ne donne rien), Washington (comme Detroit, sans imagination, mais en plus laid)
Le plus insipide : Oklahoma City
Si le logo de base est déjà très difficile à mettre en valeur, le Thunder est tombé très bas avec son nouveau maillot. On dirait tout simplement une tenue de pompiste à la station essence… ce qui est littéralement le sponsor de l’équipe ! La parure entière, avec le short, va donner des cauchemars à plus d’un fan NBA mal réveillé en pleine nuit. C’est d’autant plus dommage que la précédente mouture, en hommage à l’héritage indien de l’état, était très réussie…
Mentions spéciales : New York (les couleurs sont sympas mais ce logo rond, et le « City Never Sleeps » sont pathétiques), LA Clippers (je suis peut-être un peu sévère, mais comme l’an passé, les Clippers ressortent la police graffiti de Los Angeles, mais en noir cette fois, au lieu du blanc. C’est pas sensationnel, mais c’est là le pire, c’est probablement le meilleur de leur panoplie…)