Le 30 juillet 2002 est une date historique en WNBA. Elle marque un tournant. Cet instant, on le doit à Lisa Leslie, une des légendes du basket féminin, avec ses trois trophées de MVP et ses deux titres en WNBA, ainsi que ses quatre médailles d’or olympiques. Mais ce jour-là, pour la première fois, une joueuse réussissait un dunk en WNBA. Des dunks dans le basket féminin, c’était déjà arrivé puisqu’en 1984, en NCAA, Georgeann Wells l’avait réussi. Et là aussi c’était historique. Mais jamais à un tel niveau donc.
Lisa Leslie (1m96) avait déjà tenté sa chance lors de la première saison de la WNBA, sans succès. C’était un objectif de sa carrière, elle travaillait pour ça après les entraînements et Michael Cooper, son coach à Los Angeles, savait qu’un jour, « cela allait se produire ».
« Un moment qui a fait tomber une barrière »
Ce 30 juillet 2002, les Sparks peinent face au Miami Sol, au Staples Center. Puis, après un rebond, Lisa Leslie se retrouve seule en contre-attaque, grâce à une passe de Latasha Byears. La défense est derrière elle, l’espace est immense, elle peut se préparer et s’envoler pour un dunk à une main.
« J’étais sur le banc, et je me suis dit que c’était le bon moment », se souvient Michael Cooper. « J’ai réalisé ce dunk sans penser au fait que j’étais la première », souligne Lisa Leslie. « Je l’avais fait et l’équipe avait réagi. On voulait aller chercher ce match, mais on l’a perdu. »
Les Sparks vont effectivement s’incliner 82-73, mais personne ne retient le score final. L’événement de ce match, c’est évidemment le dunk de Lisa Leslie. Même pour les adversaires qui ont, elles, gagné cette rencontre.
« On ne pouvait plus dire que les femmes n’étaient pas capables de dunker », rappelle Ruth Riley, joueuse de Miami. « Quelque part, cela désarme certaines critiques et les jeunes femmes qui ont grandi avec ça peuvent voir l’image et s’en inspirer. Ce fut un moment qui a fait tomber une barrière. »
La barrière est tombée et plusieurs joueuses vont alors rejoindre Lisa Leslie dans l’histoire. Candace Parker, dès son arrivée dans la ligue en 2008, d’ailleurs coéquipière de la pionnière à Los Angeles, suit ses traces. Il faut dire que la sœur d’Anthony, qui fait partie des 25 meilleures joueuses de l’histoire, n’a pas attendu longtemps avant de flirter avec les cercles. « J’ai dunké avant mes frères », soutient-elle fièrement. « J’avais 14 ans et eux avaient 15 ou 16 ans. »
Puis, en WNBA, elle enchaîne deux dunks en deux matches ! « J’ai coaché les deux joueuses qui sont devenues des légendes », se réjouit Michael Cooper. « Je voulais le faire au Staples Center », poursuit Candace Parker. « Et je l’ai fait sur le même panier que Lisa Leslie. Le faire en back-to-back, c’était énorme. »
Quelques années après, c’est Brittney Griner qui reprend le flambeau. Avec ses 2m06, la star du Phoenix Mercury est facile pour monter au cercle, à une ou deux mains, bien plus que Lisa Leslie ou Candace Parker.
Pour son premier match, en 2013, elle dunke déjà et comme pour Lisa Leslie, un peu plus de dix ans après, la défaite de son équipe passe au second plan derrière son dunk. « C’était dingue. Les gens ne se souviennent pas de la défaite, seulement du dunk », déclare-t-elle.
La preuve que, même si les dunks en WNBA sont désormais plus fréquents depuis quelque temps, ils restent des événements qui monopolisent l’attention. Jusqu’à quand ? « Cette génération va le rendre banal, quasiment quotidien, et ce ne sera pas plus aussi fou », annonce Candace Parker.