Les Jeux olympiques de Tokyo démarrent officiellement ce 23 juillet avec la cérémonie d’ouverture, et le tournoi de basket se tiendra dans la foulée, du 25 juillet au 7 août prochain.
Avec un plateau de trois groupes plutôt costauds, dont des stars mondiales comme Kevin Durant, Luka Doncic, Rudy Gobert ou encore Ricky Rubio, le MVP de la dernière Coupe du monde, une nouvelle formule qui ne laissera que peu de place à l’erreur, et des conditions sanitaires (et générales) tout à fait particulières, tous les éléments sont réunis pour une compétition disputée et indécise jusqu’au bout.
Aujourd’hui, Basket USA vous propose la preview complète du Groupe A, qui comprend l’Iran, les États-Unis, la France et la République Tchèque. Ensuite, on s’occupera du Groupe B, avec l’Allemagne, l’Australie, l’Italie et le Nigeria, avant de terminer notre grande présentation olympique avec le Groupe C, composé de l’Argentine, l’Espagne, le Japon, et la Slovénie.
On rappelle que les deux premiers de chaque groupe, et les deux meilleurs 3e se qualifieront pour les quarts.
IRAN
Comment en sont-ils arrivés là ?
L’Iran s’est qualifié lors de la dernière Coupe du Monde, en terminant meilleure équipe asiatique. C’est leur troisième apparition aux Jeux Olympiques, après 1948 et 2008.
Le coach : Mehran Shahintab
Joueur de première division iranienne pendant seize saisons, Mehran Shahintab est une institution dans son pays. Coach des plus grands clubs iraniens depuis l’an 2000, il a notamment porté l’Iran au titre de champion d’Asie en 2013 et à la Coupe d’Asie l’année suivante après avoir également rapporté des médailles dans les compétitions de jeunes. À la tête de la sélection iranienne lors de la dernière Coupe du Monde, il a permis la troisième qualification olympique de l’histoire de l’Iran.
L’effectif complet
Meneurs – Arrières : Mohammadsina Vahedi (Mahram), Mohammad Jamshidijafarabadi (Chemidor), Pujan Jalalpoor (St. Pölten), Navid Rezaeifar (Shahrdary Gorgan), Behnam Yakhchalidehkordi (Rostock)
Ailiers : Arsalan Kazemi (Naft Abadan), Samad Nikkhah Bahrami (Petrochimi), Mohammad Hassanzadeh (Naft Abadan), Saeid Davarpanah (Naft Abadan)
Intérieurs : Hamed Haddadi (Champville), Michael Rostampour (Prievidza), Aaron Geramipoor (San Lorenzo de Almagro)
La star de l’équipe : Hamed Haddadi
Si c’est son coéquipier de 38 ans, Samad Nikkhah Bahrami, qui a été nommé porte-drapeau de la délégation olympique iranienne, Hamed Haddadi est bel et bien la véritable (et la seule) star de la sélection asiatique. Passé cinq ans durant en NBA, à Memphis avant un échange à Phoenix, le pivot de 2m18 n’a pas réussi une grande carrière américaine à 2 points, 2 rebonds en 7 minutes de moyenne. Désormais âgé de 36 ans, s’il n’est plus aussi puissant ou rapide que par le passé, il reste l’élément central de son équipe des deux côtés du terrain, par sa dissuasion en défense et par son sens de la passe et son tir de loin en attaque. À la dernière Coupe du Monde, il a fini meilleur scoreur (15 points), meilleur rebondeur (11) et meilleur passeur (4) de son équipe…
Leur identité de jeu
Avec l’Iran, il ne faut pas s’attendre à un feu d’artifice offensif ou des tirs à 3-points à tout va. Avec leur tour de contrôle, Hamed Haddadi, à l’intérieur, le jeu iranien se construit en fixation et en mouvements sans ballon. Avec 17 tentatives à 3-points en moyenne lors de la dernière Coupe du monde, la sélection iranienne n’abuse pas du tir extérieur mais va par contre faire usage de son jeu collectif plutôt huilé pour essayer de déstabiliser son adversaire.
Disposant de trois joueurs à 2m10 ou plus, l’Iran aime utiliser ses intérieurs pour créer du jeu et des tirs sur les extérieurs. Mais leurs succès internationaux se sont essentiellement construits sur leur ténacité et leur agressivité défensive. Pas étrangers à la press tout-terrain ou aux prises à deux opportunes, les Iraniens sont un solide bloc équipe qu’il faudra contourner en trouvant des failles, à la passe ou sur la pénétration, ou en sanctionnant leur zone de tirs extérieurs…
ETATS-UNIS
Comment en sont-ils arrivés là ?
Septièmes de la dernière Coupe du Monde, les Etats-Unis se sont qualifiés aux JO en terminant parmi les deux meilleures nations du continent américain.
Le coach : Gregg Popovich
Successeur de Coach K après les JO de Rio en 2016, Gregg Popovich n’a pour le moment pas rencontré le succès escompté à la tête de la sélection américaine. Mal embarqué en 2019 pour la Coupe du Monde, avec une avalanche de forfaits des plus grandes stars, Coach Pop n’a pas pu faire de miracle avec une septième place, le pire résultat américain en compétition internationale ! Pour sa deuxième grande échéance, il va pouvoir compter sur un effectif plus talentueux et plus complet… mais sans trop de préparation non plus.
L’effectif complet
Meneurs – Arrières : Damian Lillard (Portland Trail Blazers), Devin Booker (Phoenix Suns), Jrue Holiday (Milwaukee Bucks), Zach LaVine (Chicago Bulls), Khris Middleton (Milwaukee Bucks)
Ailiers : Kevin Durant (Brooklyn Nets), Jayson Tatum (Boston Celtics), Jerami Grant (Detroit Pistons), Keldon Johnson (San Antonio Spurs)
Intérieurs : Bam Adebayo (Miami Heat), Draymond Green (Golden State Warriors), JaVale McGee (Denver Nuggets)
La star de l’équipe : Kevin Durant
Loin d’être attendu avec Team USA alors qu’il vient de boucler sa première saison depuis sa grave blessure au tendon d’Achille, Kevin Durant est bel et bien présent pour défendre la bannière étoilée. Déjà sacré champion olympique à deux reprises, à Londres et à Rio, mais aussi champion du monde en 2010, KD sera sans contestation possible la star des stars au sein de l’équipe américaine. Sa facilité à scorer en général, mais encore plus dans le contexte FIBA, et son expérience internationale en feront le leader des Américains en quête de revanche après leur Coupe du Monde ratée.
Leur identité de jeu
Triple tenant du titre, le Team USA a une réputation à tenir à Tokyo. Après deux défaites un peu surprenantes en début de préparation, face au Nigeria puis l’Australie, les Américains semblent avoir trouvé leur rythme de croisière après avoir battu coup sur coup l’Argentine et l’Espagne. Plus encore, l’équipe américaine va bientôt pouvoir récupérer l’intégralité de ses forces, avec Khris Middleton, Jrue Holiday et Devin Booker qui en ont fini des Finales NBA.
Riche en talent offensif avec pas moins de sept joueurs qui tournaient à 20 points ou plus cette saison (huit si Bradley Beal n’avait pas dû déclarer forfait) dont Lillard, LaVine et Tatum allègrement au-dessus des 25 par match (Durant aussi mais sur 35 matchs seulement en saison régulière), Team USA a semble-t-il appris des leçons du passé en intégrant des spécialistes du sale boulot, dont Bam Adebayo, Jerami Grant, Draymond Green ou encore les derniers arrivés, Keldon Johnson et JaVale McGee, qui ne renâcleront pas à faire l’effort défensif. Sur ce qu’on a vu face à l’Espagne et sur une mi-temps face à l’Australie, Team USA veut imposer sa loi en défense par son physique et sa mobilité, pour mieux profiter de paniers faciles sur contre-attaque et jeu de transition. Sur attaque placée, ce sera plus compliqué.
FRANCE
Comment en sont-ils arrivés là ?
Les Bleus se sont qualifiés lors de la Coupe du monde 2019, avec leur place en demi-finale et leur médaille de bronze.
Le coach : Vincent Collet
À la tête de la sélection depuis maintenant douze ans, Vincent Collet a quasiment tout connu. Depuis l’Euro 2011, il a ramené cinq médailles au basket tricolore, son âge d’or, dont l’ivresse du titre de champion d’Europe en 2013, mais aussi les déceptions olympiques de Londres et de Rio… Bien conscient de l’opportunité qui arrive à Tokyo, le coach et son staff veulent compléter la collection de breloques déjà bien entamée. La voie est bien tracée une fois sorti du groupe A…
L’effectif complet
Meneurs – Arrières : Nando de Colo (Fenerbahçe Istanbul), Evan Fournier (Boston Celtics), Thomas Heurtel (Real Madrid), Andrew Albicy (Gran Canaria), Frank Ntilikina (New York Knicks)
Ailiers : Nicolas Batum (Los Angeles Clippers), Timothé Luwawu-Cabarrot (Brooklyn Nets), Guerschon Yabusele (Real Madrid), Petr Cornelie (Elan Béarnais)
Intérieurs : Rudy Gobert (Utah Jazz), Vincent Poirier (Real Madrid), Moustapha Fall (Olympiakos le Pirée)
La star de l’équipe : Rudy Gobert
Triple meilleur défenseur de NBA, Rudy Gobert sera à nouveau l’ancrage intérieur des Bleus dans ce tournoi olympique, le deuxième pour lui. Arrivé en cours de préparation, le pivot All Star du Jazz n’a pas rayonné comme à son habitude sur ces petits matchs de préparation, avec un certain rythme et des automatismes à retrouver après deux ans sans jouer en sélection. Mais, à l’image de ses initiatives offensives autoritaires face à l’Espagne à Paris, Rudy Gobert pourrait avoir un rôle offensif revu à la hausse sur ces JO. Une fois n’est pas coutume, avec Fall et Poirier en rotations très solides, le poste de pivot pourrait même être un point fort de l’Equipe de France.
Leur identité de jeu
Défaits trois fois en trois matchs de préparation, les Bleus n’ont offert aucune garantie avant le début du tournoi olympique. Arrivés en ordre dispersé à cause de pépins physiques ou de saisons inachevées, les joueurs français arrivent en quelque sorte masqués : on ne sait pas vraiment quel visage ils vont montrer… Cela dit, si on se penche sur le succès récent à la Coupe du monde 2019, ou plus loin dans le passé, les réussites tricolores ont toujours démarré par leur assise défensive.
Avec Rudy Gobert en tour de contrôle et des extérieurs qui ne donnent pas leur part au chien, dont Andrew Albicy et Frank Ntilikina à la pointe du dispositif, l’Equipe de France doit absolument retrouver son identité défensive si elle compte passer ce fameux cap du quart de finale, fatal lors des deux dernières Olympiades. À côté d’Evan Fournier et De Colo en agitateurs offensifs principaux, les Bleus vont également devoir se trouver un jeu de passes plus fourni, avec de vrais systèmes à développer, afin de ne pas tomber dans un jeu trop prévisible et statique au final.
REPUBLIQUE TCHEQUE
Comment en sont-ils arrivés là ?
Ils ont remporté le TQO de Victoria en battant coup sur coup le Canada, chez lui, puis la Grèce en finale.
Le coach : Ronen Ginzburg
Coach israélien de naissance, naturalisé tchèque en 2020, Ronen Ginzburg ne l’a pas volée, cette naturalisation. Assistant puis coach dans le club majeur du pays, à Nymburk, de 2006 à 2017 (dont sept couronnes nationales d’affilée en tant que « head coach » de 2011 à 2017), Ginzburg est le sélectionneur national depuis maintenant sept ans. C’est lui qui a initié le renouveau du basket tchèque avec la génération dorée de Vesely et Satoransky. Il a su insuffler une véritable dynamique qui aboutit sur cette première qualification olympique dans l’histoire du pays (depuis son indépendance) !
L’effectif complet
Meneurs – Arrières : Tomas Satoransky (Chicago Bulls), Ondrej Senhal (USK Prague), Jakub Sirina (Opava), Patrick Samoura (USK Prague), Tomas Vyoral (Pardubice)
Ailiers : Blake Schilb (USK Prague), Jaromir Bohacik (Strasbourg), Lukas Palyza (Nymburk)
Intérieurs : Jan Vesely (Fenerbahçe Istanbul), Ondrej Balvin (Gunma), Patrick Auda (Yokohama), Martin Peterka (Nymburk)
La star de l’équipe : Tomas Satoransky
Bon joueur de NBA, mais sans plus, Tomas Satoransky est un peu comme Patty Mills avec l’Australie. Dès qu’il revêt la tunique de sa sélection nationale, « Sato » est un autre homme. Un leader, un patron ! Au TQO de Victoria, le meneur des Bulls a encore été exemplaire pour son pays natal, avec 16 points, 5 rebonds et 5 passes, dont 18 points, 7 rebonds, 5 passes et le panier (miraculeux) de la gagne pour éliminer le Canada en demi-finale. Meneur de grande taille capable d’aller chercher ses points jusqu’au cercle, Tomas Satoransky est plus encore le baromètre de son équipe avec sa capacité à tout faire sur le terrain.
Leur identité de jeu
Clairement pas attendue à pareille fête avec le Canada, la Grèce ou encore la Turquie, qui semblaient au-dessus au TQO de Victoria, la République tchèque a encore fait honneur à son statut d' »underdog ». Eternelle surprise lors des derniers tournois internationaux, les Tchèques continuent de gravir les échelons sur l’échiquier mondial. Depuis son beau parcours à l’Euro 2015 en France, la petite nation d’Europe de l’Est a bien grandi autour de son duo majeur, Tomas Satoransky – Jan Vesely, terminant notamment sixième de la dernière Coupe du Monde.
Mais, avec le massif Ondrej Balvin, le naturalisé Blake Schilb (bien connu en France) ou encore l’adroit Patrick Auda, la République Tchèque est une vraie belle équipe de basket, complète et bien en place. Vincent Collet déclarait notamment après leur qualification que les « Tchèques se trouvent les yeux fermés », avec un style de jeu de club, à savoir une cohésion défensive et une circulation de balle offensive qui ferait pâlir de jalousie certaines équipes qui s’entraînent ensemble à l’année. Avec plus de 21 passes décisives lors du TQO canadien, les Tchèques ont confirmé leur belle entente collective…
LE PROGRAMME
Dimanche 25 juillet
Iran – République Tchèque (3h)
Allemagne – Italie (6h40)
Australie – Nigéria (10h20)
France – Etats-Unis (14h)
Lundi 26 juillet
Argentine – Slovénie (6h40)
Japon – Espagne (14h)
Mercredi 28 juillet
Nigéria – Allemagne (3h)
Etats-Unis – Iran (6h40)
Italie – Australie (10h20)
République Tchèque – France (14h)
Jeudi 29 juillet
Slovénie – Japon (6h40)
Espagne – Argentine (14h)
Samedi 31 juillet
Iran – France (3h)
Italie – Nigéria (6h40)
Australie – Allemagne (10h20)
Etats-Unis – République Tchèque (14h)
Dimanche 1er août
Argentine – Japon (6h40)
Espagne – Slovénie (10h20)
Mardi 3 août
Quarts de finale
Jeudi 5 août
Demi-finales
Samedi 7 août
Finales