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« Une faute n’est une faute que si elle est flagrante » : le terrain le plus féroce de la planète

Né il y a quelques années à New York, « Fightball », un tournoi de un-contre-un où beaucoup de « coups » sont permis, se veut être la compétition basket la plus intense jamais vue. Ses cofondateurs reviennent sur la genèse de ce projet fou, aujourd’hui en sommeil.

« La première règle du Fight Club est : il est interdit de parler du Fight Club. » Si le « Fightball » n’a jamais souffert de cette interdiction, il obéit lui aussi à des règles qui n’existent nulle part ailleurs. Et qui donnent au terrain des airs de ring de boxe. Imaginez un peu : deux joueurs s’affrontent sur une scène réduite à une douzaine de mètres, avec un panier pour chaque concurrent.

Les règles sont simples : deux mi-temps de quatre minutes de bataille, huit secondes de possession pour shooter, trois points le dunk, deux points le tir de la ligne médiane et un point unique pour tous les autres shoots.

Mais le plus notable, c’est le rapport physique. Une faute (deux sont permises par joueur et par mi-temps avant une pénalité) « n’est une faute que si elle est flagrante », prévient le règlement, en précisant tout de même : « Aucune tolérance, un joueur ne doit jamais s’approcher de l’arbitre ou se livrer à quelque violence que ce soit. » En s’y risquant, c’est disqualification.

Pas de Tyler Durden avec « Fightball » donc, mais un esprit de combat de basket qui a de quoi électriser un gymnase new-yorkais. Quatre tournois de ce genre, avec huit participants au départ de cette compétition à élimination directe, y ont été organisés en 2016.

Le jeu « le plus épuisant jamais vu »

Deux New-yorkais d’adoption sont derrière ce projet : Liron Reznik et Jonas Hallberg, originaires respectivement d’Israël et de Suède.

« On a été très inspirés par la Mecque du basket, en arrivant ici », nous confient-ils lors d’un échange sur Skype. « On voulait contribuer à la communauté basket locale. On aime particulièrement l’univers du basket de rue, le mano à mano, l’énergie du un-contre-un. Il n’y a pas d’excuse, pas de coéquipier, il ne s’agit que de toi. On s’est dit : ‘Et si on mettait toute l’énergie, l’intensité et la vitesse du cinq-contre-cinq dans du un-contre-un ?’ »

« C’est le jeu le plus épuisant jamais vu », poursuit Liron Reznik. « Les joueurs doivent prendre de l’oxygène en coulisses ! On vend et on crée de l’intensité. » L’idée est de mettre un maximum en valeur les « gladiateurs » invités à s’affronter dans l’arène.

La majorité des joueurs conviés, Américains ou non, sont peu connus du grand public. Certains ont une petite expérience professionnelle, en Europe ou en G-League. Chris Smith, le frère de J.R. brièvement passé par les Knicks, est par exemple passé par cette compétition. « On veut leur donner une scène, ce sont les héros », lâchent les cofondateurs. « Même s’ils n’ont pas intégré la NBA, ces matches ont un vrai enjeu pour eux. Il y a tellement de passion en eux. »

Les convaincre de se produire sur cette scène unique en son genre n’a pas été le plus compliqué. « Ils sont toujours à la recherche d’une opportunité de pouvoir montrer ce qu’ils valent et ils aiment joueur dur, en particulier les joueurs de New York, ils ont grandi ainsi », résume Jonas Hallberg. « Cette dureté n’était pas vraiment un problème pour la plupart des joueurs. »

« Ce n’est pas fait pour tout le monde », convient son associé. « Mais pour certains, c’était presque un ‘soulagement’ que ce format existe. Ils adorent cette liberté de pouvoir revenir à leur façon de jouer dans le parc. C’est peut-être plus authentique pour eux par rapport à d’autres formes de jeu. »

Des coûts de productions très élevés

Les deux créateurs ne cachent pas avoir grandi avec Magic Johnson, Larry Bird, les « Bad Boys » et la NBA des années 1980, réputée bien plus physique que la ligue d’aujourd’hui. C’est à cet esprit qu’ils ont voulu donner une seconde jeunesse. Proposer un autre genre, loin du modèle NBA actuel. Une ligue avec laquelle ils n’ont jamais été en contact.

Il y a quatre ans, la presse américaine avait jeté un œil curieux sur « Fightball » à ses débuts. Depuis, plus rien. Le projet est toujours d’actualité mais en sommeil. « Je pense que ça a touché la cible au démarrage », juge Liron Reznik, fan des Knicks, notamment sous l’ère Charles Oakley. « On était assez avant-gardiste dans l’utilisation des réseaux sociaux comme canaux de diffusion. Exemple avec le premier événement sportif en direct sur Snapchat. »

Mais innover à un coût. Perfectionnistes et passionnés de design, les deux hommes ont surtout voulu vendre un beau produit, et non pas « bon marché » ou de « seconde zone ». Leurs contenus en ligne, uniquement en noir et blanc, répondent à des standards d’esthétisme élevés. Pas moins de 14 caméras étaient installées pour capter le jeu.

Un possible retour en 2021

À cette logistique audiovisuelle s’ajoute le traitement des joueurs, tous payés, et invités des quatre coins du pays, parfois du Brésil, de Serbie… Le grand gagnant du tournoi empochait un chèque de 100 000 dollars. « On ne peut pas révéler le coût d’organisation des tournois mais c’est une belle somme à six chiffres ! », sourit Liron Reznik, dont le financement provenait de la société Apex Entertainment, connue pour ses productions cinématographiques dans le monde du sport.

« C’est très dur de créer quelque chose de nouveau », note Liron Reznik, en pensant par exemple à la Big3. « Tant mieux pour Ice Cube. Il a fait sa proposition, nous la nôtre. D’autres choses existent en France par exemple. Stéphane Ashpool avec Pigalle, le Quai 54… Il y a plusieurs moyens de montrer cet amour pour le sport. Il y a de belles histoires basket partout dans le monde. »

« Fightball » rêverait d’ailleurs de s’exporter à Paris. Mais pour l’heure, les cofondateurs attendent de voir si 2021 sera synonyme de nouvelles opportunités. En attendant une éventuelle reprise, dix épisodes, avec des images de 2016 donc, seront diffusés sur le compte YouTube « Whistle ».

« C’est sympa de voir que le concept refait parler de lui », se félicite Liron Reznik. « Il semblerait que des gens veulent que ça revienne. C’est un peu comme un groupe qui n’a pas fait d’album durant plusieurs années et qui réalise qu’il serait temps de retourner au studio ! » On n’a sans doute pas fini de parler de « Fightball ».

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