« Screen assist« . C’est le nom d’une statistique avancée que la NBA enregistre depuis cinq ans, et il s’agit de mettre en avant les joueurs qui posent l’écran avant le panier d’un coéquipier. Le leader du genre en NBA, c’est toujours Rudy Gobert dont les écrans sont à l’origine d’une quinzaine de points pour le Jazz.
À Golden State, c’est une affaire plus collective, et beaucoup de « screen assist » sont dédiés aux 3-points de Stephen Curry. Les deux spécialistes à Golden State se nomment Draymond Green et Kevon Looney, et à eux deux, ils contribuent à 12 points par match par leurs écrans. « Quand Steph met ses 3-points, c’est comme si c’était moi qui les mettais car j’ai fait partie de l’action, de l’attaque » raconte ainsi Kevon Looney.
Autant d’impact qu’une passe décisive
Sauf que personne ne parle du poseur d’écran, et Curry ironise dans les colonnes du San Francisco Chronicle : « Dans le Top 10, vous n’entendrez jamais dire : ‘Ne loupez pas cet écran sur transition de Draymond Green’. »
Bien sûr, l’écran est à la base même du basket, quelle que soit l’équipe. Système numéro 1 en NBA, le pick-and-roll débute par un écran. Mais à Golden State, l’écran n’est jamais isolé. Pour libérer Stephen Curry et Andrew Wiggins aujourd’hui, ou Klay Thompson hier, il ne faut pas un mais plusieurs écrans. Qu’ils soient de face ou dans le dos, ils exigent une grande coordination avec le mouvement de l’attaquant, mais aussi entre les poseurs d’écran.
Pour les hommes de l’ombre, cela en devient même ludique, même s’il y a une grand part de sacrifice.
« Pour être franc, l’écran n’est qu’une question de volonté » assure Zaza Pachulia, devenu dirigeant aux Warriors. « Ce n’est pas la chose la plus plaisante à faire. Vous prenez des coups. Vous avez beaucoup de bleus. » La récompense, c’est le panier marqué derrière, et pour Draymond Green, un écran est aussi important qu’une passe décisive. L’an passé, Quin Snyder tenait le même discours à propos de Rudy Gobert.
« On devrait parler des « screen assists » de Rudy Gobert. Il y a des actions où l’écran a plus d’impact que la passe qu’on fera au shooteur. Il ne va peut-être pas en faire 10 par match, mais s’il le fait pour moi, c’est un triple-double et ça mérite d’être dans une feuille de stats, car les gens les lisent. Il y a des choses que nous, en tant qu’entraîneurs, mais aussi que tout le monde reconnait. La « screen assist » en fait partie car elle signifie qu’un joueur se sacrifie chaque soir pour aider son équipe à gagner. »
Un « art de l’écran »
À Golden State, Steve Kerr profite de chaque séance vidéo pour mettre en avant les écrans, une manière de motiver ses grands, mais aussi de mettre en lumière des subtilités dans la manière de les poser. « Il y a un art de l’écran » assure Draymond Green. « Il ne s’agit pas juste de s’arrêter de courir et de se mettre en travers de quelqu’un. Il y a des angles, du contact, et il s’agit de comprendre son défenseur et comment une équipe défend. »
L’occasion de rappeler qu’il y a aussi des doubles écrans, mais aussi des écrans sur le poseur d’écran, et que le shooteur peut aussi poser un écran, pour libérer un troisième joueur. C’est tout ce qui fait la qualité du jeu des Warriors où Stephen Curry profite de beaucoup d’écrans, mais il en fait aussi beaucoup. Au « screen assist », il est d’ailleurs le 3e de Golden State, et les Warriors sont largement numéros 1 de la NBA sur les paniers marqués derrière un écran. Ce même Curry est le numéro 1, devant Buddy Hield, pour les points inscrits directement après un écran : du « catch-and-shoot » derrière le poseur d’écran.
« Beaucoup de paniers à 3-points de Steph sont inscrits après qu’il a lui-même posé un écran » souligne aussi Steve Kerr. « S’il pose un écran derrière le défenseur, généralement les adversaires ne veulent pas le lâcher, et ça nous donne des layups pour d’autres joueurs à partir de ses écrans. Mais la fois suivante, s’il fait le même écran, les deux joueurs vont suivre celui qui va au lay-up, et Steph recule et obtient un tir. Donc je pense qu’une partie de l’écran est juste un leurre. Vous essayez vraiment de faire en sorte que la défense fasse des choix. Ils peuvent bien s’orienter vers la première décision, ou la deuxième. Mais plus ils ont de décisions à prendre, plus ils ont de chances de se planter – et c’est comme ça qu’on peut se démarquer. »
Une école pour transmettre la pose d’écrans aux jeunes
Le quotidien californien rapporte même que les Warriors ont créé une « Screen School ». C’est à la demande de Draymond Green qui voulait que les plus jeunes, comme James Wiseman, puissent profiter de conseils en vidéo. Le staff a donc compilé une vidéo avec des écrans signés de spécialistes du genre, comme Andrew Bogut chez les Warriors, mais aussi Kurt Thomas, Chuck Hayes ou encore Tristan Thompson.
Objectif : créer des ouvertures pour Stephen Curry.
« J’ai eu la chance de joueur avec de très bons poseurs d’écrans, et je pense que c’est mon boulot de transmettre le flambeau à des gars comme Looney et Wiseman » conclut Draymond Green. « C’est comme ça qu’est venue l’idée de Screen School. J’ai appris des meilleurs, et il faut partager son savoir. »
Tirs | Rebonds | |||||||||||||
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Joueurs | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Bp | Int | Ct | Fte | Pts |
Buddy Hield | 4 | 22.8 | 51.7 | 55.6 | 100.0 | 0.5 | 3.5 | 4.0 | 2.5 | 1.3 | 1.0 | 0.3 | 2.0 | 21.3 |
Andrew Wiggins | 3 | 25.2 | 55.0 | 57.9 | 80.0 | 2.3 | 4.3 | 6.7 | 2.3 | 1.0 | 0.3 | 1.0 | 2.7 | 19.7 |
Stephen Curry | 3 | 26.4 | 41.5 | 40.7 | 100.0 | 0.0 | 5.3 | 5.3 | 6.7 | 3.7 | 2.0 | 0.3 | 1.3 | 18.3 |
Moses Moody | 4 | 15.7 | 53.1 | 52.4 | 50.0 | 0.3 | 1.5 | 1.8 | 1.0 | 1.3 | 0.5 | 0.3 | 1.5 | 11.8 |
Jonathan Kuminga | 4 | 21.9 | 37.8 | 16.7 | 68.8 | 1.0 | 2.3 | 3.3 | 1.5 | 1.8 | 1.3 | 0.8 | 1.3 | 10.3 |
Brandin Podziemski | 4 | 27.0 | 37.8 | 18.2 | 0.0 | 1.8 | 3.3 | 5.0 | 3.5 | 1.3 | 0.8 | 0.8 | 2.3 | 9.5 |
Lindy Waters Iii | 4 | 10.8 | 68.4 | 58.3 | 100.0 | 0.8 | 1.8 | 2.5 | 1.3 | 0.0 | 0.5 | 0.0 | 1.3 | 8.8 |
Trayce Jackson-davis | 4 | 18.6 | 77.8 | 0.0 | 71.4 | 1.0 | 3.0 | 4.0 | 2.5 | 0.8 | 0.3 | 0.5 | 1.0 | 8.3 |
De'anthony Melton | 3 | 16.7 | 35.0 | 26.7 | 50.0 | 0.3 | 1.0 | 1.3 | 2.7 | 1.0 | 1.0 | 0.7 | 3.3 | 6.3 |
Kevon Looney | 4 | 16.9 | 45.5 | 0.0 | 62.5 | 5.0 | 4.0 | 9.0 | 2.0 | 1.0 | 1.5 | 0.8 | 3.3 | 6.3 |
Gary Payton Ii | 4 | 12.2 | 58.8 | 20.0 | 100.0 | 0.8 | 0.8 | 1.5 | 1.3 | 0.3 | 1.3 | 0.3 | 0.5 | 6.3 |
Draymond Green | 4 | 23.9 | 38.5 | 42.9 | 75.0 | 0.3 | 3.8 | 4.0 | 4.0 | 1.8 | 1.3 | 1.0 | 3.5 | 4.0 |
Pat Spencer | 1 | 2.7 | 66.7 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 4.0 |
Kyle Anderson | 4 | 14.3 | 22.2 | 9.1 | 50.0 | 1.5 | 2.0 | 3.5 | 2.5 | 0.5 | 2.3 | 0.3 | 0.5 | 2.5 |
Gui Santos | 3 | 4.6 | 100.0 | 0.0 | 50.0 | 0.0 | 1.3 | 1.3 | 0.7 | 0.7 | 0.0 | 0.0 | 1.0 | 1.0 |
Reece Beekman | 1 | 2.7 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 1.0 | 0.0 | 1.0 | 0.0 | 1.0 | 0.0 |