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NBA Finals 1993 : les 30 ans du duel mythique entre Michael Jordan et Charles Barkley

NBA Finals – Retour sur une des plus belles finales NBA de l’histoire : Bulls – Suns. C’était en 1993 avec un duel de légende entre Michael Jordan et le MVP Charles Barkley.

nba finals 1993Bien avant Chris Paul, en 1993, c’est une autre recrue phare qui avait transformé la franchise des Phoenix Suns : Charles Barkley ! À l’époque, le « Baby TGV » commence à en avoir marre de courir après ce fameux titre. Après huit années aux Sixers, il s’est décidé.

Fini les éliminations précoces, les engueulades avec les propriétaires et les entraîneurs. Le courant ne passait plus. Sa priorité absolue était de rejoindre une grande équipe de l’Ouest pour retrouver son pote Michael Jordan en Finales NBA. Il est d’abord transféré aux Lakers mais les Sixers font marche arrière !

Finalement, à une semaine des Jeux olympiques de Barcelone, Philly consent à l’envoyer aux Suns. À lui seul, « Sir Charles » va complètement changer la mentalité d’une formation qui avait trop souvent tendance à craquer dans les rencontres décisives.

Amis dans la vie, adversaires coriaces sur le terrain

D’abord, il y a la saison régulière avec 62 victoires (record de franchise) et un titre de MVP ! Ensuite, il y a les playoffs avec le statut de tête de série numéro 1. Mais… les Suns ont perdu de leur éclat avec les deux défaites à domicile face aux Lakers pour lancer la campagne de playoffs 1993, puis une victoire arrachée dans une 7e manche face aux Sonics. Les Suns semblent bien tendres face à des Bulls qui semblent avoir fait le plus en dur en se débarrassant des Knicks en six manches.

Cette finale marque les retrouvailles entre Charles Barkley et Michael Jordan, amis dans la vie et médaillés d’or avec la « Dream Team ». C’est la troisième fois qu’ils se croisent en playoffs.

Par deux fois, « Chuck » s’était fait botter les fesses à l’époque où il évoluait chez les Sixers (4-1 en 1990 et 91). Il n’a pas encore dépassé le maître et celui qui se considère comme « son grand frère », et les Finals 1993 sont l’occasion unique de les voir face à face sur la plus grande des scènes.

NBA Finals 1993

Game 1, 9 juin

Les Bulls sont largement favoris, et les observateurs semblent avoir vu juste. Chicago mène de 14 points après le premier quart-temps (34-20). L’écart grimpe à +20 dans le deuxième. Un avantage conservé assez tranquillement grâce aux 27 pions de Scottie Pippen et aux 14 de Michael Jordan dans le seul quatrième quart-temps. Victoire des hommes de Phil Jackson 100-92. Le collectif des Bulls tourne à plein régime. B.J. Armstrong étouffe complètement le meneur des Suns Kevin Johnson. Les doubles champions en titre paraissent tout simplement intouchables. « La pression est sur eux désormais », commente sobrement le « Maître Zen » après avoir récupéré l’avantage du terrain.

Game 2, 11 juin 1993

Nous sommes toujours à Phoenix. Les pronos se vérifient. Charles Barkley a beau marquer autant que le n°23 des Bulls (42 points) et le dominer aux rebonds (13 prises contre 12), les champions en titre assoient leur supériorité avec un deuxième succès 111-108. Scottie Pippen est parfait dans son rôle de lieutenant avec un triple-double (15 pts, 12 rbds, 12 pds), son troisième en playoffs, et un contre sur une tentative de tir à 3 points de Danny Ainge à 26 secondes de la fin. Horace Grant bat son record en playoffs (24 unités). Kevin Johnson pointe toujours aux abonnés absents (4 pts). Phoenix avait encore sa chance en début de quatrième quart-temps (91-89)… « Notre expérience a fait la différence », constate « Sa Majesté ». « Nous sommes au fond du trou », rumine Charles Barkley. « On est dans le bon Etat pour ça. On file droit dans le Grand Canyon. »

Direction Chicago pour la suite des hostilités. La suite et la fin, tant elles paraissent devoir être courtes. Phoenix est la première équipe de l’histoire à perdre les deux premiers matches d’une Finale NBA à domicile. Et Chicago la première à remporter les deux premiers matches d’une Finale NBA à l’extérieur.

Game 3, 13 juin 1993

Sans doute trop sûrs d’eux, les Bulls mordent la poussière à l’issue d’une partie exceptionnelle. Il faut trois prolongations pour désigner le vainqueur. Les deux équipes ont tour à tour leur chance. Les Suns sont les plus prompts à la saisir. Victoire 129-121. Chicago ne mène plus que 2-1.

« Avec ses prolongations, le Game 3 a été le plus grand match de l’histoire du basket. Je me fous de savoir qui a gagné ou perdu. On a tout donné. C’est ce que les gens attendent, non ? », s’emballe « Sir Charles ». « On a tout donné et les Bulls peuvent en dire autant. »

Michael Jordan a rapporté 44 pions mais il n’a converti que 19 tirs sur 43. Pippen n’a guère fait mieux (26 pts à 12/35). Touché au coude droit dans le Game 2 et contraint de prendre des anti-inflammatoires avant la rencontre, Charles Barkley rend une belle copie (24 pts, 19 rbds). Dan Majerle (28 pts) plante six paniers primés sur les neuf de son équipe, record égalé dans une Finale NBA. Le dernier, à 3:04 de la fin de l’ultime prolongation, marque le début d’un run décisif pour les Suns (9-0).

Sans le réveil de Kevin Johnson (25 pts, 9 pds), tout ceci n’aurait servi à rien. Le meneur de Phoenix a joué 62 minutes – autre record – sur 63 et enquiquiné « MJ » en défense, Majerle s’occupant de Pippen.

Pour l’anecdote, le coach des Suns, Paul Westphal, avait déjà participé à un match des Finales décidé en triple prolongation : joueur à Phoenix, il avait perdu 126-128 le Game 5 des Finales 1976 contre Boston. La franchise de l’Arizona devient ainsi la première équipe de l’histoire à avoir disputé deux matches des Finales avec une triple prolongation. Interrogé sur la différence entre les deux marathons, Paul Westphal fit preuve d’humour : « Cette fois, les gentils ont gagné… »

Game 4, 16 juin 1993

Vexée, « Sa Majesté » prend les choses en main. L’addition est salée : 55 points (21/37, 13/18 aux lancers). Mais les Suns seront restés dans la course jusqu’au bout grâce au quatrième triple-double de Charles Barkley en playoffs (32 pts, 12 rbds, 10 pds). Mené 104-106 dans la dernière minute, Phoenix a l’occasion d’égaliser. Kevin Johnson laisse échapper la balle, récupérée par B.J. Armstrong. Chicago l’emporte 111-105, Michael Jordan signe la deuxième meilleure performance de tous les temps en Finales derrière les 61 points d’Elgin Baylor en 1962.

« Je considère que c’est l’un de mes meilleurs matches », commente le héros du soir. « À chaque grand rendez-vous, j’essaie d’évoluer à mon meilleur niveau. Quand nous avions besoin d’un gros panier, j’ai marqué un gros panier. C’est mon rôle dans cette équipe, quel que soit le prix à payer. J’avais décidé de prendre les choses en main. »

A 3-1, l’affaire semble pliée. Tout Chicago se prépare à célébrer le « threepeat ». Non sans une certaine appréhension. Les émeutes qui avaient suivi le deuxième titre sont encore dans toutes les mémoires. Charles Barkley ironisa avant le Game 5 en expliquant à ses coéquipiers qu’il fallait l’emporter pour sauver la ville de Chicago…

Game 5, 18 juin 1993

Vedettes de cette cinquième manche : « Sir Charles » (24 pts), Kevin Johnson (25) et le rookie Richard Dumas (25). Les 41 pions de Michael Jordan et les 22 de Scottie Pippen ne suffisent pas. Phoenix verrouille le rebond (45-35). « Dieu veut que nous soyons champions du monde. Je lui ai parlé l’autre nuit », croit bon de balancer le « franchise player » des Suns dans une interview à NBC…

La série repart dans l’Arizona. 3-2 pour les Bulls. Si Phoenix l’emporte, le duel décisif aura également lieu à l’America West Arena. La peur commence à se lire sur certains visages côté Chicago.

« Si nous sommes les meilleurs, nous devons le prouver et nous imposer deux fois à domicile », clame Paul Westphal avec lucidité. « Si nous n’en sommes pas capables, nous ne méritons pas d’être champions NBA. »

Game 6, 20 juin 1993

Pour chasser le doute, les Bulls prennent les devants. Leur adresse à 3-points est remarquable (10/14 sur l’ensemble du match, record NBA). Les Suns ne sont pas dans un grand soir mais l’écart n’est que de -5 à la mi-temps (56-51). Armstrong, Pippen et Jordan évoluent à leur niveau. C’est Horace Grant, totalement inefficace en attaque (1 pt dans cette manche, comme dans le Game 5), qui met son équipe dans le rouge. Sans sa défense infatigable et son activité incessante au rebond, ce serait évidemment pire.

Phoenix accuse huit longueurs de retard à l’entrée du dernier quart-temps après avoir été flashé à -11 dans le deuxième et -10 dans le troisième. Le public, qui semblait chloroformé en première mi-temps, sort de sa léthargie et devient totalement bouillant. Avec le soutien d’une foule en transe, la franchise de l’Arizona grignote son retard. Les Bulls menaient encore 87-79. Ils ont maintenant l’air au bout du rouleau. Six minutes et neuf secondes sans marquer le moindre panier… Au secours, Michael !

À une minute de la fin, 98-94 pour Charles Barkley et sa bande. Balle aux Suns pour ne rien arranger. « Sir Charles » fixe la défense et offre un shoot à Frank Johnson. Si c’est dedans, c’est fini. Mais c’est raté. Rebond de Jordan. Coast to coast, lay-up. 98-96, 38.1 secondes à jouer. « MJ » a inscrit les 9 points de son équipe dans ce quart-temps. Sur l’attaque suivante, c’est Dan Majerle qui la joue petit bras derrière l’arc. Airball, expiration des 24 secondes. Quatorze secondes et un dixième à jouer, balle à Chicago. Durant le temps mort, Phil Jackson demande à ses joueurs : « Est-ce que vous voulez le tenter ? Vous voulez tenter le 3-points ? »

La suite ? Comme dans un rêve. Jordan, qui subit une prise à deux, donne à Pippen. Scottie drive et trouve Grant à l’intérieur, sous la menace du pivot des Suns, Mark West. En pleine crise de confiance, Horace ressort pour John Paxson au large. Inspiration géniale. Danny Ainge a délaissé Paxson pour aller presser Grant et ne peut que constater les dégâts. La main de Paxson ne tremble pas. Le ballon part de si loin qu’il est déjà entré dans l’histoire avant d’avoir transpercé le filet. Panier primé, le 10e des Bulls dans ce match (record). Shoot de légende. Une action clutch qui permet à Chicago de prendre les commandes (99-98) à 3.9 secondes de la fin.

Les points de John Paxson furent les seuls d’un Bull autre que Michael Jordan durant tout ce quatrième quart-temps… Plus tard, le sniper affirma que rien de tout cela n’était prévu. Il était « resté derrière la ligne au cas où quelque chose arriverait » !

« Il n’y avait personne autour de moi. J’ai eu un bon feeling quand la balle a quitté mes mains… J’ai juste réceptionné le cuir et j’ai shooté, comme je l’ai fait toute ma vie. Je joue au basket depuis l’âge de 8 ans. Des tirs comme celui-là, j’en avais pris des centaines de milliers dans l’allée de ma maison. C’était une action naturelle pour moi. »

« Je n’aurais pas pu imaginer final plus dramatique », commenta Phil Jackson. « Durant toutes mes années passées en NBA, je n’avais jamais vu un match des Finales s’achever de cette façon. »

Personne ne pourra priver les doubles champions sortants du « threepeat » annoncé. Horace Grant inflige un contre à Kevin Johnson sur la dernière possession des Suns. Game over. Les Minneapolis Lakers avaient réalisé l’impossible exploit entre 1952 et 54. Les Celtics avaient monopolisé le titre pendant huit ans (1959-66). Le Chicago de Michael Jordan laissera lui aussi son empreinte dans le livre des records. T-shirt et casquette « Threepeat NBA Champs », bouteille de champagne dans une main et cigare (non allumé) dans l’autre, Mike sourit comme il ne l’a pas fait depuis longtemps.

« Avec l’adversité que nous avons rencontrée sur le terrain et en dehors toute cette saison, ce troisième titre est le plus grand de ma carrière. Ce fut le plus difficile. »

Il était une fois les Chicago Bulls, la plus grande équipe du monde, et Michael Jordan, le plus grand joueur de tous les temps. Quarante-et-un points de moyenne en Finales NBA, c’est un record. Quarante pions quatre fois de suite en Finales NBA, qui dit mieux ? Personne ! Personne n’avait réussi ça plus de deux fois. Seuls Jerry West et Rick Barry avaient collé 30 points dans chaque rendez-vous d’une finale. Deux jours plus tard, dans le Grand Park de Chicago envahi par 250 000 fans pour la célébration officielle du titre, le héros annonce au micro : « Notre destin est sûrement de gagner un quatrième titre l’année prochaine ! »

Michael Jordan sait-il déjà qu’il n’en sera rien ? Lui seul peut répondre. Le terme « threepeat » avait été inventé par Pat Riley à l’époque où Lakers avaient la possibilité de réaliser la passe de trois. Une femme d’affaires s’est déjà réservé le « four on the floor ». Un fabricant de T-shirts a pensé à « Four ever ». Ce Bulls-Suns aussi, c’est « for ever ».

Cette série restera comme l’une des plus belles Finales de l’histoire. Personne ne pouvait renverser « Sa Majesté ». Pour preuve, 21,8 millions de ménages ont regardé le dernier match. Sur l’ensemble de la finale, la part d’audience a été de 17.8%. Record battu. Le précédent était détenu par la Finale 1987 Lakers – Celtics. Jordan-Barkley mieux que Magic-Bird !

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