Le sacre de Baylor semble loin alors que Davion Mitchell fait déjà des siennes sur les parquets NBA pour sa saison rookie chez les Kings. Les Jalen Suggs, Evan Mobley et autres Luka Garza ont tous franchi le pas vers la Grande Ligue, mais derrière eux, ce sont d’autres visages, plus ou moins connus, qui s’avancent dans la lumière et veulent à leur tour se faire un nom, en route vers le plus haut niveau.
Après une saison compliquée par la pandémie et un tournoi final inédit et spectaculaire avec un nombre record de « upsets », exclusivement tenu à Indianapolis, la NCAA va pouvoir repartir sur une campagne plus classique, avec le retour des fans et un calendrier qui devrait, a priori, tenir la route de bout en bout.
Les « histoires » ne manqueront pas cette année, entre la tournée d’adieux de Coach K. et ses Blue Devils qui veulent retrouver du clinquant – tout comme d’autres monstres sacrés du circuit, la sensation Emoni Bates à Memphis, ou encore le duo Drew Timme – Chet Holmgren chez des Zags revanchards, pour n’en citer que quelques-unes.
La tournée d’adieux de Coach K.
On le sait depuis le 2 juin dernier, Mike Krzyzewski (74 ans) a décidé que cette saison, sa 42e (!) à la tête de Duke, serait sa dernière. On connaît déjà son successeur, son assistant actuel et ancien joueur de 2006 à 2010, Jon Scheyer. Après avoir mené les Blue Devils au titre à cinq reprises, dans trois décennies différentes (1991, 1992, 2001, 2010 et 2015), Coach K est tout simplement le recordman de victoires dans l’histoire de la NCAA (depuis novembre 2011), en saison (1 170 à l’heure actuelle) et dans le tournoi (97).
Embauché en mars 1980 à Duke, Mike Krzyzewski a non seulement été un formateur (et un recruteur) de renom en s’occupant personnellement de joueurs tels que Grant Hill, Kyrie Irving, Elton Brand, Shane Battier ou plus récemment Jayson Tatum. Mais il a également connu la gloire sur la scène internationale, de 2005 à 2016, en tant que sélectionneur du Team USA, avec un triplé olympique à Pékin, Londres et Rio et deux Coupes du monde.
Sous son commandement, l’équipe américaine a établi un bilan proche de l’intouchable avec 75 victoires en 76 matchs (le seul couac étant la demie du Mondial 2006 face à la Grèce). Synonyme du retour au premier plan des Américains sur l’échiquier mondial, Coach K. se lance donc dans l’ultime défi de sa carrière de Hall of Famer. Après que Duke ait manqué la « March Madness » pour la première fois depuis 1995, et éprouve des difficultés à attirer de gros prospects ces dernières saisons, les Blue Devils voudront finir sur une bonne note. Histoire que Coach K. tire dignement sa révérence…
Une nouvelle ère à Arizona
Après l’éviction médiatisée de Sean Miller au beau milieu d’un nouveau scandale de paiements de joueurs en NCAA, les Wildcats d’Arizona veulent repartir sur de nouvelles bases. L’arrivée de Tommy Lloyd, l’ancien assistant historique de Mark Few à Gonzaga, doit ouvrir une nouvelle page pour des Cats plus internationaux que jamais.
Comme il l’a toujours fait chez les Zags, Coach Lloyd a effectivement ratissé large pour son recrutement, offrant notamment une bourse au jeune Français, Adama Bal, qui va rejoindre un effectif très international avec notamment Pelle Larsson, l’arrière suédois transfert d’Utah, mais aussi Bennedict Mathurin, le canadien d’origine haïtienne, Kerr Kriisa, le meneur estonien, Tautvilas et Azuolas Tubelis, les deux jumeaux lituaniens et enfin Christian Koloko le Camerounais.
Seulement cinquième de la Pac-12 la saison passée, Arizona va essayer de repartir de l’avant, mais il faudra probablement être patient avec des Wildcats qui partent de loin. Avec Coach Lloyd, l’objectif se situe surtout sur le long-terme, à savoir celui de rétablir la réputation d’une fac qui a chuté dans les classements depuis 2018 et n’a plus atteint le « Elite Eight » depuis 2015…
Les Zags peuvent-ils rester au sommet avec le duo Timme – Holmgren ?
Considéré comme le grand favori au titre de meilleur joueur de l’année avant le début de saison, Drew Timme est surtout l’un des derniers joueurs majeurs encore présents du groupe finaliste de la saison passée. Exit Jalen Suggs, Corey Kispert, Joël Ayayi et même l’assistant de longue date, Tommy Loyd, parti coacher Arizona. Récemment puni pour conduite en état d’ivresse, le coach Mark Few a d’autres maux de tête à prévoir pour reconstituer une alchimie collective.
L’arrivée de Chet Holmgren devrait aider la cause des Zags. Très attendu pour son arrivée à l’étage universitaire, l’immense liane américaine devrait faire équipe avec Drew Timme dans le secteur intérieur de Gonzaga, pour former un duo aussi atypique que dangereux. Plutôt tourné vers l’intérieur avec une palette variée de moves à l’ancienne, Drew Timme a besoin d’espaces en bas. De son côté, Chet Holmgren peut naviguer entre intérieur et extérieur et faire valoir ses qualités à la création.
Défensivement, ça va probablement demander un peu de temps et de travail pour faire coexister la dissuasion du freshman médaillé d’or à la dernière Coupe du Monde des moins de 19 ans, et Drew Timme, vraiment pas prédisposé à défendre sur les extérieurs ou en mouvement. Il va falloir toute la science du jeu de Coach Few pour régler ces paramètres. Mais, ayant perdu beaucoup de talent à l’intersaison, Gonzaga pourrait bien être un poil en retrait cette saison.
La sensation Emoni Bates à Memphis
Après l’expérience James Wiseman, qui ne s’est pas vraiment déroulée comme prévu, Memphis a récupéré cet été un autre prospect destiné à briller en NBA : Emoni Bates. À vrai dire, Penny Hardaway et ses Tigers ont peut-être bien fait coup double en recrutant également un autre joueur très prometteur, Jalen Duren.
Du haut de ses 2m06, Emoni Bates est le nouveau meneur de Memphis. Penny Hardaway veut effectivement transformer l’ailier à la mène pour le préparer au mieux à jouer en NBA. Pris sous son aile par Ja Morant, la star locale des Grizzlies, Emoni Bates a réussi de solides débuts (en amical) avec 12 points en 21 minutes. Plus que sa capacité à créer du jeu qui est encore en chantier, ce sont ses qualités de scoreur naturel, surtout au tir à mi-distance, qui en font un joueur suivi de près.
Plaqué en couverture de Sports Illustrated dès l’âge de 15 ans, Emoni Bates est attendu au tournant à l’échelon universitaire, alors que sa « hype » a bien baissé ces derniers temps. Encore très fluet, le petit prodige des Tigers sera scruté à chacune de ses sorties, d’autant plus au beau milieu de cette transition de l’aile à la mène.
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Quels lendemains pour Baylor ?
Champion NCAA en titre, Baylor repart pour ainsi dire d’une page blanche cette saison. Davion Mitchell et Jared Butler, les deux leaders du groupe, sont partis à l’étage supérieur, la NBA. Un autre cadre, MaCio Teague est lui en G-League à Salt Lake City tandis que l’intérieur mastoc, Mark Vital, est carrément allé tenter sa chance en NFL (à Kansas City). Bref, à part Matthew Mayer et sa belle nuquette, les Bears vont sortir de leur hibernation avec la gueule de bois.
Avec le sixième homme Adam Flagler qui va être promu titulaire, Mayer devrait précisément être la nouvelle pierre angulaire de Baylor, lui qui tournait à 8 points et 4 rebonds de moyenne la saison passée. Capable de grosses séquences offensives, il est aussi connu pour disparaître complètement des radars. Avec 7 matchs sous les 3 points et 9 au-dessus de 12 la saison dernière, Adam Mayer a clairement manqué de constance. Une marge d’erreur dont ne disposent plus les Bears qui, de plus, auront une cible sur le dos avec leur titre de champion.
Après avoir brillé la saison passée, avec 29 victoires en 31 matchs faut-il le rappeler, la troupe de Scott Drew va devoir se réinventer défensivement et intégrer plusieurs nouveaux joueurs, dont James Akinjo qui arrive d’Arizona (après une belle saison à 15 points, 5 passes et une place dans le meilleur cinq de la Pac-12) et le freshman Kendall Brown dont on vante les qualités athlétiques. En tout cas, la saison n’a pas démarré du meilleur pied avec l’absence pour toute la saison déjà annoncée pour le freshman Langston Love.
Max Abmas, le serial scoreur
Véritable sensation de la dernière March Madness avec son équipe « cendrillon » d’Oral Roberts (une petite fac du fin fond de l’Oklahoma, à Tulsa), Max Abmas (1m85, 75kg) repart finalement pour une troisième saison universitaire. Tenté un temps par la NBA, il s’est finalement rétracté avant la Draft, et après un Combine qui a largement refroidi ses ambitions.
Meilleur scoreur du pays à 24 points la saison passée, Max Abmas est un phénomène du tir extérieur. La preuve, lors de la dernière « March Madness », il est devenu le troisième joueur sur ces trente dernières années à tourner à 24 points, dont 50% à 2-points et 40% à 3-points, après Kevin Durant et Stephen Curry. Mieux, il est devenu le premier joueur, depuis la star des Warriors avec Davidson en 2008, à marquer 25 points ou plus sur ses trois premiers matchs de « March Madness ».
Passé de 14 points, 2 rebonds, 1 passe (à 41% aux tirs dont 36% à 3-points) lors de son année de freshman, à 24 points, 4 passes et 3 rebonds (à 48% aux tirs dont 43% à 3-points), Max Abmas a pris tout le monde par surprise la saison passée. Il va s’agir de confirmer cette année, avec des défenses qui seront probablement aux aguets face à ce sniper d’élite. Après un été à étudier le jeu de créateurs tels que Chris Paul, Trae Young ou Steve Nash, et à s’enquiller des shakes protéinés pour prendre du poids, il veut continuer à ajouter des armes à son arsenal. Et pourquoi pas faire le doublé en tant que meilleur scoreur !
Syracuse et le clan Boeheim
Il y avait déjà le père et le fils ensemble ces trois dernières saisons. Le père, Jim, est en place à Syracuse depuis 1969, en tant qu’assistant, et depuis 1976 en tant qu’entraîneur en chef. Mais voilà qu’après Jim et Buddy, c’est Jimmy Boeheim qui déboule sur le campus des Oranges. Après trois saisons à Cornell dont la dernière à 17 points de moyenne, Jimmy Boeheim va rejoindre son frangin sous la tunique de ‘Cuse pour artiller derrière l’arc.
Héroïque pour rallier le « Sweet Sixteen » la saison dernière, Buddy « Buckets » Boeheim peut, dans ce contexte idéal, espérer poursuivre sa progression après sa meilleure campagne l’an passé à 18 points (38% à 3-points). La « Boeheim Army » repart donc à l’assaut avec son jeu up-tempo et des rotations « small ball » avec trois arrières prêts à dégainer. Coach Boeheim a cependant annoncé en début de saison qu’il aura également recours à ses intérieurs, Jesse Edwards et Frank Anselem en l’occurrence, pour faire mieux dans le domaine du rebond.
Mais il ne serait pas surprenant non plus de se retrouver avec deux Boeheim qui enchaînent les tirs de loin sous les yeux du paternel en bord de terrain durant la saison. Et pourquoi pas en mars prochain.
Le retour des grandes puissances ?
Les puissances historiques de l’échiquier universitaire ont vécu une année bien maussade en 2020-21. Duke et Kentucky en tête, les Blue Devils et les Wildcats manquant le tournoi final pour la première fois depuis 26 et 8 ans, respectivement. Mais plus largement, les Kansas, North Carolina, Michigan State, Florida ou UConn ont été portés disparus, trop rapidement sortis du tournoi, ou carrément absents.
Par exemple, John Calipari a fait fonctionner à plein « le portail des transferts ». Kentucky récupère ainsi Sahvir Wheeler de Georgia, Kellan Grady de Davidson, CJ Fredrick d’Iowa et Oscar Tshiebwe de West Virginia. Avec la pépite TyTy Washington qui a déjà décroché un contrat avec Porsche, et les revenants que sont Davion Mintz, Keion Brooks Jr. et Dontaie Allen, les Wildcats vont de nouveau viser haut. Plus question de jouer la carte de l’inexpérience. Kentucky, et les autres monstres sacrés, ont eu droit à une vraie intersaison pour se refaire une santé. Qui se relèvera le plus vite ?
Il faudra cependant faire avec d’autres facs qui ont déjà le vent en poupe. On pense notamment à UCLA qui a réalisé une fin de saison tonitruante, ou à Texas qui présente un des plus beaux effectifs du pays, ou encore à Kansas qui, avec Remy Martin, veut passer un nouveau cap. Les prétendants au titre suprême ne devraient pas manquer cette saison. Une nouvelle campagne, très ouverte, qui s’annonce passionnante !
– ESPN Player diffusera cette saison plus de 2000 matchs de saison régulière et le tournoi de la March Madness.
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